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BRA

avec de l’orge & du millet qu’on cuit ensemble, & qu’on laisse ensuite fermenter.

BOZEL. s. m. Terme d’Architecture. Membre rond, & qui a la figure d’un anneau. Torus. C’est la même chose que le Tore.

BOZINE. s. f. Vieux mot. Trompette.

☞ BOZYCHISTRAN. Ville de Grèce, dans la Lavadie propre. Voyez Plevron.

BRA.

BRABANÇON, ONE. s. m. & f. Qui est du Brabant. Brabantius, Menapius, Ambivaritus. On trouve ce nom dans quelques Auteurs, pour dire une homme de Brabant ; mais aujourd’hui il ne se dit plus guère. On use de périphrase, & l’on dit plus communément les habitans, les peuples du Brabant, &c. On appelle Campine Brabançonne, une petite contrée du Brabant Hollandois, dans la Mairie de Bolduc.

On appeloit autrefois Brabançons des troupes d’aventuriers, ou de bancits, qui faisoient le métier de la guerre, & se donnoient à qui les payoit le mieux ; & on les appeloit ainsi, parce que la plupart étoient de Brabant. On les nommoit autrement Routiers, à cause qu’ils étoient toujours en route pour aller par-tout où ils étoient commandés. Le P. Daniel dit qu’on les nommoit aussi Cotereaux. Il y envoya ses Capitaines & ses Brabançons qui les taillerent en pièces. G. Du Moulin. Le Roi d’Angleterre, irrité du soulevement de la Bretagne, envoya les Brabançons ravager les terres de Raoul de Fougères ; mais les gens de Raoul ayant taillé en pièces ceux qui portoient des vivres aux Brabançons, le reste du obligé de se retirer. Lobineau. Le Roi Philippe Auguste les renvoya aussitôt (les Bretons) du côté de Pontorson & de Mortain avec le Comte de Boulogne, Guillaume de Barres, une grande quantité de Gendarmes François, & les Routiers ou Brabançons qui s’étoient rendu à lui à Falaise, & qui avoient mieux aimé prendre parti dans ses troupes, que de ne plus faire la guerre. Id. Philippe Auguste étant sorti de Mante pour aller à Gisors, le Roi d’Angleterre, suivi de plus de quinze cens hommes de troupes réglées, & outre cela, d’une très-grande multitude de ces bandits appellés Brabançons, ou Cotereaux. P. Dan.

BRABANÇONE. Terme de Fleuriste. Tulipe qui est blanc de lait, pourpre, & qui a un peu de rouge. Cult. des Fl.

BRABANT. Province des Pays-Bas, bornée au nord par la Hollande & par la Gueldre ; au couchant par la Zélande & la Flandre ; au midi par les Comtés de Hainaut & de Namur ; au levant par le pays de Liége, qu’on y comprenoit autrefois, de même que le Duché de Limbourg. Maty. Brabantia.

Quelques Auteurs dérivent ce nom de Brennus, nom propre du fils de je ne sai quel Roi de la Bretagne, c’est-à-dire, d’Angleterre. D’autres disent qu’il vient de Bratuspantium, Ville ancienne des Gaules dont parle César, L. II. Comm. C. 13. Mais Bratuspantium n’étoit point du pays que nous appelons aujourd’hui Brabant, puisqu’il étoit entre Beauvais & Amiens. D’autres le dérivent de Salvius Brabon, parent de C. César. D’autres de Gotofridus Barbatus, Godefroy le Barbu, Comte de Louvain. D’autres enfin d’une contrée de ce pays, nommée le Brachbant, ou le Burbant. Le Brabant a titre de Duché, & a eu long-temps ses Ducs particuliers.

Le Brabant se divise en quatre quartiers, sçavoir, de Louvain, de Bruxelles, d’Anvers & de Bolduc. On le distingue plus ordinairement aujourd’hui en Brabant Espagnol, Brabant Hollandois, & Brabant Walon. Le Brabant Espagnol, Brabantia Hispanica, c’est la partie méridionale du Duché de Brabant, où sont Louvain, autrefois capitale de tout le Duché, Bruxelles, qui l’est maintenant, Anvers & Malines. Le Brabant Hollandois, Brabantia Hollandica, ou Batavica, c’est la partie septentrionale du Brabant, qui comprend la Mairie de Bolduc, la Baronie de Bréda, & le Marquisat de Berg-op-Zoom. Le Brabant Walon, c’est-à-dire Gaulois, est une petite contrée du Brabant Espagnol, entre les villes de Nivelle & de Gembours, ainsi appelé, parce que le langage qu’on y parle est un vieux François. Maty.

On trouve Breibant dans les Diplomes de l’Empereur Othon le Grand, rapporté par Mirœus, & par le P. Mabillon, Acta SS. Ben. T. V. p. 300. Il y a sur l’histoire du Brabant, Adriani Barlandi Chronica Ducum Brabantæ ; Melchior Barlœi Brabantias ; Topographia Historica Gallo-Brabantiæ, par Jacq. Le Roi, imprimée à Amsterdam e 1693. in-fol. Castella & Prætoria Nobilium Brabantiæ in-fol. à la Haye en 1699. Antonii Sanderi Chorographia Brabantiæ, à Bruxelle, fol. 1659. Antiquitates Belgicæ Brabantiæ, par Jean-Bapt. Gramaye à Louvain 1708. in-fol.

BRABANTES. s. m. pl. Prexillas-crudos. Sortes de toiles d’étoupes de lin, qui se fabriquent aux environs de Gand, Bruges, Courtrai & Ypres.

BRABÉ. s. m. dans Oribase, est une plante haute d’une coudée, qui pousse de chaque côté des rameaux garnis de feuilles semblables à celles de la passerage, mais plus souples & plus blanches. Ses fleurs sont blanches & disposées en parasol, comme celles du sureau. Dic. de James.

BRABEUTE. s. m. ce mot, purement grec signifie arbitre du prix.

☞ C’étoit parmi les Grecs le nom d’un Officier qui présidoit aux jeux publics & solennels, & qui étoit le juge & l’arbitre des prix. ☞ Cette charge, qui étoit une espèce de magistrature pour juger ceux qui remportoient le prix à la course & autres exercices, étoit fort considérable, non seulement chez les Grecs, mais aussi parmi les Perses. Dans la Grèce, au moins tant qu’elle fut libre, on choisissoit les Brabeutes entre les plus illustres personnages de toutes les villes de la Grèce. Quand ils exerçoient leur charge, ils avoient une couronne sur la tête, un habit de pourpre, & une baguette à la main, pour marque de leur pouvoir. Ils étoient assis dans un endroit séparé de la foule, qui s’appeloit plethrum, πλέθρον. C’étoit un asile inviolable, d’où ils prononçoient leurs jugemens avec un pouvoir absolu. Les prix que l’on distribuoit s’appeloient Brabeïa, Βραϐεία, & les couronnes, Thomiplectes, θεμιπλέκτους, pour marquer que c’étoit Themis elle-même qui les avoit faites & pliées de ses propres mains. Le nombre de ces juges, ou Brabeutes, n’étoit point fixe. Tantôt il n’y en avoit qu’un, quelquefois neuf, souvent sept. Βραϐεὺς, qui distribue les prix. Voyez Athletes et Athlothethes.

BRAC. Voyez Bracque.

☞ BRACCIANO, Braccianum, Bracennum, Brygianum. Petite ville d’Italie, dans la province du patrimoine, avec titre de Duché, sur un lac de même nom.

BRACELET. s. m. Ornement que les femmes portent au bras. Armilla, brachiale. Bracelet de ruban, de perles, de pierreries. Les Amans regardent comme une faveur d’avoir des bracelets des cheveux de leur Maîtresse. Anciennement à Rome les hommes portoient des bracelets aussi-bien que les femmes, & en ornoient leurs bras. Dac. On mettoit les bracelets sur divers endroits des habits, & on les plaçoit le plus ordinairement depuis le haut du bras jusques sur les doigts. Capitolin dit que Maximin avoit le pouce si gros, qu’il se servoit du bracelet de sa femme comme d’un anneau, qu’il portoit au doigt. La matière des bracelets étoit différente, comme elle l’est encore. La plus ordinaire étoit l’or. Les hommes & les femmes en portoient indifféremment, mais les filles