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CAV

tale une ville de même nom, au midi de celle de Méaco, près la côte.

CAVADAS, qu’on nomme ausi CAVADO. s, m. Mesure dont on se sert en Portugal, pour les huiles.

CAVAGE. s. m. Terme en usage à Amsterdam, qui signifie tantôt i’action de mettre des marchandises en cave, tantôt le salaire qui est dû aux travailleurs qui les descendent de les placent dans une cave, & tantôt encore le loyer d’une cave.

CAVAGNOLE. s. m. Jeu de hasard, sorte de biribi, où tous les joueurs ont des tableaux, & tirent les boules à leur tour.

CAVAILLON. Caballio, Cabellio, Cabellio, Cavarum, Cabellicum, Urbs Cabellicorum. Ville Episcopale de France, dans le Comtat Venaissin en Provence, sur la Durance. Cavaillon est ancien. Strab. L. IV. Ptolomée, L. III, c. 4, en parlent ; mais on prétend que la ville d’abord fut placée par les Cavares sur le haut de la montagne qui la domine aujourd’hui, & sur laquelle on dit que l’on voit encore quelques restes des bâtimens. Ptolémée & des anciens marbres la nomment Colonie. L’Evêché de Cavaillon est ancien, & S. Véran, Patron de la ville, en étoit Evêque au VIe siècle. Du Chesne dit, dans ses Antiquités des Villes de France, L. V, c. 10, que les habitans de Cavaillon jetèrent les premiers fondemens de Grenoble. Voyez aussi Bouche, dans son Histoire de Provence.

CAVALAGE. s. m. C’est le nom qu’on donne à deux tortues accouplées par la génération. Les Pêcheurs apperçoivent facilement les cavalages pendant la nuit, parce que l’écaille qui est hors de l’eau, reçoit toujours quelque lumière, soit d’un reste de jour, soit de la lune ou des étoiles, ce qui la fait reluire.

CAVALCADE, s. f. Marche de gens à cheval, qui se fait avec pompe & cérémonie. Solemnis & ad pompam instituta equitatio. Il se fît une belle cavalcade à la majorité du Roi depuis le Palais Royal jusqu’au Parlement. Ayant été conduit par tout le sacré Collège en cavalcade à la porte du peuple, suivant la coutume. L’Abbé Rignier Desm. Ce mot est italien.

Cavalcade, se dit aussi d’une promenade ou d’un petit voyage que font des gens à cheval, pour se divertir. Instituta ad oblectationem equitatio. Nous avons fait une petite cavalcade dans la forêt de Fontainebleau.

CAVALCADEUR, ou CAVALCADOUR. s. m. Ecuyer qui enseigne à monter à cheval. Equitandi magister. Il n’est plus en usage en ce sens ; mais il y a encore des charges chez les Rois & les Princes d’Ecuyers cavalcadeurs. Ce sont ceux qui commandent l’écurie des chevaux de la personne du Roi, de la Reine, de M. &c. Ménage, & l’Auteur de l’Etat de la France écrivent cavalcadour, de l’espagnol Cavalgador ; & c’est le meilleur, & le seul en usage.

CAVALCATE. s. f. C’est la même chose que cavalcade ; mais il n’est pas usité. L’Abbé Régnier Desm. s’en est servi.

CAVALE, s. f. Jument, la femelle du cheval. Equa. Les anciens ont feint que les cavales de Portugal concevoient par le moyen du vent, à cause que les chevaux de cette contrée étoient fort vîtes. On fait saillir les cavales aux étalons dans les haras. Voyez Jument.

CAVALERIE. s. f. Corps de gens de guerre qui combattent à cheval. Equitatus. La Cavalerie françoise est distinguée en compagnies d’Ordonnances, Comme Gardes-du-Corps, Gendarmes, Chevaux-Légers, &c. & en régimens qui sont commandés par des Mestres-de-Camp ; & ce sont ces régimens seuls qu’on appeloit autrefois cavalerie-légère. Aujourd’hui on dit simplement cavalerie. Mestre-de-Camp d’un régiment de cavalerie. Les corps de cavalerie rangés en bataille s’appellent escadrons.

☞ Le Colonel-Général de la cavalerie est le premier Officier de la cavalerie qui la commande partout.

☞ Le Mestre-de-Camp Général a la même autorité pendant l’absence du Colonel-Général. Un Mestre-de-Camp de cavalerie, c’est celui qui commande un régiment de cavalerie.

Les Romains, dans leurs premières guerres, ignoroient l’usage de la cavalerie : ils faisoient consister toutes leurs forces dans l’infanterie : en sorte même que dans le combat ils ordonnoient à la cavalerie de mettre pied à terre, & ils ne reprenoient leurs chevaux que pour mieux suivre les ennemis quand ils etoient en déroute. La cavalerie de Pyrrhus les fit changer de sentiment, & surtout celle d’Annibal leur donna depuis de si grandes frayeurs, que ces invincibles légions romaines n’osoient descendre dans la plaine.

C’étoit la coutume de la cavalerie françoise (sous la Ie race, sitôt que l’armée étoit campée, d’abandonner les chevaux, & de les laisser aller paître dans les prairies, dans les campagnes & dans les bois d’alentour du camp, en leur attachant à chacun une sonnette au cou pour les retrouver plus aisément en cas qu’ils s’écartassent. P. Daniel, T. I, pag. 272. Depuis que dans la décadence de la maison Carlovingienne les fiefs furent devenus héréditaires dans les familles, les armées de la nation, quelque nombreuqss qu’elles fussent, n’étoient presque que de cavalerie. Un jour de bataille on ne comptoit que sur les Cavaliers. Leurs armes offensives étoient la lance & le sabre : pour armes défensives, au-lieu de jaques de mailles, dont on s’étoit servi long-temps, ils prirent vers l’an 1300 une cuirasse, des brassars, des cuissars, des jambières & des gantelets. Non-seulement les Cavaliers étoient armés de toutes pièces, mais leurs chevaux étoient bardés, c’est-à-dire, couverts d’une armure, de sorte que ces escadrons paroissoient être tout de fer. Le Gendre. On disoit autrefois, par manière de proverbe, cavalerie françoise, infanterie espagnole : aujourd’hui la cavalerie & l’infanterie françoise ont une égale réputation de bravoure.

On appelle art de cavalerie, l’art du Manège, ou l’art de dresser les chevaux, & d’instruire les Académistes à les monter. Avant Antoine Pluvinel, on ne connoissoit point l’art de la cavalerie en France. Ce fut ce fameux élève de Jean-Baptiste Pignatelli qui en ouvrit le premier pleine Académie fous le règne de Henri IV, après avoir été Ecuyer de Henri III. La Brue, fon contemporain & élève du même Maître, est le premier qui ait écrit en françois de l’art de la cavalerie. M. de la Guérinière a fait un bel ouvrage sur cette matière, qu’il a intitulé Ecole de cavalerie. Avant lui, M. de Soleisel, Auteur du Parfait Maréchal, avoit fait un Dictionnaire de tous les termes de la cavalerie. L’art de la cavalerie n’est pas ancien. Il doit son origine à la ville de Naples, d’où étoit Frédéric Grison, le premier qui ait écrit sur cette matière au commencement du seizième siècle.

CAVALERISSE. s m. Vieux mot tiré de l’italien, qui signifioit autrefois un Ecuyer, un maître de manège, celui qui étoit savant dans l’art de dresser & de gouverner les chevaux. Equitandi magister.

Cavalerisse. s. m. C’est dans l’Ordre de Malte le grand Ecuyer. Magnus stabuli Magister Melitensis.

Cavalerisse. Scuderi s’est servi de ce mot pour signifier une cavalière, une femme à cheval. Femina equitans. Personne ne l’a dit après lui.

CAVALET. s. m. Terme de Verrerie. C’est de qui couvre la lunelle, & qui fait baisser la flamme pour échauffer l’arche du four.

CAVALIER. s. m. Soldat qui sert & qui combat à cheval. Eques. Il est encore distingué du fantassin, en ce qu’on l’appelle maître. Une telle compagnie étoit de 40 Maîtres ou Cavaliers.

On trouve Caballarius & Cavallarius dans la basse latinité, & Καϐαλάριος en grec. Voyez Acta SS.