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heures, qui contient 11 minutes de moins, les nouvelles & pleines lunes devoient retarder sensiblement au bout d’un certain temps.

CALISBURANO. Lieu du Diocèse de Crémone en Lombardie. Calisturnum. En 1458, la Congrégation de Lombardie du tiers Ordre de saint François, tint un Chapitre général à Calisburano. P. Hélyot, T. VII, p. 337,

CALISTE, CALIXTE, ou CALLISTE. s. m. Nom d’homme. Calistus, Calixtus. Calliste, ou Callixte, est le nom de trois Papes, l’un du troisième siècle, & l’autre du douzième. Celui-ci étoit François, Archevêque de Vienne en Dauphiné, & l’un des plus grands Papes que l’Eglise ait eus. Calixte III fut Pape au milieu du quinzième siècle. Il y a aussi deux Callistes, Patriarches de Constantinople.

Caliste est aussi féminin, & on donne ce nom à des femmes. Calixta.

Ce mot est Grec ; il vient de κάλλιστος, superlatif de καλὸς, qui signifie très-beau ou très-bon.

Ainsi il semble qu’il faudroit dire Calliste ; mais on écrit indifféremment Caliste ou Calixte. Cependant on voit bien que Calliste vaut mieux.

CALIXTIN. C’est le nom qu’on donne à ceux d’entre les Luthériens qui suivent les sentimens de George Calixte, célèbre Professeur en Théologie parmi eux. Calixtini. Il a publié un grand nombre de Livres, tant sur l’Ecriture, que sur des matières qui regardent la Théologie. Dans la plupart il se montre fort contraire aux opinions de S. Augustin sur la prédestination, sur la grâce, & sur le libre-arbitre ; en sorte que les Calixtins passent pour demi-Pélagiens : & c’est ce qui a fait dire à M. Bossuet Evêque de Meaux, dans son Histoire des Variations, que les Luthériens sont devenus véritablement demi-Pélagiens. Il rapporte là-dessus une Epitre de Calixte, où ce fameux Sectaire dit, qu’il reste dans tous les hommes quelques forces de l’entendement, de la volonté & des connoissances naturelles ; & que s’ils en font un bon usage en travaillant autant qu’ils peuvent à leur salut, Dieu leur donnera tous les moyens nécessaires pour arriver à la perfection où la révélation nous conduit. Il ne faut pas néanmoins confondre tout le parti Luthérien avec les Calixtins, qui ont formé une Secte particulière dans ce parti.

La doctrine des Calixtins consistoit d’abord en quatre articles. Le premier concernoit la coupe. Les trois autres regardoient la correction des péchés, tant publics que particuliers, qu’ils portoient à certains excès ; la libre prédication de la parole de Dieu, qu’ils ne vouloient pas qu’on pût défendre à personne ; & les biens de l’Eglise. Bossuet. Il y avoit là quelque mélange des erreurs des Vaudois. Ces quatre articles furent réglés dans le Concile de Bâle, d’une manière que les Calixtins furent d’accord, & la coupe leur fut accordée à certaines conditions, dont ils convinrent. Cet accord s’appela Compactatum, nom célèbre dans l’histoire de Bohème. Id.

On appelle aussi Calixtins les peuples de Bohême, qui vouloient communier sous les deux espèces, & qui croyoient que le calice étoit nécessaire à tous les fidèles. Cette Secte s’éleva au XVe siècle. Elle eut pour Auteur un nommé Jacobel, auquel succcda Roquesane son disciple, homme ambitieux, qui n’ayant point obtenu l’Archevêché de Prague qu’il demandoit, empêcha la réunion des Calixtins à l’Eglise Catholique. Selon Raynald Hist. Eccl. l’an 1524, ils n’étoient point hérétiques, mais seulement schismatiques.

On dit qu’il y a encore des Calixtins en Pologne.

Ce mot vient du latin calix, calice ; & je ne sais pourquoi quelques Auteurs François écrivent Callistins ; Calixtins paroît mieux. En latin je ne trouve point autrement que Calixtini, dans Sponde à l’an 1422, & dans Raynaldus que j’ai cité. Tout au plus si l’on adoucit la prononciation de l’x, il faut dire Calistins, & non point Callistins. Voyez M. Bossuet. Hist. des Variat. L. XI.

☞ CALKA. Royaume d’Asie dans la Tartarie, qui fait partie du Mongul, qui est l’ancienne patrie des Tartares Mogols, qui ont fondé dans l’Indoustan l’Empire qui porte leur nom.

CALLADARIS. s. m. Toile de coton rayée ou de rouge ou de noir, qu’on apporte des Indes Orientales, particulièrement de Bengale, dont la pièce ordinaire a huit aunes de long, sur sept ou huit de large.

CALLAF. s. m. Espèce d’arbrisseau fort bas, dont le bois est uni, & les feuilles à peu près semblables à celles du cerisier, dentelées par les bords, & croissant à l’extrémité des branches, qui sont droites sans jointure, flexibles & de couleur jaunâtre. Les fleurs sont des espèces de petites balles oblongues & cotoneuses, d’un jaune blanchâtre ou d’un vrai jaune, & d’une odeur agréable. On prépare avec ces fleurs une eau excellente, sur-tout à Damas. Je ne connois aucune eau qu’on puisse lui comparer, pour la vertu de fortifier. Les Maures s’en servent tant intérieurement qu’extérieurement, dans les fièvres ardentes & pestilentielles ; elle humecte & rafraîchit. On tire aussi des fleurs une huile qu’on emploie à beaucoup d’usages. Dict. de James.

CALLAIS. s. m. C’est une pierre adhérente aux rochers inaccessibles & glacés, laquelle ressemble à un œil. Elle imite le saphir, mais sa couleur est plus claire.

☞ CALLAO ou CATTAG DE LIMA. Callaum. Ville de l’Amérique méridionale, sur la côte du Pérou, vis-à-vis la ville de Lima.

☞ CALLA-SUSUNG ou CALASUSUNG, ville d’Asie, dans l’île de Bouton, dont elle est capitale.

CALLEBRANCHE. s. f. Terme de Fleuriste. C’est une anémone, dont la peluche est incarnat.

CALLÉE. (Cuirs de Callée) sont des cuirs de Barbarie, qui s’achètent à Bonne.

CALLEMANDRE. Voyez Calmande.

☞ CALLEN. Ville d’Irlande dans le Leinster, au Comté de Kilkenni. Elle envoie des Députés au Parlement.

CALLEVILLE ou CALEVILLE. s. m. Sorte de pomme assez grosse. Malum calvirium. Il y en a de rouges & de blancs. Les plus estimés sont ceux dont la chair est tachetée de rouge en dedans. De beau calleville.

CALLEUX, EUSE. adj. Où il y a des cals, ou qui est dur comme un cal. Callosus. Tachard.

☞ Ce mot s’applique en général à toutes sortes de duretés de la peau, de la chair & des os ; mais on le dit en particulier des bords durs d’une plaie & d’un ulcère.

☞ En anatomie on appelle corps calleux la partie qui couvre les deux ventricules du cerveau.

☞ CALLIANS. Petite ville de France, en Provence, à quarre lieues de Braguignan.

☞ CALLIAR. Petite ville des Indes, au Royaume de Visapour, à sept lieues d’Isselampour.

CALLIBLÉPHARON. s. m. Remède pour les paupières. Marcellus, l’interprète de Dioscoride, dit que les Grecs comprenoient sous le nom commun de calliblépharon tous les remèdes préparés, tant pour les maladies que pour la beauté des paupières. Les calliblépharons de Pline sont composés de feuilles de roses brûlées, de cendres de noyaux, de dattes brûlés, mêlées avec le spicnard, la moëlle de l’os de la jambe du bœuf broyée avec de la suie & de la terre ampélite. Ce mot vient de κάλλος, beauté, & de βλέφαρον, paupière. Dict. de James.

CALLIÉHORE. C’étoit un lieu peu éloigné d’Eleusine dans l’Attique, ainsi nommé à cause des danses sacrées qu’y faisoient les femmes en l’honneur de Cérès.

CALLIG. s. m. Terme de Relation. C’est un canal artificiel qui porte l’eau du Nil depuis le vieux Caire jusqu’à Damiette. Canalis arte factus, canaliculus. Il a 90 milles ou 50 lieues de long, & quatre cannes de large. Les Baffas le font garder par des Soldats, de peur que l’eau n’en soit diver-