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CIA — CIB

CHYTRES. s. m. pl. Fête très-célèbre à Athènes, renouvellée tous les ans le 13 du mois Anthesterion, le troisième des Anthestéries. La solemnité consistoit à faire cuire dans une marmite des semences de toute espèce en l’honneur de Bacchus & de Mercure terrestre, qui conduisoit les ames aux enfers. Selon Athenée, l. 4, on représentoit ce jour-là des Tragédies & des Comédies. Ce qui donna occasion à l’établissement de cette Fête, c’est qu’après le déluge de Deucalion, ceux qui survécurent, offrirent à Mercure terrestre toutes sortes de graines & de semences, pour le rendre propice aux mânes de ceux qui avoient été submergés dans les eaux. Il n’étoit permis à personne de toucher à cette offrande, & aucun Prêtre n’y goûtoit. Voyez le Scholiaste d’Aristophane, (in Acharnan & ad Ranas.) Χύτροι (Chutroi), de χύτρα (chutra), olla.

☞ CHYTRINDA. C’étoit chez les anciens, ce que nous appelons aujourd’hui Colin-maillard.

☞ CHZÈPREG. Petite Ville de la basse Hongrie sur la rivière de Stob, entre Sopron & Gavarin.

CI.

CI, se joint souvent avec le pronom démonstratif. Celui-ci, cet homme-ci, pour opposer à celui-là, cet homme-là, & montrer la proximité ou l’éloignement de quelque chose. Hic. Cet homme-ci, cet homme-là, cette pièce-ci. Ceux qui disent, ce temps ici pour ce temps-ci, parlent mal. Quoique cette façon de parler ne soit pas très-élégante, l’on doit s’en servir quelquefois pour bien marquer ce qu’on veut dire. Vaug. Bouh.

Il se joint avec l’interrogant qu’est-ce, & se met immédiatement après, qu’est-ce-ci ? Acad. Fr.

☞ On s’en sert aussi avec quelques propositions. Par-ci, par-là, pour dire, en divers endroits. On trouve par-ci, par-là de beaux endroits dans ce discours.

☞ De même avec les prépositions devant, après, dessus, dessous. Nous avons vu ci-dessus, ci-devant, en parlant de ce qui précède : nous verrons ci-après, pour désigner ce qui suit dans un discours. Suprà, infrà. Ci-dessous gît. Style d’épitaphe.

☞ Pour marquer le temps, on le met encore après la préposition entre. Entre-ci & demain nous verrons bien des choses. Entre-ci & là il y a loin. Expression peu noble.

CIA.

CIACALE. s. m. Je ne sais comment exprimer autrement en notre langue un animal de l’Asie mineure, dont parlent Busbequius & Du Loir. Ciacalis. Il est de la taille du renard & participe de sa nature & de celle du loup. Ce sont ceux que Busbequius appelle Ciacales, & qu’il rencontra sur le chemin d’Amasie, Du Loir, p. 50. On pourroit l’appeler Λυκώλαπηξ (Lukôlapêx), Lupivulpis. Peut-être est-ce celui que les Grecs appellent Κυναλώπηξ (Kunalôpêx), c’est-à-dire, comme traduit Henri-Etienne, Canivulpis.

☞ CIALIS. Royaume de la Tartarie indépendante, entre le Royaume d’Eluth, les grands déserts sabloneux, le grand Tibet & le Turkestan, avec une capitale de même nom, sur la route de Samarcand à la Chine.

☞ CIAMPA. Petit Royaume d’Asie, tributaire de la Cochinchine, borné à l’orient & au midi par la mer, au nord par le désert de la Cochinchine, à l’occident par le Royaume de Camboga.

☞ CIANGLO. Ville de la Chine, dans la Province de Fokien, département de la ville de Jenping.

☞ CIARTAM. Ville & Province d’Asie, dans la Tartarie, sous la domination du Grand Cham.

CIB.

CIBAGE. s. m. Arbre qui croît aux Indes Orientales, & qui ressemble beaucoup à un pin. Ray, cité par James.

☞ CIBAO. Province de l’Île de S. Domingue, en Amérique.

CIBAR. s. m. Nom d’homme. Eparchius. S. Cibar, reclus à Angoulême, naquit à Périgueux dans le sixième siècle, & mourut le 1 Juillet en 581. Voyez sa vie dans les Acta SS. Benedict. c. I, p. 267. Ce mot s’est formé du mot Saint & du nom Eparque. Saint Eparque, Saint Epar, Saint Par, Saipar, Saibar, Séber, Sibar, Cibar.

☞ CIBAUDIÈRE. s. f. Nom qu’on donne sur les côtes de Flandre & de Picardie à des filets pour la pêche, nommés ailleurs folles.

CIBOIRE. s. m. Vaisseau sacré en forme de grand calice couvert, qui sert à conserver les hosties consacrées pour la communion des Chrétiens. Augustissimæ Eucharistiæ sacra pixis. On gardoit autrefois le ciboire dans une colombe d’argent suspendue dans les baptistères, ou sur les tombeaux des Martyrs, ou sur les autels. Le troisième Canon du II Concile de Tours ordonne que l’on placera le ciboire où repose le corps du Seigneur, non pas au rang des images, mais sur la croix, qui étoit au haut de l’autel.

Il semble que ce mot ait été pris de ciborium, qui est en usage chez les Grecs & chez les Latins. Hésichius a cru qu’il vient originairement des Egyptiens, & qu’il signifie en leur langue le fruit d’une certaine féve d’Egypte. On a appelé de certains vases ciboires, parce qu’ils étoient faits comme ces féves d’Egypte. Horace s’est servi du mot de ciboria en ce sens-là, comme l’a remarqué l’ancien Scholiaste Latin. Il se peut aussi faire que ces vases aient été nommés ciboires, parce qu’ils étoient faits de ces féves d’Egypte. On a donné dans la suite des temps le nom de ciboires aux vases sacrés, où l’on conserve les hosties. Quelques Théologiens ont cru qu’ils ont été ainsi appelés, parce que le pain qui nous nourrit pour la vie éternelle y est conservé. Ugution dit que ciborium est proprement un vase destiné ad ferendos cibos.

Chez les anciens Ecrivains ce mot se disoit de toute sorte de construction faite en voûte, portée sur quatre piliers. Voyez Acta SS. Febr. T. III, p. 104, c. D. p. 105, B. & April. T. II, p. 11, E. où l’on voit par la description d’un ciboire de marbre, soutenu de quatre colonnes de marbre, & imposé sur un autel, que c’est la même chose que baldaquin. Voyez ce mot. Chez les Auteurs Ecclésiastiques, c’est aussi un petit dais ou voile élevé & suspendu sur quatre colonnes sur le maître autel. On en voit encore en quelques Eglises à Paris & à Rome. Les Italiens appellent encore ciborio. un tabernacle isolé. On a dit qu’on posoit des ciboires sur les corps des Saints & des Martyrs, parce qu’on les enterroit sous les autels.

☞ CIBOLA ou CIVOLA. Province de l’Amérique septentrionale, dans le nouveau Mexique que les Espagnols nomment la nouvelle Grenade, à cause d’une ville de ce nom qu’ils y ont bâtie.

CIBOULE. s. f. Petit oignon qui a peu de tête, qu’on emploie à différens usages dans les cuisines, dans les salades & dans les ragouts. Cepula, diminutif de cepa, d’où le mot est dérivé. Voyez Oignon. Les ciboules ne se multiplient que de graine, qui est de grosseur de la poudre à canon ordinaire, un peu plate d’un côté, & à demi ronde de l’autre, & cependant un peu longue, en ovale, & blanche dedans. La Quint.

CIBOULETTE. s. f. Petite ciboule servant aux mêmes usages. Cepula minor.

☞ CIBOUNDOI. Nom d’une Province de l’Amérique méridionale, dans la nouvelle Grenade.

CIC.

CICATRICE. s. f. ☞ Marque des plaies & des ulcères qui reste après la guérison. C’est une nouvelle peau plus blanche, plus lisse, moins po-