les qui sont entre les aîles & le dos sont fort luisantes, comme des poils de soie ; par le milieu elles sont noires ; autour, elles sont rousseâtres par intervalles. Son cou est long de six doigts. Sa couleur a plus de brun & de cendre que de blanc. Sa plume est très-douce, les plumes de sa queue sont longues de cinq doigts, & distinguées de taches blanches & noires par intervalles. Il a des taches noirâtres à la poitrine, autour desquelles, les plumes sont rougeâtres ; les extrémités des pennes sont noirâtres. Le ventre & le dessous des aîles sont blanchâtres. Ses aîles sont grandes & diversifiées de noir, de blanc & de brun.
Cet oiseau est d’un goût merveilleux. Il a la moitié de la cuisse au dessus du genouil dénuée de plumes, ainsi que la plupart des oiseaux de marais. Les Corlieux volent en troupe, & font leur pâture dans les prés de la verveine qu’ils y rencontrent. Ils font quatre œufs, qui sont de couleur pâle, & couvent au mois d’Avril.
☞ CORLIEU de plaine. Voyez Courlis.
☞ CORLIN, ville d’Allemagne dans la Poméranie ultérieure. Elle appartient à l’Evêché de Cammin.
CORME. s. f. fruit fort acide & âcre, qui est fait en forme de petite poire sauvage, dont les Paysans font de la boisson, & dont on ne peut manger, qu’elles ne soient tout-à-fait mûres, c’est-à-dire, qu’elles ne soient molles & noirâtres. On l’appelle autrement sorbe, sorbum, d’où Ménage prétend que le mot françois est dérivé. Voyez Sorbe.
CORMERY, petite ville de France en Touraine, sur l’Indre, à trois lieues de Tours, avec une Abbaye de Bénédictins. Cormeriacum.
CORMETY. s. m. nom que les Turcs donnent à la Cochenille.
CORMICI, petite ville de France en Champagne, dans le Remois, à quatre lieues de Reims. Culmisciacum.
CORMIER. s. m. grand arbre qui porte des cormes, & qu’on plante d’ordinaire dans une terre à blé. Sorbus. Le cormier est un bois propre à faire des fuseaux pour les rouets, & lanternes des moulins, qui se doivent débiter ou fendre de quatre pouces en quatre. On en fait aussi les outils des Menuisiers, car ce bois est extrêmement dur & serré. On dit qu’un ais de cormier mis dans un tas de blé, en chasse toutes sortes d’insectes. Aldrovandus. Voyez Sorbier.
Il y a dans les Îles Antilles un arbre qu’on appelle cormier, parce que son fruit a le goût de la corme. Il est bien différent du cormier qu’on voit en France ; car il est d’une hauteur excessive, & fort beau à voir, ayant de belles feuilles & plusieurs branches qui les accompagnent. Il porte un fruit agréable & rond comme une cerise. Ce fruit est de couleur jaune, tacheté de petites marques rouges, & qui tombe de lui-même lorsqu’il est mûr. Les oiseaux en sont fort friands. Rochefort.
CORMIÈRE. s. m. terme de marine. C’est la dernière pièce de bois au plus haut de la poupe, qui étant assemblée avec le bout supérieur de l’étambord, forme le bout de la poupe. Puppis productio. On l’appelle aussi trepot, ou alonge de poupe.
CORMORAN. s. f. oiseau aquatique, qui approche de la figure du corbeau, ou du pélican de Mer, selon quelques autres. Philacrocoran, corvus aquaticus. Il a le bec long aussi-bien que le cou, & le pié plat. On l’appelle aussi corbeau pêcheur, ou corbeau marin. Il est fort glouton, & grand destructeur de poisson. Le cormoran avale de gros poissons à cause qu’il a le gosier fort large. Il est de la grandeur d’un chapon ; son bec est long, aigu & rougeâtre. Son plumage est noir ou gris fort brun ; un peu verdâtre par les aîles mais au dessous du cou & du ventre il a des plumes blanches bordées de noir. Sous les grandes plumes il a un duvet gris fort fin, comme le cigne ; mais celles de la tête & du cou sont épaisses & menues comme de la frange. On prépare sa peau comme celle des vautours pour échauffer l’estomac. Son bec par les côtés est gris & rougeâtre. Il est noir par dessus, long de trois pouces, crochu & pointu. Sa tête est presque toute dénuée de plumes, & couverte d’une peau qui a beaucoup de ressemblance à de la chair. Il lui tombe des poils du cou comme une jubé, & de même que l’on en voit aux chapons. Ses piés sont de même, hormis qu’ils sont mêlés de quelques plumes dorées, & qu’ils sont plats.
Les cormorans font leur nid sur les arbres, & tiennent leur perche sur le bord des étangs, ou le long des eaux salées. Agricola dit qu’ils se transportent en hyver aux lacs & aux rivières qui ne gèlent point. Il jette en l’air le poisson qu’il a pris pour le recevoir dans son bec par la tête, & l’avaler plus commodément. On s’en sert pour la pêche, en lui mettant un anneau de fer au bas du cou, par le moyen duquel on lui fait rendre le poisson qui est demeuré dans son œsophage qui est fort large. Il a les yeux petits, les piés courts, noirs & luisans, couverts d’écailles dont les doigts sont joints par des membranes picotées comme du chagrin. Le plus grand doigt a cinq os ou phalanges, celui d’après quatre, le troisième trois, le quatrième deux. Il a des ongles crochus & pointus, dont le plus grand est le dentelé. Il est le seul des plongeons qui se perche sur les arbres, selon Aristote. Les Médecins appellent ce gente d’oiseau palmipèdes. La chair des cormorans n’est pas fort exquise, ni fort délicate.
Ménage dérive ce mot de corvus marinus, & ajoûte que les anciens Gaulois disoient more, pour signifier la mer. Albert le Grand l’appelle carbo aquaticus.
Il y a une autre espèce de cormoran d’une taille plus petite que soie. Son bec est large, l’extrémité en est pointue. Il a des dents très-aigües, & en quantité. Sa couleur est composée de blanc & de jaune qui tire sur le roux, ainsi que ces piés. Sa poitrine est blanche. Toutes les autres parties sont diversifiées.
On parle encore d’un autre oiseau de la même espèce, ou approchant, appelé Morphex ; & en Allemagne Scholacheren. Il est noir ; son bec est dentelé comme une scie, & fort robuste ; ses ongles forts. Il plonge dans l’eau, & pêche de grands poissons, sur-tout les anguilles. Ces oiseaux se mettent en troupe pour faire leurs nids, & les construisent sur des arbres fort élevés proche des eaux. Ils nourrissent leurs petits de poissons. Leur fiente dessèche & fait mourir les branches des arbres sur lesquelles ils se mettent, ainsi que le héron. Ils ont le ventre & la poitrine cendrée. Leur vol est très-lent. Les Allemands les appellent oies aux anguilles. Probablement ce n’est autre chose que notre cormoran.
A la Chine, on élève des cormorans à la pêche ; comme nous dressons ici les chiens, ou même les oiseaux à la chasse. Un Pêcheur en peut facilement gouverner cent ; il les tient perchés sur le bord de son bateau, tranquilles, attendant l’ordre avec patience, jusqu’à ce qu’ils soient arrivés au lieu de la pêche. Alors, au premier signal qu’on leur donne, chacun prend l’essor, & s’envole du côté qui lui est assigné. C’est une chose fort agréable que de voir comme ils partagent entr’eux toute la largeur de la rivière ou de l’étang. Ils cherchent, ils plongent & ils reviennent cent fois sur l’eau, jusqu’à ce qu’ils ayent trouvé leur proie ; alors ils la saisissent avec le bec par le milieu du corps, & la portent incontinent à leur maître. Quand le poisson est trop gros, ils s’entr’aident mutuellement ; l’un le prend par la queue & l’autre par la tête, & ils vont ainsi de compagnie jusqu’au bateau, où on leur présente de longues rames. Ils s’y perchent avec leur poisson qu’ils n’abandonnent que pour en aller chercher un autre. Quand ils sont bien las, on les laisse