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CAM

d’agathe, sur laquelle étoit gravée la figure d’un Porc-épic. Voyez ce mot.

Camail s’est dit autrefois pour Camaieu. Voyez l’article précédent de l’Ordre du Camail.

CAMALDOLI. Village du Florentin dans la Toscane, qui a donné son nom à l’Ordre Religieux dont on va parler.

CAMALDOLI. s. m. Ordo Camaldulanus. Cet Ordre de Religieux fut fondé par S. Romuald en 1012, dans la plaine de Camaldoli, située dans l’Etat de Florence sur le mont Apennin, arrosée de sept fontaines. Quelques-uns ont prétendu que ce lieu s’appeloit Acqua bella, & qu’il ne prit le nom de Camaldoli, ou Campo Maldoli, que parce qu’un Maldoli, bourgeois d’Arezzo, à qui il appartenoit, le donna à S. Romuald. Il y a un privilège de l’Empereur Henri II, où ce lieu est appelé Campus amabilis. Le P. Gui Grandis, Religieux de cet Ordre, Mathématicien du Grand Duc, & Professeur de Philosophie dans l’Université de Pise, qui donna en 1707, deux dissertations sur les Antiquités de son Ordre, imprimées à Lucques, en fait remonter l’origine jusqu’à l’an 978, que S. Romuald prit sous sa conduite le Duc de Venise, Pierre Urféole, & qu’il alla en Catalogne avec lui & quelques autres compagnons. Il prétend aussi que si le nom de Camaldoli a été donné à cet Ordre, ce n’est point que la première institution de ce saint & de ses compagnons ait été à Camaldoli ; mais parce que la régularité s’y est toujours conservée plus exactement qu’ailleurs. On les appelle les Ermites de Camaldoli, les Ermites Camaldules. Fortunius & Actius ont aussi écrit l’Histoire des Camaldules. Luc d’Espagne, l’a faite aussi sous le nom d’Histoire Romaldine. Dom Grandis en parle avec éloge. S. Romuald donna à ses Moines la règle de S. Benoît. Ils portent un habit blanc. Par leurs statuts, leurs maisons doivent être éloignées de cinq lieues des grandes villes. Le B. Rodolphe, IVe général, dressa les premières Constitutions de cet Ordre en 1102 ; en 1105, il fit de nouvelles Constitutions plus faciles à observer que les premières. Il obtint de Paschal II, la confirmation des biens & des Monastères donnés à ses prédécesseurs. Les Généraux ont encore fait depuis d’autres constitutions. L’Ordre de Camaldoli, ou des Camaldules, ne fut approuvé qu’en 1072, par une Bulle d’Alexandre II, dans laquelle Camaldoli est appelée Campus amabilis. Le Prieur de ce Monastère étoit Général de l’Ordre, & cet office étoit perpétuel. Cet Ordre est divisé en cinq Congrégations. La première est celle de Camaldoli ou du Saint Ermitage : la seconde, celle de S. Michel de Murano, qui n’est que de Cénobites : la troisième des Ermites de S. Romuald, ou du mont de la Couronne : la quatrième, celle de Turin, & la cinquième, celle de France, qui ont chacune présentement leur Général ou Majeur. La Congrégation de Camaldoli, depuis la séparation d’avec celle du Mont de la Couronne, a des Constitutions particulières, approuvées par Clément X, l’an 1671. Le Général ou Majeur de cette Congrégation est élu tous les deux ans, & se sert d’habits pontificaux. Voyez le P. Hélyot, Liv. V, ch. 21 & suivans. Les Camaldules de France sont une Congrégation particulière, sous le nom de Notre-Dame de Consolation, Ils ne sont entrés dans le Royaume qu’en 1626. Id. chap. 24.

CAMALDULE. On appelle Camaldules les Religieux de l’Ordre de Camaldoli. Camaldulanus, Camaldolita, Camaldulensis. Il y en a qui appellent Camaldolites ceux qu’on appelle communément Camaldules. La vie d’un Camaldule est bien solitaire & bien austere.

Camaldule se dit aussi des Religieuses du même Ordre. Les Camaldules furent fondées par le B. Rodulphe, IVe Général de l’Ordre, vers l’an 1086. Leur habillement consiste en une robe & un scapulaire de serge blanche, & une ceinture de laine de la même couleur, qui se lie sur le scapulaire : au chœur elles portent une grande coule. Les Converses Camaldules n’ont point de coule, mais un manteau & un voile blanc. Les Camaldules du chœur ont aussi un voile blanc, mais elles en ajoutent un noir par-dessus. Ces Religieuses Camaldules ont les mêmes observances que les Moines Camaldules. P. Helyot, tome V, chap. 21.

Camaldule. s. f. Maison de l’Ordre des Camaldules. Domus Camaldulensis, monasterium Camaldulense. Le plus ancien des monastères de Camaldules en France est celui du Val-Jesus en Forêt, où l’on bâtit en 1633, une Camaldule qui a retenu le nom de Val-Jesus, P. Helyot, tome V, ch. 25. Il y a une Camaldule à Grosbois, près de Paris. L’an 1648, Catherine le Voyer, dame d’Atour de la Reine Régente, mere de Louis XIV, & veuve de René du Bellay, Baron de la Flotte, fonda une autre Camaldule dans sa terre de la Flotte, dans le bas Vendomois. En 1674, Henri de Guénégaud, Comte de Plancy, Sectétaire d’État, & sa femme Elisabeth de Choiseul du Plessis-Praslin, fondèrent une autre Camaldule dans leur terre de Brieux en Bretagne. Id.

Camaldule est encore le nom d’un Rosaire ou Chapelet, qu’on appelle le Rosaire de la Couronne de Notre-Seigneur, & plus communément le Camaldule. Il fut institué par le B. Michel de Florence, Ermite de Camaldoli. Le Camaldule a été approuvé par les Souverains Pontifes, qui ont accordé beaucoup d’indulgences à ceux qui le réciteroient. P. Helyot, tome V, ch. 23.

CAMANHAYA. s. f. Plante capillaire du Brésil qui croît sur les arbres les plus hauts, & qui les couvre entièrement. Elle est d’une couleur grise, semblable à une espèce de duvet, & elle produit à certaine distance, jusqu’à six feuilles ; quelquefois une seule, comme celle du romarin. Il semble que ce soit une espèce d’Epithyme. Ray, cité par James.

CAMANIOC. s. m. C’est une espèce de Manioc, plus grand que l’ordinaire, tant par le bois que par les feuilles & les racines. C’est pourquoi on le nomme Camanioc, comme qui diroit le chef & principal Manioc. Le Camanioc n’a aucune des mauvaises qualités du Manioc ordinaire ; on peut le manger sans aucune précaution ; mais comme il est beaucoup plus long temps à croître & à mûrir ; &c que ses racines, plus légères & plus spongieuses, rendent moins de farine, on en néglige la culture. Le P. Labat.

CAMARA. s. f. C’est en Anatomie la calotte du crâne ou la partie voûtée de l’oreille qui conduit à son orifice extérieur. Καμάρα. Dict. de James.

☞ CAMARA. s. m. Plante du Brésil, dont il y a plusieurs espèces.

☞ CAMARA-CUBA. s. m. Plante qui a ses feuilles âpres & herissées comme le chardon, & ses fleurs semblables à celles de l’œil de bœuf, l’odeur comme celle de la menthe, & les semences comme celles de la chicorée.

☞ CAMARA-JAPO. Espèce de mentastrum ou de menthe, dont la tige ronde, velue, rougeâtre, s’élève à la hauteur de deux pieds. Ses feuilles sont légèrement découpées, opposées deux à deux. Ses fleurs sont disposées en ombelle, & il leur succède de petites semences noires.

CAMARA-MIRA. Plante du Brésil. C’est, dit Pison, une plante qui s’élève à la hauteur d’une coudée, dont la tige est foible & ligneuse, qui porte une petite fleur jaune, & ce qu’il y a de merveilleux, cette fleur s’ouvre en tout temps de l’année à onze heures du matin, demeure ouverte jusqu’à deux heures après midi, & paroît fermée pendant le reste du jour. Ray, cité par James.

☞ CAMARA-TINGA. s. m. Espèce de Chèvre-feuil nain, qui croît au Brésil. Ses feuilles rouges & jaunes sont très-odoriférantes. Il leur succède des baies vertes de la grosseur de celles du Sureau.

CAMARADE. s. m. Compagnon de profession, qui fait le même métier, les mêmes exercices, qui est