les choses, parce que l’avantage de plaire leur est naturel. Le Ch. de M. Se connoître en poësie, en musique, &c.
☞ Connoître, (Se faire) montrer ce qu’on est. Manifestare, probare se. Il s’est fait connoître, il s’est signalé en cette occasion. Quelqu’un reprochant au jeune Scipion, qui briguoit la censure, qu’il ne connoissoit personne, c’est, répondit-il, que j’ai toujours travaillé à me faire connoître, plutôt qu’à connoître les autres.
☞ Connoître se dit quelquefois pour avoir des habitudes, commerce avec quelqu’un. Il connoît tout le monde. Je ne connois point cet homme-là, ni ne le veux connoître.
☞ En style d’Ecriture, connoître une femme, c’est avoir commerce avec elle, cognoscere. L’Ecriture dit que David coucha avec Abigaïl, mais qu’il ne la connut point.
☞ Connoître, paroît quelquefois synonyme à discerner. La nuit étoit si noire, qu’on ne pouvoit connoître personne.
☞ Connoître signifie quelquefois avoir de la considération, des égards pour les autres. Habere rationem. Il se joint avec la particule négative. Un juge doit être impartial, ne connoître personne quand il s’agit de rendre justice. Les gens fiers n’ont jamais d’amis ; dans la prospérité, ils ne connoissent personne ; & dans l’adversité, personne ne les connoît.
☞ Dans une signification plus étendue, il signifie refuser d’admettre, de recevoir. Ne connoître point de supérieur, n’en point avoir, ou prétendre n’en point avoir. Agnoscere, admittere. Les Grecs ne veulent point connoître le Pape, avouer qu’il est chef de l’Eglise Universelle. C’est dans ce Cens qu’on dit qu’un libertin ne connoît ni Dieu ni Diable.
☞ On le dit de même des loix, des coutumes qui ne sont point admises, qui ne sont point reçues en certains pays. On ne connoît point la Communauté des biens en Normandie. En tel endroit on ne connoît point le Droit Romain, en France nous ne connoissons point la Bulle, In cœnâ Domini.
Connoître signifie encore sentir, éprouver. Experire, sentire. Ce climat est si tempéré, qu’on n’y connoît ni le chaud, ni le froid ; pour dire, qu’on n’y en sent point : on n’y connoît point la goutte, la gravelle.
☞ En termes de Manège, on dit qu’un cheval connoît la bride, les éperons, &c. pour dire, qu’il répond avec justesse à ces aides, qu’il sent & exécute ce que le cavalier demande par les aides de la bride, des éperons, &c. Voyez répondre aux aides.
☞ Connoître, construit avec de, ou quelque équivalent, signifie avec droit, pouvoir de juger de certaines matières. Jus habere de se aliqua cognoscendi. Les Prévôts des Marchands connoissent de tous les cas Royaux. Le Parlement connoît des duels, des affaires des Ducs & Pairs en première instance. Le Grand-Conseil connoît des règlemens de Juges, de la contrariété d’Arrêt. Je ne veux point connoître de vos différends ; c’est-à-dire, je ne veux point m’en mêler.
On dit populairement d’un homme que l’on ne connoît en aucune sorte : je ne le connois ni d’Eve ni d’Adam.
On dit qu’un homme ne se connoît point ; pour dire, que l’orgueil lui fait oublier ce qu’il est. Et on dit aussi qu’il ne se connoît point, lorsque quelque passion le met hors de lui. Acad. Fr.
☞ Connoître signifie quelquefois dans l’Ecriture, aimer, approuver, comme au ch. 10 de S. Jean, v. 24, où Jesus-Christ dit : je connois mes brebis, & mes brebis me connoissent ; c’est-à-dire, ; j’aime mes brebis, & mes brebis m’aiment, au ch. 7 de S. Matth. v. 23. Jesus-Christ dit, parlant aux méchans, je ne vous ai jamais connu ; c’est-à-dire, je ne vous ai jamais approuvé. C’est en ce même sens qu’au ch. 25 de S. Matth. v. 12, Jesus-Christ dit aux Vierges folles ; je ne vous connois point. S. Paul, dans son Epitre 2, à Timothée, dit, que le Seigneur connoît ceux qui sont à lui ; c’est-à-dire, aime.
CONNU, UE, part. & adj. Cognitus, notus.
On appelle les terres connues, les terres découvertes par les Voyageurs, ou marquées par les Géographes ; par opposition aux inconnues, où l’on n’a point pénétré.
☞ CONNOR, ville d’Irlande, dans la Province d’Ulster, dans le Comté d’Autrien.
CONNOTATION. s. f. Ce mot est répété plusieurs fois dans le IIe Ch. de la seconde partie de la Grammaire générale & raisonnée. Ce qui fait, dit l’Auteur, qu’un nom ne peut subsister par soi-même, est quand outre sa signification distincte, il y en a encore une confuse, qu’on peut appeler connotation d’une chose, à laquelle convient ce qui est marqué par la signification distincte : ainsi la signification distincte de rouge, est la rougeur. Mais il la signifie, en marquant confusément le sujet de cette rougeur, d’où vient qu’il ne subsiste point seul dans le discours, parce qu’on y doit exprimer ou sousentendre le mot qui signifie le sujet.
CONOCARPODENDRON. s. m. Arbre qui croît dans le pays des Hottentots, près du Cap de Bonne Espérance. Voyez-en la description dans le Dictionnaire de James. Κωνοκαρπόδενδρον.
CONODIS. s. m. petite monnoie dont on se sert à Goa, & dans tout le Royaume de Cochin. Elle vaut sept deniers argent de France.
☞ CONOIDE, terme de Géométrie. Corps ou solide qui a la figure d’un cône, & dont le sommet est arrondi. Le conoïde est un solide produit par la circonvolution entière d’une section conique autour de son axe. Ce solide se nomme conoïde parabolique, quand il est produit par la circonvolution entière d’une parabole autour de son axe ; conoïde hyperbolique, quand il est produit par la circonvolution entière d’une hyperbole autour de son axe ; & conoïde elliptique ou sphéroide, quand il est produit par le mouvement achevé d’une ellipse autour de l’un de ses axes. Le fameux conoïde de moindre résistance trouvé par MM. Newton, Fatio, & de l’Hôpital, n’a que la 67e partie de la résistance de sa grande base.
Les Médecins appellent conoïde, ou conarium, une glande qui se trouve vers le troisième ventricule du cerveau, qui ressemble à une pomme de pin : c’est pourquoi M. Descartes l’appelle pinéale, & y établit le siège de l’ame raisonnable.
CONOIDAL, ALE. adj. m. & f. terme de Géométrie, qui appartient au conoïde. Une superficie conoïdale est la surface d’un conoïde, Extima conoïdis superficies. On dit une superficie conoïdale parabolique, hyperbolique, ou elliptique, selon la différente forme du conoïde.
CONONITES. C’est le nom qu’on a donné autrefois à une branche d’Eutychiens. Ils furent ainsi appelés d’un Evêque nommé Conon. Voyez Euthychiens.
CONQUE. s. f. mesure de grains, dont on se sert à Bayonne, & à S. Jean de Luz. On se sert de la conque pour mesurer les sels à Bayonne. Deux conques composent un sac, mesure de Dax.
Conque. s. f. grande coquille plate. Concha. On voyoit dans ce tableau Vénus portée sur une conque. On peint les Néréides, les Dieux marins sur des conques. On donne aussi le nom de conque à certaines coquilles en spirale, dont, suivant la Fable, les Tritons se servoient comme de trompettes. Acad. Fr. 1740.
☞ Conque, terme de Conchyliogie. On appelle ainsi les coquilles bivalves, particulièrement celles du genre de l’huitre.
☞ Conque de Vénus. Concha Veneris. Nom qu’on a donné à une coquille bivalve, presqu’ovale, à cause de sa ressemblance avec la vulve d’une femme.
Conque anatifere. Voyez Anatifere.
Conque sphérique. C’est une coquille de forme ronde, que l’on rapporte à la quatorzième famille des coquilles de forme sphérique, appelées Globosæ en latin, & en françois Tonnes. Le sommet de la tête & les petites tubérosités déterminent le caractère essentiel de ces coquilles ; car les coquilles de cette