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COLURE, terme d’Astronomie, ☞ qui se dit de deux grands cercles qui coupent l’équateur & le zodiaque en quatre parties égales, & qui servent à marquer les quatre saisons de l’année. Comme ces cercles passent par les poles du monde, il est évident qu’ils sont l’un & l’autre au nombre des méridiens. Colurus.

On nomme colure des solstices, le méridien ou cercle de déclinaison qui passe par les poles de l’équateur, & par ceux de l’écliptique ; & colure des équinoxes, le cercle qui passe par les poles de l’écliptique & les intersections de l’écliptique avec l’équateur. Ces deux colures se coupent en angles droits, & divisent l’écliptique & l’équateur en deux parties égales. Cassini. Les colures, en coupant ainsi l’équateur, marquent les quatre saisons de l’année.

Ils sont ainsi nommés de deux mots grecs, κόλος, c’est-à-dire, mutilus ou truncatus ; & οὐρὰ, c’est-à-dire, cauda, comme paroissant avoir la queue coupée, parce qu’on ne les voit jamais tout entiers sur notre horison.

COLUTHEA. Voyez Baguenaudier.

COLUVRÉE ou COLEUVRÉE, ou plutôt COULEUVRÉE, s. f. Quelques-uns disent vigne blanche, Brione ou Brioine. s. f. Bryonia. Ses racines sont grosses, charnues, blanchâtres, âcres & amères au goût. Elles poussent des tiges en sarmens menus, fort longs, cannelés, velus, & qui grimpent sur les corps voisins, auxquels elles se lient par le moyen de quelques vrilles. Ses feuilles sont alternes, à plusieurs angles, & ressemblantes par leurs figures à celles du lierre, mais plus amples ; de la grandeur de celles de la vigne, velues & d’un vert-pâle. Ses fleurs naissent des aisselles des feuilles, & viennent par bouquets : elles sont d’une seule pièce, évasées de demi-pouce de diamètre, découpées profondément en cinq quartiers, d’un blanc verdâtre, tirant un peu sur le jaune, & collées à leur calice, qui est pareillement verdâtre, à cinq quartiers. Ces fleurs sont quelquefois stériles ; celles qui nouent donnent des baies grosses comme des pois, rougeâtres, & qui renferment quelques semences arrondies & aplaties. La racine de coluvrée est hydragogue, & on s’en sert pour les hydropiques. On la donne en lavement pour provoquer la sortie de l’arrière-faix. Les Charlatans la vendent pour la racine de Mandragore. Elle est aussi apéritive. On en donne dans l’hydropisie, dans l’asthme & dans la goutte. En latin bryonia alba baccis rubris. Il y a plusieurs autres espèces de coluvrées. Le nom de bryonia qu’on donne à la coluvrée, vient de ϐρύω, germino ; parce que cette plante jette beaucoup de branches & s’étend beaucoup. Les Anciens l’ont appelée vigne blanche, ses feuilles ressemblent à celles de la vigne.

☞ Les vrais noms françois sont Couleuvrée ou brioine.

COLX, s. m. vieux mot. Coups.

COLYBES, terme de la Liturgie grecque. s. m. pl. Offrande de grains & de légumes cuits, que les Grecs font en l’honneur des Saints, & en mémoire des morts. Colyba. Gabriel Sevère de Philadelphie a fait un petit Traité des colybes, dans lequel il en recherche l’origine & la signification. M. Simon a fait une Note sur ce Traité. Balsamon, l’Eucologe des Grecs imprimé à Venise ; le P. Goar dans son Eucologe, & Leo Allatius, De Eccl. Occid. & Orient. perpet. conf. L. III, c. 18, parlent aussi des Colybes, & voici en peu de mots ce qu’ils en disent. Les Grecs font quelquefois légèrement cuire du blé, & le mettent en petits monceaux sur des plats. Ils mettent dessus différents légumes : par exemple des pois broyés, des avelines, des noisettes sans écorce, des noix coupées en petits monceaux, des grains de raisins de Corinthe & de grénades, qu’ils partagent en différens compartimens séparés les uns des autres par des feuilles de persil. C’est un amas, ou petit monceau de blé ainsi assaisonné, qu’ils appellent Κόλυϐα, Colybes. Ils ont une Oraison pour la bénédiction de ces colybes, dans laquelle ils prient Dieu, qui donne à toutes choses leur perfection, qui fait produire à la terre toutes sortes de fruits pour notre usage, qui nourrissant les enfans de Babylone de seuls légumes, leur donna plus d’embonpoint & plus de grace qu’à tous les autres ; ils le prient, dis-je, de bénir ces fruits, & ceux qui en mangeront, parce qu’ils sont offerts à sa gloire, en l’honneur d’un tel Saint, & en mémoire des fidèles trépassés ; ils lui demandent tous les secours nécessaires au salut, la vie éternelle pour ceux qui les offrent ; & ils le demandent par l’intercession de la sainte Vierge, du Saint dont ils font commémoration, & de tous les Saints. Balsamon rapporte à S. Athanase l’origine de cette cérémonie, & le Synaxaire grec la rapporte au temps de Julien l’Apostat.

Quelques Théologiens latins ayant été choqués de cette cérémonie, qui leur paroissoit tout-à-fait extraordinaire, Gabriel, Archevêque de Philadelphie, écrivit là dessus un petit Traité en grec que M. Simon a traduit en latin, & qui a été imprimé dans ces deux langues à Paris en 1671, avec quelques autres ouvrages de cet Archevêque. Gabriel prétend que les Colybes tirent leur origine de ces paroles de Jesus-Christ, au chapitre 12e de Saint Jean, vers. 24. Le grain du froment qui est tombé dans la terre ne rapporte rien s’il ne meurt ; mais s’il meurt, il rapporte beaucoup. Il ajoute encore ce passage de S. Paul. Ep. I aux Corinth. ch. XV, 36. Ce que vous semez ne revit point, s’il ne meurt auparavant. L’Archevêque de Philadelphie croit, étant fondé sur ces deux passages du Nouveau Testament, que la cérémonie des Colybes n’a été instituée que pour représenter aux fidèles la résurrection des morts, & pour les confirmer dans cette croyance. Les Colybes, dit-il, sont des symboles de résurrection générale. Il rapporte au même endroit les significations mystiques de ces Colybes ou légumes qu’on fait cuire avec divers assaisonnemens ; & il marque entr’autres choses, que ces divers assaisonnemens signifient différentes espèces de vertus.

L’offrande que les Grecs font des Colybes, dans la célébration de leur Liturgie, n’est point de l’institution des nouveaux Grecs. Elle a quelque antiquité, & elle n’a même rien de choquant ; au contraire, on prouve par là, comme l’a remarqué Léo Allatius, que les aumônes & les autres œuvres pieuses que les vivans font pour les morts, ne sont pas regardées dans l’église grecque comme des choses inutiles. Voyez Goar dans son Eucologe, pag. 661. Allatius, de Eccl. Or. & Occident. perp. cons. l. 3, chap. 18, & M. Du Cange, dans son Glossaire grec, sur le mot Kolybon. Il y a un office des Colybes que Leo Allatius a imprimé à l’endroit que j’ai cité, & qui contient plusieurs oraisons pour les morts.

COLYTEA, s. m. plante dont parle Théophraste. Quelques-uns veulent que ce soit une espèce d’épinevinette, & d’autres le sureau de montagne. Elle est fort différente d’une autre plante qu’on appelle coluthea, en François baguenaudier.

☞ COLZA ou COLSA, s. m. espèce de chou sauvage, qui ne pomme point. On en seme beaucoup en Flandre & dans l’Artois. Sa graine donne une huile semblable à l’huile de navette. Les tourteaux dont on a exprimé l’huile servent à engraisser les bestiaux, en les mêlant avec du son. Ils font encore un excellent engrais pour les terres destinées à porter du colza. La menue paille qui sort du van, quand on vanne la graine, sert de nourriture aux bestiaux ; & la grosse paille & les piés du colza servent à chauffer le four.

COM.

COMA, s. m. terme de Médecine. Coma. C’est le nom d’une maladie qu’on appelle aussi cataphora. Coma