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CAP

bérer sur une chose que l’on ne conclura jamais. Dès le commencement de la Capitulation l’Empereur reconnoît qu’il a reçu l’Empire à ces conditions, & qu’il en est convenu avec les Electeurs, tant pour eux que pour les autres Etats de l’Empire. Monsamb. Plusieurs Auteurs Allemands en parlant de la Capitulation, tombent darts une honteuse flaterie, & font voir une extrême ignorance dans la Politique. Il y en a qui ont osé soutenir que la Capitulation ne donnoit point de bornes à la puissance de l’Empereur, mais qu’elle empêchoit seulement les aliénations & les engagemens, qui auroient pu affoiblir les forces de l’Empire. Idem. La Capitulation Léopoldine contient quarante-sept articles. Voyez Séverin de Monsambano, Etat présent de l’Empire, c. 5. Heiff. Hist. de l’Empire.

Frederic Duc de Saxe, surnommé le Sage, passe pour être l’Auteur des Capitulations Impériales, parce qu’après la mort de Maximilien I l’Empire lui ayant été offert, il le refusa, & conseilla aux Electeurs de choisir Charles V ; mais à certaines conditions, pour mettre la liberté de l’Allemagne en sureté. Voyez Schutfleisch, Dissert. de El. Frid. III, § 10 ; & Imhorff. Not. Imp. Lib. IV cap. z, 1, § 5.

CAPITULE. s. m. Terme de Bréviaire. Capitulum. M. Nivers s’est servi de ce mot Voyez Chapitre. Les Capitules se doivent plutôt lire, ou prononcer, que chanter. Nivers. C’est une espèce de petite leçon qui se dit à la fin de certains Offices.

CAPITULER. v. n. Composer, traiter de la reddition d’une place sous certaines conditions. De arce, urbe dedenda transigere, pacisci.

Capituler se dit aussi des propositions d’accommodement qu’on fait pour sortir de quelque affaire, ou de quelque embarras. Pacisci, convenire de re aliqua. Il y a apparence que le procès de cet homme-là ne vaut rien, puisqu’il veut capituler. On peut bien capituler avec la vertu ; & pourvu qu’on soit exact dans le solide, il n’est pas nécessaire de se gêner si fort à l’égard des bienséances. S. Evr. Il ne faut, ni capituler avec son Roi, ni s’approcher de lui, quand il est en colère.

On dit proverbialement, Ville qui capitule est à demi rendue ; pour dire, que quand on écoute des propositions on est prêt de les accepter.

CAPITZI KIHEIA. s. m. Grand Chambellan du Grand Seigneur. Magnus Imperatoris Turcici Camerarius. Artus Thomas, Contin. de l’Hist. des Turcs, Liv. VI. Le Capitzi Kiheia arriva, comme nous dirions le Grand Chambellan, avec quinze Capitschilar, &c. Id.

CAPIVARD. s. m. Cochon d’eau. C’est un animal quadrupède amphibie, qui a le corps d’un cochon & la têre d’un lièvre, sans queue. Il se tient presque toujours sur son derrière, comme un singe. Il naît dans le Brésil : il se tient tout le jour dans la mer, mais il vient à terre la nuit, où il ravage les jardins & déracine les arbres. Il est bon à manger. Dict. de James.

CAPLAN. s. m. Sorte de petit poisson qui se trouve en grande quantité vers les endroits où se pêche la morue : il y en a sur-tout un grand nombre sur les côtes de Plaisance. Il sert à amorcer les hameçons des lignes à prendre la morue.

CAPLANIER. s. m. On nomme ainsi sur les vaisseaux bretons ceux qui vont à la pêche de la morue séche, & les matelots qui aident a cette pêche. Ils ont rang entre les décoleurs & les saleurs, & ont le même pot de vin. On dit aussi Capalanier,

CAPNOMANCIE. s. f. Terme de divination. Ce mot signifie divination par la fumée. Les Anciens tiroient un bon augure quand la fumée qui s’élevoit de l’autel où l’on faisoit un sacrifice, étoit légère, peu épaisse, quand elle s’élevoit droit en haut sans se répandre tout au tour de l’autel ; si le contraire arrivoit, ils le prenoient pour un mauvais présage. Capnomantia.

Ce mot vient du Grec. Il est formé de καπνὸς, & de μαντεία, divination. Il y a un autre forte de capnomancie, qui consiste à observer la fumée qui s’élève lorsqu’on a jeté la graine de pavot ou de sésame sur des charbons allumés. Voyez Peucer dans son Traité des Divinations.

CAPO. s. m. Mot purement italien, qui signifie cap, de capo, tête. Nos Géographes s’en servent quelquefois, & le retiennent dans les noms de lieu, qui sont sur les côtes d’Italie ; en un mot, dans les noms que les Italiens ont donnés à différens lieux où la langue italionne a cours. Capo coco, cap de Sicile le plus occidental de cette île. Capo della Greca dans l’île de Chypre. Capo delle Colonne dans la Calabre. Capo d’Istria, ville d’Istrie sur un rocher. Le Capo Greco, est à la pointe de la presqu’Île de Romanie. Capo Ferrato, en françois Cap de Fer, sur la côte d’Alger, &c.

CAPOC, ou CAPUK. s. m. Espèce d’ouate qu’on tire d’un arbre qu’on appelle capoquier. Elle est fort fine, & si courte qu’on ne sauroit la filer. Les Siamois s’en servent au lieu de duvet.

CAPOLIN. s. m. Arbre de moyenne grandeur qui croît dans le Mexique. Ses feuilles sont semblables à celles de nos amandiers, ou de nos cerisiers. Ses fleurs pendent par grappes ; & il en naît des fruits qui ressemblent à nos cerises, tant par la figure, la grosseur, la couleur, que par les noyaux. Ces fruits avant leur maturité sont aigres & astringens ; mais quand ils sont mûrs, ils deviennent doux & fort agréables. Cet arbre fleurit au printemps, & donne du fruit pendant tout l’été.

☞ CAPON. s. m. Terme populaire, usité parmi les écoliers pour désigner un joueur rusé, attentif à prendre toutes sortes d’avantage au jeu.

Capon est aussi un terme de Marine, & signifie une machine composée d’une corde & d’une grosse poulie, à quoi l’on joint un gros croc de fer qui sert à lever l’ancre, quand on a coupé le cable ; parce qu’il saisit l’orin, ou le cable qui est attaché à une bouée ou tonneau vuide, qui marque le lieu où l’ancre a été laissée.

CAPONNE. Terme de Marine. Commandement qu’on fait à l’équipage pour le faire hâler sur le capon.

CAPONNER. Terme de Collége, qui se dit d’un écolier rusé qui attrape les autres, & qui les escroque. subripere, fraudare, decipere.

Caponner l’ancre. Terme de Marine. C’est accrocher l’arganneau de l’ancre avec le croc du capon, pour le hisser ou tirer au bossoir. Dans cette acception, ce verbe est actif.

CAPONIERE, ou CAPONNIERE. s. f. Terme de Fortification. Logement, petit corps-de-garde avancé & creusé quatre ou cinq pieds en terre, pour y mettre quinze ou vingt mousquetaires. Insidiæ. Il est couvert de planches à demi enfoncées dans le rez-de-chaussée, & couvertes de terre. Il ne s’éleve qu’environ deux pieds sur le rez-de-chaussée. On les fait dans les fossés secs, ou sur le glacis de la contrescarpe. On fait de petites embrasures dans le parapet de la caponnière qu’on appelle meurtrières, par où l’on tire jusqu’à rez-de-chaussée, sans être vu.

☞ CAPOQUIER. Voyez Capuk, c’est la même chose.

CAPORAL. s. m. Terme de guerre. C’est un bas Officier dans une Compagnie d’Infanterie, qui commande une escouade. Optio, onis. Il y a trois Caporaux en chaque Compagnie. Le Caporal pose & leve les sentinelles, reçoit le mot du guet, & fait observer la discipline dans le Corps-de-garde. Ces Offiers sont qualifiés Hautes-payes.

Caporal de consigne. C’est le Caporal qui reçoit la consigne de la garde qui descend, & la donne à celle qui monte. Le Caporal de consigne est toujours celui du plus ancien Régiment, ou de là plus ancienne Compagnie. Il doit s’informer de celui de la garde descendante de ce qu’il y aura à faire dans le poste. Bombelles. Les Caporaux doivent partager entre eux le temps de leur garde, en sorte qu’ils soient en faction autant d’heures