mais quelques-uns prennent le mot Clysse pour une quintessence, comme le Mort ; & d’autres, comme Jean Maurice Hoffman, pour les esprits qui sortent dans le temps de la détonation. Ce mot signifioit chez les anciens Chimistes un extrait préparé de différentes substances mêlées ensemble, & il signifie encore aujourd’hui un mêlange qui contient les divers produits d’une substance, unis entre eux, comme par exemple, quand on mêle de telle sorte l’eau distillée, que le mêlange possède toutes les propriétés du simple, qui a fourni toutes ces différentes préparation. Dict. de James.
Il y a un clysse d’antimoine, qui est un esprit acide & agréable, qu’on tire par distillation de l’antimoine, du nitre, & du soufre mêlés ensemble. Il y a aussi un clysse de vitriol, qui est de même un esprit tiré par distillation du vitriol dissout dans le vinaigre. On s’en sert en Médecine dans diverses maladies, & pour en tirer les teintures de plusieurs végétaux.
CLYSTÈRE, s. m. terme de Médecine. Clyster. C’est un remède ou injection liquide qu’on introduit dans les intestins par le fondement pour les rafraîchir, pour lâcher le ventre, pour humecter & amollir les matières, pour dissiper les vents, aider à l’accouchement, &c. On fait des clystères d’eau, de son, de lait, & particulièrement de décoction de certaines herbes. On y mêle du miel, du sucre rouge, quelquefois du catholicon & autres drogues. Il y a des clystères émolliens, carminatifs & lénitifs, astringens, laxatifs, anodins, benins, nourrissans, utérins. Les utérins sont des injections qui se font dans la matrice. Les clystères nourrissans, sont des clystères par le moyen desquels on prétend qu’on nourrit les personnes qui ne sauroient prendre d’alimens par la bouche. Hildanus rapporte dans ses Observations que M. Auberi, Médecin, nourrit pendant six semaines une Dame de qualité, en lui faisant donner deux fois le jour un clystère composé d’un bouillon de chair d’un chapon, de poule, ou de quelque autre volaille, dans lequel on faisoit dissoudre des jaunes d’œufs. Il est cependant bien difficile de comprendre que les clystères puissent nourrir. 1o Parce que les alimens pris de cette sorte ne reçoivent point les préparations nécessaires pour la nutrition. 2o Ils ne passent point dans les voies par où doivent passer les alimens, pour être portés dans toutes les parties du corps.
Hérodote dit que les Egyptiens ont été les inventeurs de ce remède, ou les premiers qui l’ont mis en usage. Galien & Pline, L. VIII, c. 27, disent qu’ils l’avoient appris d’un oiseau de leur pays, nommé Ibis, qu’ils remarquoient se faire de pareilles injections avec son bec, & se décharger ensuite souvent. D’autres disent que les hommes l’ont appris de la cicogne.
Ce mot vient du Grec κλύζω, lavo, abluo.
☞ Clystère, lavement, remède, termes de Médecine & de Pharmacie, absolument Synonymes. L’ancien mot Clystère ne se dit plus que dans le burlesque. Lavement est le terme des Médecins. Remède est à la mode dans le discours ordinaire. Le terme est équivoque, dit M. le Ch. de Jaucourt ; mais c’est par cette raison qu’il est honnête.
CLYSSUS. s. m. Voyez Clysse.
CLYTEMNESTRE. s. f. Fille de Léda, femme de Tyndare, & sœur de Castor, de Pollux & d’Hélène.
CLYTIDES, s. m. pl. La famille des Clytides dans la Grèce, étoit spécialement destinée aux fonctions des Aruspices, avec celle des Jamides.
CLYTIE, s. f. Nymphe de l’Océan. Clytia. Elle aimoit éperdument Apollon ; mais ce Dieu lui ayant préféré Leucothoé, elle avertit Orcham, pere de Leucothoé, du commerce de sa fille avec ce Dieu. Elle augmenta par-là les froideurs & les dédains d’Apollon, & se causa la mort à elle même par le chagrin qu’elle en eut. Elle fut changée en Héliotrope. Ovide, Met. L. IV, fables 5. & 6.
CLYTIUS. un des Géans qui fit la guerre aux Dieux. Vulcain le terrassa avec une massue de fer rouge, & le mit ainsi hors de combat.
☞ CNACALESIA. Surnom de Diane qui lui vint du Mont Cnacalus, dans l’Acadie, où elle avoit un Temple. Diderot.
☞ CNAGIA. Autre surnom de Diane, ainsi appelée de Cnagius qui enleva la Statue de cette Déesse avec la Prêtresse. Id.
☞ CNASO, s. f. terme d’antiquités Romaines. Aiguille dont les femmes Romaines se servoient pour arranger leurs cheveux. Elle s’appeloit aussi Discerniculum. Poincon de cheveux, qui servoit à les partager.
☞ CNEUS. Surnom que les Romains donnoient à ceux qui naissoient avec quelques taches considérables.
CNEF ou CNEPH, s. m. Dieu des Egyptiens. Knef, Knefus, Cnuphis. Dans la Théologie de ces peuples, Cnef étoit le seul Créateur du monde. Il étoit incréé & immortel. C’étoit le seul qu’ils reconnussent pour être véritablement Dieu. Ils le dépeignoient rendant un œuf par la bouche, pour marquer qu’il avoit produit le monde, car l’œuf étoit chez les Egyptiens le symbole du monde, selon Plutarque, de Iside & Osir. & Porphyre dans Eusebe, Prépar. L. III. c. 12. Si ce Cnef est le même que Strabon appelle Cnuphis, comme il y a bien de l’apparence, il avoit un Temple à Siene dans la Thébaïde. Voyez Vossius de Ido. L. I, c. 2. Monsieur Hooper, Evêque de Bath, dans une dissertation Latine sur l’herésie des Valentiniens, où il montre que c’est un composé de la Religion des Egyptiens idolâtres, & de la Religion Chrétienne, prétend que Valentin a fait de Cnef son Bython, & que les noms qu’il lui donnoit ont du rapport à ceux de Cnef, Saturne, Réphan & Cium, que portoit Cnef.
CNÉORON, s. m. plante dont Théophraste dit qu’il y a de deux sortes, le blanc & le noir. Le blanc a ses feuilles longues comme celle de l’olivier, & le noir les a charnues, & semblables aux feuilles de tamaris. Ils ont tous deux leur racine grande & profonde en terre, & il en sort plusieurs rameaux rampans, gros, branchus, & souples. Le blanc s’étend davantage sur terre, & est odorant. Le noir n’a aucune odeur. Angillarius croit que la lavande est le cnéoron blanc, & le romarin, le noir : mais Matthiole prétend qu’il se trompe, & décrit une plante qu’il a découverte dans les montagnes de Bohême, & qui est tout-à-fait semblable au cnéoron blanc.
CNIDE ou GNIDE, ville ancienne de l’Asie mineure. Cnidus. Elle étoit dans la Doride, qui étoit une partie de la Carie. Hérodote dit, dans son Liv. I, c. 74. que c’étoit une Colonie de Lacédémoniens. Cette ville étoit consacrée à Venus qui y avoit un Temple, dans lequel se voyoit la fameuse Vénus de Praxitèle. Elle étoit sur le bord de la mer, dans un lieu où croissoit beaucoup de joncs, qui servoient à écrire, & qui sont célèbres dans l’antiquité. Ce n’est plus qu’un méchant village, qu’on nomme Capo-Chio, ou Crio.
CNIDIE. Cnidia. Territoire de la ville de Cnide.
CNIDIEN, ENNE. s. m. & f. Qui est de la ville de Cnide. Cnidius, a. Les Cnidiens voulurent percer leur isthme, & faire une Île de leur promontoire ; mais ils n’en purent venir à bout.
☞ CNIDIENNE, surnom de Vénus, ainsi appelée de Cnid, où elle étoit en singulière vénération.