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BUS — BUT

busard. M. Huet dit que busard est un augmentatif de buse, & qu’il vient de l’arabe bazon, faucon, épervier. T. 2, des Dissert. rec. par M. de Tilladet, p. 181.

Buse, s. f. Terme de Mineur. Tuyau de bois ou de plomb, qui sert de communication entre les puits dans les mines, & qui y conduit l’air. Canalis.

BUSIRIS. s. m. Roi d’Egypte, fils de Neptune & de Lybie fille d’Epaphus. Il étoit si cruel, qu’il sacrifioit tous les étrangers à Jupiter. Osocrate a fait le Panégyrique de Busiris. Maximin fut appelé un autre Busiris.

Busiris, Busiris, est le nom d’une ancienne ville d’Egypte, capitale d’une Province, ou Nomus, à qui elle donnoit son nom. Quelques-uns dérivent ce nom de celui du Tyran dont nous venons de parler, d’autres de celui d’Osiris ; d’autres de Basir, fils de Cham. C’est le sentiment des Arabes. le P. Kirker, Œdip. Æg. T. I, p. 24, croit qu’elle fut ainsi nommée, parce qu’Osiris y étoit honoré, & que Busiris est la même chose que seroit en Cophte Bous Nesrisi, c’est-à-dire, Bœuf du Roi, ou Bous Osirin, Bœuf Osiris.

BUSQUE. Voyez BUSC.

BUSQUER. v. a. Chercher. Forìs quærere quod non invenias domi. fortunam tentare. Il ne se dit proprement qu’en cette phrase, busquer fortune, en parlant de ces gens sans bien, qui vont par le monde chercher à vivre, & à faire fortune.

Il signifie aussi, mettre un busc dans un corps de jupe. Cette femme ne sort jamais qu’elle ne soit busquée.

BUSQUÉ, ÉE, part. Porte Busquée. Voyez Buse, ou Architecture Hidraulique.

Ce mot vient tout pur de l’Espagnol, où le mot de buscar signifie proprement chercher.

BUSQUIÈRE, s. f. est le trou ménagé dans un corps de jupe, dans lequel les femmes fourrent leur busc. Foramen per quod regula pectoralis inseritur. On le dit aussi de l’extrémité ronde de leurs corps de jupe par où elles commencent à fourrer leurs buscs.

Busquière, se dit aussi d’une petite pièce d’étoffe brodée, que les Dames qui sont en manteau mettent devant leur estomac sur le corps de jupe, & qu’elles laissent un peu entrevoir. Tænia pectoralis.

Busquière, se dit encore d’une manière de petit crochet, que les femmes portent à la ceinture, & qui à l’un des bouts est assez souvent en forme de petite rose ornée de diamans, de perles, ou d’autres pierres précieuses. Fibula. Il y a des busquières d’argent, ou d’acier poli, pour les simples bourgeoises.

BUSSARD. s. m. Vieux mot françois, qui signifioit un vaisseau à mettre du vin, qui vient selon du Cange, de buza qu’on a dit pour buta, bouteille. Vas vinarium, œnophorum.

BUSSE. s. f. ou BUSSARD. s. m. Espèce de futaille dont on se sert particulièrement en Anjou. Le bussard est la moitié d’une pipe. Il est égal à la demi-queue d’Orléans, de Blois, de Nuis, de Dijon & de Mâcon, ce qui revient aux trois quarts du muid de Paris ; en sorte que Bussard est composé de 216, pintes de Paris.

☞ BUSSERETH. Ville d’Asie, dans l’Arabie Petrée. Voyez Bostra.

☞ BUSSETO, Buxetium. Petite ville d’Italie, en Lombardie, au duché de Plaisance, chef-lieu d’un petit pays ou état entre le duché de Parme, le Territoire de Plaisance, & le Pô qui le sépare du Crémonois.

BUSSIERE-POITEVINE. Petite ville de France dans la Marche.

☞ BUST ou BOST ville de Perse, capitale du Sablestan.

☞ BUSTE. s. m. Ouvrage de sculpture, représentant une figure humaine qui n’a que la tête, l’estomac & les épaules sans les bras. Satua dimidiâ sui parte inferné trunca. On le met d’ordinaire sur un piédestal ou une console. Quoiqu’en Peinture l’on puisse dire d’une figure, qu’il n’en paroît que le buste, comme d’un portrait à demi-corps, on ne l’appelle pourtant point un buste ; ce mot est réservé, & détemriné à ce qui est de relief. Fel.

Les Vocabulistes décident pourtant qu’en termes de peinture, on appelle Buste un portrait à demi-corps, où la personne ne paroît que jusqu’à la ceinture. On ne les en croira pas sur leur parole.

Buste, se dit aussi du tronc du corps d’un homme, depuis le cou jusqu’aux cuisses. Quelques-uns croient que ce mot vient de l’allemand brust, qui signifie l’estomac.

Ménage le dérive de busque, à cause que les femmes mettent leurs busques en cet endroit du corps, que les Italiens appellent busto.

En termes de Blâson on appelle buste, une tête d’homme ou de femme, nue ou coëffée, peinte de front jusqu’à la poitrine, & qui est sans bras. Quand il est de profil, il en faut faire mention. ☞ Dans le commerce, on appelle buste, les boëtes de sapin dans lesquelles on apporte les raisins de Damas.

BUSTROPHE. s. f. Terme dogmatique. On appelle Bustrophe la manière d’écrire de la gauche à la droite, & ensuite de la droite à la gauche, sans discontinuer sa ligne, parce que quand l’écrivain est arrivé au bout de sa ligne, au lieu d’en venir commencer une autre, comme nous le pratiquons, il courbe la première ligne en demi-cercle, & revient par une seconde ligne, qui n’est que la même continuée, au côté du papier dont il étoit parti. Les vers s’écrivoient autrefois de cette manière ; c’est pourquoi, selon Marius Victorinus, on les appeloit versus a versuris, c’est-à-dire, a repetita scriptura ex parte in quam desinit, comme les sillons du labourage, ce qui s’appelle en grec βουστροφηδὸν boum versatio, &c. d’où a été formé le mot françois Bustrophe. M. Funccius, dans son Traité de l’enfance de la langue latine, semble être du sentiment que l’on écrivoit non-seulement les vers de cette manière, mais encore tout le reste, parce que, dit-il, le mot versus signifie une ligne. Voyez Boustrophedon.

BUSTUAIRE. s. m. Gladiateur, qui se battoit autrefois chez les Romains auprès du bûcher d’un mort à la cérémonie de ses obséques. Bustuarius. La coutume fut d’abord de sacrifier des captifs sur le tombeau, ou près du bûcher des guerriers. On en voit des exemples dans Homère aux obséques de Patrocle, Iliad. Liv. XXIII. & dans les Tragiques Grecs. On croyoit que leur sang appaisoit les Dieux infernaux, & les rendoit propices aux manes du mort. Dans la suite cette coutume parut trop barbare, & au lieu de ces victimes on fit combattre des Gladiateurs, dont in crut que le sang auroit le même effet. Au rapport de Valère-Maxime, Liv. II, Ch. 4 & de Florus dans son Epitome, Marcus, & Decius, fils de Brutus, furent les premiers qui honorerent à Rome les funérailles de leur pere par ces sortes de spectacles, sous le Consulat d’Appius Claudius, & de M. Fulvius l’année 489 de Rome, & la première de la première guerre Punique. On croit que les Romains prirent cet usage cruel des Etruriens, qui peut-être l’avoient pris des Grecs.

Ce mot vient de bustum, qui signifie le bûcher sur lequel on brûloit le corps d’un mort, & auprès duquel les bustuaires se battoient, ce qui leur fit donner ce nom.

BUT.

BUT. s. m. Point où l’on vise & auquel on veut atteindre. Signum destinatum, meta, Scopus. Ce joueur de boule met tous les coups sur le but. Cet Arquebusier a remporté le prix, il a donné