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COM

bornes l’Armagnac au nord, le Consérans à l’orient, la Catalogne au midi, & le comté de Bigorre à l’occident. Le Comingeois a titre de comté. Andoque dit que c’est Charlemagne qui le lui a donné. La capitale, nommé autrefois Lugdunum Convenarum, parce qu’elle est sur une montagne, est un evêché fort ancien, dont un Evêque assista au concile d’Agde en 506. Elle fut détruite en 585 par le roi Gontram, & ne fut rétablie que 500 ans après, en 1085, par S. Bertrand, dont elle a pris le nom, Saint-Bertrand de Cominges. Voyez Hadriani Valesii notit. gall. & San-Marth. Gall. Christ. t. II, pag. 547.

COMINGEOIS, OISE, s. m. & f. Convena. Qui est de Cominges ou du Comingeois. Les Comingeois étoient originairement des brigands qui se retiroient dans les forêts des Pyrénées. Pompée, vainqueur de Sertorius, les attaqua, & les obligea à demander la paix. Une des conditions fut qu’ils quitteroient leurs forêts & leurs montagnes où ils erroient, & qu’ils se rassembleroient au lieu que nous appelons Cominges, où ils formeroient une ville. C’est de-là qu’ils furent appelés Convenæ, comme qui diroit les rassemblés, de convenio, s’assembler en corps, faire un corps.

COMINGES, ou Saint-Bertrand de Cominges, capitale du comté de Cominges. Elle s’appeloit autrefois Convens, comme a mis en latin M. Cordemoy ; en latin Convenæ, Lugdunim convenarum ; & aujourd’hui, Saint-Bertrand de Cominges. Fanum S. Bertrandi, ou Civitas. C’est une ville de Gascogne en France, capitale du comté de Cominges, & épiscopale de la province d’Ausch. Elle fût bâtie sur la fin du onzième siècle, sur la Garonne, à la place & sur les ruines de l’ancienne Convena, ou Lugdunum Convenarum, détruite par les François en 584. Maty. Le P. Daniel écrit Comminge. M. de Marca, Comenge, quoiqu’il dise, Comingeois. Voyez cet auteur, Hist. de Béarn, L. I, c. 8, 9 ; & Catel. Hist. du Langued. L. II, c. 14, qui écrit aussi Comenge. De quelque manière qu’on écrive, il faut prononcer Cominge.

COMIQUE. adj. m. & f. Qui appartient à la comédie, proprement dite. Comicus. On joue aujourd’hui une pièce comique. Térence est le modèle des Poëtes comiques.

Des Crispins comique famille
Iront-elles du peuple exciter les éclats ?
Le théâtre est un lieu glissant pour une fille ;
Il ne les faut point mettre en danger d’un faux pas.

Nouv. choix de vers.

Comique se dit aussi de tout ce qui est plaisant, propre à faire rire. Facetus, lepidus, jucundus, comicus. Cette aventure, cette querelle est comique. L’histoire comique de Francion, écrite par Sorel. Le roman comique de Scarron. Propos comique ; figure comique. La Bruy. Les proverbes ne sont bons que dans une pièce comique. Bouh.

Il est aussi substantif, & signifie alors genre comique, style comique. Cet auteur entend bien le comique. On le dit aussi d’un acteur. C’est un bon comique, c’est le comique de la troupe.

COMIQUEMENT. adv. d’une manière comique. Comicè.

Ces mots ont la même étymologie que comédie.

COMIRS. s. m. C’étoit des espèces de farceurs ou bâteleurs qui avoient succédé en France aux Histrions. La plûpart étoient Provençaux, savoient la musique & jouoient des instrumens. Ils débitoient ce que les Trouvères faisoient de meilleur. On les appeloit encore, conteours, jongleours ou jongleurs, musars, plaisantins, pantomimes, &c.

COMITE, s. m. Officier de galère qui commande la chiourme, qui a le soin de faire ramer les forçats. Remigum Præfectus. Les Comites sont des gens redoutables aux forçats.

Quelques-uns dérivent ce mot de comes ; d’autres de comissus. M. Huet le dérive de comes, & il remarque ce que Suétone rapporte d’Auguste, qu’ayant été salué en passant, avec de grandes acclamations par l’équipage d’un vaisseau d’Alexandrie, Quadragenos aureos comititus divisit.

Il y a des Officiers de galères qui disent cômes, au lieu de comite.

COMITÉ. s. m. Terme emprunté des Anglois, chez lesquels il signifie un bureau composé d’un certain nombre de membres du Parlement, commis pour examiner un bill, ou faire rapport d’une requête, ou d’un procès à la Chambre. Delegati ab Anglicis comitiis ad rei alicujus examen, aut ejusdem expositionem explicationemque faciendam. Commissarii, commissariorum ou delegatorum cætus. Quelquefois toute la chambre est changée en comité, & alors chacun a droit de parler & de répliquer tant qu’il lui plaît, la matière dont il s’agit est ainsi mise en contestation & en délibération ; mais quand la Chambre n’est plus en grand comité, on opine régulièrement, & il n’est permis à chaque membre de parler qu’une fois. Les comités s’assemblent toujours après dîner.

Comité secret se dit dans le même royaume, de ce que nous appelons en France, le Conseil d’Etat. Le terme est aussi d’usage en Suède.

Comité se dit aussi d’un bureau, d’une société de gens qui s’assemblent pour quelqu’affaire.

☞ Les assemblées des Fermiers généraux s’appellent comité.

☞ L’Académie de chirurgie de Paris porte le nom de comité ou de comité perpétuel. La premiere classe des Académiciens a le titre de conseillers du comité perpétuel ; la seconde, d’adjoints du comité.

Comité se dit aussi dans l’ordre de Malte. Le comité est un bureau de seize Commandeurs pour l’expédition des affaires de l’Ordre. Sedecim viri, sedecim virorum consolium. Comme le grand nombre des capitulans pourroit consumer trop de temps, on renvoie la décision des affaires à un comité composé de seize capitulans tous commandeurs. Vert. Le comité se retire à part. Id.

COMITIAL. s. m. C’est le nom qu’on donnoit autrefois à un certain mal qu’on appelle vulgairement haut mal, mal caduc, mal de S. Jean, ou absolument mal de saint, & qu’on appelle en médecine épilepsie. Les historiens l’appellent le comitial ou maladie divine ou sacrée. Ce mal s’appelle comitial, & chez les Latins comitialis morbus, des assemblées du peuple romain qui s’appeloient comitia, parce que quand quelqu’un y tomboit de ce mal, cela étoit regardé comme un mauvais présage, & l’on rompoit l’assemblée. Ce mot n’est plus en usage.

COMITIVE. adj. f. On ne trouve point le masculin comitif. M. de la Roque, dans son Traité de la Noblesse, appelle noblesse comitive, la noblesse des docteurs qui étoient faits comtes Palatins ; c’est-à-dire, comtes du Palais, & qui prennent encore le titre de comtes. Le premier médecin du Roi prend le titre d’Archiatrorum comes.

☞ COMMA. s. m. Terme de grammaire ancienne. Le mot est grec ϰόμμα, segmen. C’est ce que les Romains appeloient incisum, & nous incise. Voyez ce mot. De-là est venu par extension le comma, terme d’Imprimerie & de Musique.

Comma. Terme d’Imprimerie qui signifie les deux points (:) que l’on emploie dans la ponctuation de l’écriture, & dont l’usage est de distinguer dans le discours, des phrases ou membres qui se suivent sans dépendre absolument les unes des autres : en sorte que le sens de ce qui précède les deux points est fini, & que ce qu’on ajoute ensuite, n’est que pour l’étendre & l’éclaircir. M. Restaut. Κόμμα est un mot grec qui vient de Κόπτοι.

Comma, terme de Musique, qui signifie la huitième partie ou environ d’un ton. Chaque ton se subdivise, premièrement en deux demi tons, puis en 9 ou 11 parcelles que la théorie de la musique appelle comma. Acad. des Sc. 1700. Mém. p. 262. Le son que forme une corde lorsqu’on la pince, est censé