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BUR

BUP.

BUPHONIES. s. f. pl. Fêtes que l’on célébroit à Athènes en l’honneur de Jupiter Polien, dans lesquelles on lui immoloit un bœuf, d’où elles ont pris leur nom.

BUPHTHALMUM. s. m. ou ŒIL DE BŒUF. Plante que quelques-uns appellent Cachla, dont les rejetons sont grêles & tendres, & les feuilles semblables au fenouil. Sa fleur est jaune, & plus grande que celle de la camomille. Elle est faite en manière d’œil de bœuf ; ce qui a donné le nom à cette plante, du mot grec βοῦς, bœuf, & de ὀφθαλμὸς, œil.

BUPLEURUM. s. m. ou ŒIL DE LIEVRE. Petite plante que Pline dit avoir sa tige d’une coudée, & plusieurs feuilles fort longues. Il ajoute que sa semence est bonne contre les plaies que font les serpens. M. de Neuve qui l’appelle Bupleurus, ou auricula leporis, dit qu’elle est toute semblable à l’oreille d’un liévre, d’où elle a pris son nom ; qu’elle est chaude, séche, & lithontriptique, & qu’on ne se sert que de ses feuilles en médecine.

BUPRESTE, s. f. Insecte ailé, assez semblable aux Cantharides. On prétend qu’elle fait enfler le bètail qui l’avale en paissant l’herbe sous laquelle elle est cachée. Buprestis : c’est pourquoi on lui donne ordinairement le nom d’enfle bœuf. Si un homme en mange, il aura les mêmes accidens que s’il avoit pris des cantharides. Ceux qui en ont avalé, ont un goût puant & semblable à celui du nître ; le ventre & l’estomac leur tirent étrangement comme aux hydropiques. M. de Saumaise prétend que la bupreste étoit aussi une herbe dont les Grecs se faisoient un ragoût dans leur repas. On se sert de la bupreste en médecine, de même que des chenilles qui viennent sur les pins, excepté qu’il est besoin, pour conserver ces dernières, de les faire rôtir un peu sur la cendre chaude dans une poële. Βούπρηστις. Ce mot est dérivé de la particule augmentative βοῦ, & de πρῆστις, un incendiaire, de πρήθω, brûler, à cause que cet insecte possède une qualité extrêmement inflammatoire. Dict. de James. D’autres croient que ce mot vient de βοῦς, & de πρήθω, inflo.

BUR.

☞ BURABOURG. Ville d’Allemagne, vers les frontières de la Hesse & de la Vestphalie, autrefois épiscopale, aujourd’hui ruinée.

BURAIL. s. m. Espèce de serge, ou de ratine. Il y a du burail lisse, du burail croisé, & du burail d’étoupes.

Burail a contre-poil. s. m. Cette étoffe se fait par les hautelisseurs de la Sayeterie d’Amiens.

☞ BURALISTE, Commis préposé pour recevoir dans son bureau le payement de certains droits.

☞ BURAMOS (les) ou les PAPAIS. Peuple d’Afrique, dans la Nigritie, voisin des Casangas, au tour de la rivière de San-Domingo.

BURAT. s. m. Grosse étoffe de laine qui tient quelque chose du drap, & dont les Capucins & d’autres Religieux sont habillés. Pannus lanâ rudiore contextus.

BURATÉ, ÉE. adj. Qui participe à la nature de la bure. Etamine buratée.

BURATINE, ou BURATIN. Espèce de papeline dont la chaîne est de soie fort déliée, & la trame de grosse laine. On la passe sous la calandre.

BURBAS. s. m. Petite monnoie qui se fabrique à Alger, & qui porte des deux côtés les armes ou enseignes du Dey. Six burbas ne valent guère que la moitié d’un aspre.

☞ BURCHAIM. Petite ville d’Allemagne en Bavière entre Neubourg & Ingolstadt.

☞ BURCHAUSEN. Ville d’Allemagne dans la basse Bavière, sur la rivière de Saltz.

☞ BURCZLAND. Petit pays de la Transilvanie, aux environs de Biassau, aux confins de la Valachie & de la Moldavie.

☞ BURD. Petite rivière qui a sa source au dessus de Pont-Brocard, en basse Normandie, traverse le Cotentin, & se jette dans la mer au dessous de Coutance.

☞ BURDUGON. Petite ville de la Morée, sur le Vasilipotamo.

BURDIN. Voyez Buridan.

BURDINAIRE, s. m. Burdinarius. C’est le nom que Raimond, Comte de Toulouse, donna aux Croisés qui marcherent contre lui après qu’il eut été excommunié comme hérétique Albigeois. Ils se nommoient Pélerins, d’où le Toulousain les appeloit par raillerie Burdinaires. Méz. du nom latin burdo, le bourdon d’un Pélerin.

BURE. s. f. Etoffe grossière & de peu de prix, faite de laine, dont se vêtent les pauvres gens. Les chagrins & les douleurs se trouvent plus souvent sous la soye que sous la bure. Burrus, burra. D’autres le dérivent de bourre, & du grec πυῤῥὸς, & du latin birrus ou burrus, qui signifient roux, comme il est écrit dans le Code Théodosien, parce que la bure est ordinairement de cette couleur. Les Anciens se sont servis de ce mot pour signifier plusieurs sortes d’habits. Quelquefois ils s’en sevoient pour dire un habit riche & magnifique. Ainsi Baronius dit que burrus étoit l’ancien habit des Evêques, que quelques-uns croient être la même chose que le rochet. Quelquefois il a signifié un habit vil & grossier, fait de ce que nous appelon bureau, & les Bretons burell. On trouve burellum en ce sens dans la vie de S. Yves, qui est tirée des Actes faits au XIIIe siècle. Peut-être aussi que ce mot est venu de la couleur de l’étoffe ; car Festus témoigne que les Anciens appeloient burrus, ce que l’on appela depuis rufus, roux, brun ; & Valere-Maxime dit que c’est dans cette signification que tant de femmes ont porté le surnom de burra.

Bure. Bura. Ville d’Achaïe, où, dans un antre, étoit une petite statue d’Hercule, & où ce Dieu rendoit des Oracles, non pas de vive voix, ni par le ministère des prêtres, comme cela se pratiquoit ailleurs, mais pas le moyen des osselets ou dés que les consultans jetoient sur une table. On faisoit d’abord des prières à Hercule, puis on jetoit sur une table quatre osselets ou dés, sur lesquels étoient gravés plusieurs caractères. On cherchoit dans le livre des prédictions le point qui répondoit à celui qu’on avoit amené, & la prédiction qui y étoit jointe étoit prise pour celle de Dieu (Pausan. Achaïc. c. 25).

Bure. s. f. On appelle ainsi le puits des mines, qui descend de la surface de la terre dans son intérieur. Acad. Fr. On en fait ordinairement deux à la fois : l’un pour l’établissement des pompes à épuisement ; l’autre pour remonter les matières & donner de l’air.

Les Encyclopédistes font ce nom masculin & féminin.

BUREAU. s. m. Grosse étoffe faite de laine : c’est la même chose que la bure, sinon que c’est un drap plus fort.