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de la musique, qui sert de fondement aux autres.

En termes de peinture, on appelle Base, la superficie inférieure, sur laquelle les pieds d’une figure sont posés directement. Dict. de Peint. & d’Arch.

Base, se dit figurément des choses qui servent d’appui & de fondement à quelque chose. Fundamentum, columna. La foi est la base sur laquelle roule toute la religion. Cette vérité est la base de tout mon discours. La justice est la base & le fondement de l’autorité royale. La religion & la piété sont la base la plus solide de l’honnêteté. S. Evr.

Lui seul de la nature est la base & l’appui. Boil.

☞ BASENTELLE. Ville d’Italie, dans la Calabre, où l’Empereur Othon II fut défait par les Grecs, & fait prisonnier.

BASEXT. s. m. Nom d’un célèbre Philosophe Brachmane des Indes Orientales, qui prétendoit que la matière première, & tout ce qui a été créé, étoit Dieu même. On conserve à Rome dans la bibliothèque Kirchérienne, un livre d’Apophthegmes, composé par Basext.

BAS-FOND, ou PAYS-SOMME. Terme de marine. C’est un fond où il y a peu d’eau, qui est dangereux, & où la crainte qu’on a d’échouer, oblige à prendre des Pilotes du pays pour servir de guides. Locus aquæ depressior.

☞ BASIA. Voyez Bezat.

☞ BASIEGE. Petite ville de France, en Languedoc, sur le Lers, à quatre lieues de Toulouse.

BASIGLOSSE. s. m. Terme d’Anatomie. C’est un des muscles de la langue, qui prend son origine de la base de l’os hyoïde, & s’insere à la racine de la langue. Il la tire vers le fond de la bouche. Il y a deux basiglosses. M. Bourdon écrit basioglosses, aussi bien que M. Harris, qui dit aussi que c’est une paire de muscles, & qu’elle éleve aussi la chair de la base de l’os hyoïde. M. Dionis écrit basiglosses. Voyez Basioglosse.

BASILAIRE. adj. m. & f. C’est un nom que les Médecins donnent à un des os de la tête qui est au haut de la bouche, & qu’on appelle aussi l’os du palais. Il est couvert d’une tunique glanduleuse, dans laquelle se sépare une sérosité, qui se décharge dans la bouche par une infinité de petits tuyaux.

Basilaire se dit non-seulement d’un os, mais encore d’une artère, d’une apophyse, &c. L’artère basilaire se glisse en avant sur la grosse protubérance transversale de la moelle alongée, en donnant des ramifications à cette protubérance, & aux parties voisines de la moelle alongée. Elle se divise quelquefois de nouveau vers l’extrémité de l’apophyse basilaire en deux branches latérales, dont chacune communique avec la branche postérieure de la carotide interne voisine, & se perd dans le lobe postérieur du cerveau. Winslow.

Vertèbre Basilaire. C’est la dernière vertèbre des lombes, ainsi nommée parce qu’elle est comme la base sur laquelle portent les vingt trois vertèbre supérieures : & c’est dans ce sens que l’epithète de basilaire s’applique à certaines parties du corps, telles que celles dont on vient de parler, parce qu’elles sont considérées comme basses.

Basilaire, est aussi s. f. On appelle basilaire, l’artère formée par l’union des deux vertébrales sur l’extrémité de l’apophyse basilaire de l’os occipital.

BASILARCOS. adj. m. Terme d’Anatomie. C’est un nom que l’on donne à l’os cunéiforme.

BASILE. s. m. Basilius. Nom d’un homme formé du grec βασιλεὺς, qui signifie royal, de βασιλείος, Roi. Saint Basile le Grand est un Père Grec, Evêque de Césarée, en Cappadoce, & l’un des plus sçavans & des plus éloquens hommes que l’Orient ait portés. Basile le Macédonien est un Empereur de Constantinople, qui de simple Ecuyer qu’il étoit, fut associé à l’Empire par Michel III. Basile le jeune, aussi Empereur de Constantinople, succéda à Jean Zimiscès l’an 975. Saint Basile, Evêque d’Amasée, ville de Pont, souffrit le martyre dans la persécution de Licinius.

Ordre de S. Basile, Ordre Religieux le plus ancien de tous, ainsi nommé de S. Basile, Evêque de Césarée en Cappadoce qui fut Auteur de la règle que cet Ordre suivit. Il la composa dans la Province de Pont, où il se retira parmi les solitaires depuis l’an 357, jusqu’en 362. L’Ordre de S. Basile a été très-fameux en Orient. Cette règle n’a été suivie en Occident que dans l’onzième siècle. Grégoire XIII réforma cet Ordre en 1579.

Basile, s. m. Terme de menuiserie, pente, ou inclinaison du fer du rabot, d’une varlope, & généralement de tous les outils de menuisier montes dans des fûts, & qui servent tant à dresser le bois, qu’à pousser des moulures. La pente que l’on donne à ces fers dépend de la dureté du bois. Encyc.

BASILÉE. s. f. Fille d’Uranus & de Titéa : elle succéda à Uranus son pere. Les peuples lui offroient des sacrifices au bruit des tambours & des tymbales. Cette Basilée est la même que Cybèle.

BASILÉOPATOR. Voyez Pere.

☞ BASILGORD. Voyez Basilgorod.

BASILIA, ou BASILÉE. Basilia. Terme de Mythologie. C’étoit une Déesse des peuples d’Atlantide, qui selon Selden, étoit la même que l’Amilca, & la Déesse Celeste des Carthaginois. Voyez cet Auteur. De Diis Syr. Synt. I, cap. 6, p. 182.

BASILIC. s. m. Animal fabuleux que les anciens mettoient au rang des serpens dont il étoit le roi. Basiliscus. Galien dit que le basilic est un serpent jaunâtre, ayant la tête munie de trois petites éminences, marquetées de taches blanchâtres en forme de couronne ; ce qui l’a fait nommer Roi des serpens. Sa morsure, son sifflement & son toucher, font mourir tous les autres animaux. Aucune bête n’ose manger de sa charogne quand il est mort. On meurt subitement pour en avoir mangé, ou même pour avoir mangé des bêtes mortes par sa morsure. Elien dit qu’il n’a pas plus d’une palme, & que son venin est si pénétrant, qu’il fait mourir les plus grands serpens par sa seule vapeur, & qu’il tue soudain ceux qui l’ont touché de loin avec une perche, ou autre arme d’hast ; qu’il fait mourir toutes les plantes par où il passe ; qu’il brûle les herbes, & rompt les pierres, tant sa vapeur est venimeuse. Pline dit que dans la région Cyrénaïque en Ethiopie, autour de la fontaine Nigris, qu’il croit être la source du Nil, il y a un serpent qu’il nomme Catoblepas, qui est petit, & incommodé de ses membres, qui a la tête si pesante, qu’il ne la peut soutenir, c’est pourquoi il la porte toujours inclinée vers la terre ; qui est si venimeux, qu’il tue tous ceux qui l’ont seulement regardé ; (il entend parler du basilic) que la belette est son ennemie ; & que si on en fait jeter une dans sa tanière, elle tue & étouffe le basilic par son haleine & son odeur. Et Solin dit que ceux de Pergame achetèrent chèrement un corps mort de basilic, pour empêcher les araignées de faire leurs toiles dans le Temple d’Apollon.

Le P. Roger Récolet, dans sa Terre Sainte, Liv. I, ch. 12, dit qu’il en a vu un mort, & le décrit ainsi : c’est une espèce de lézard d’environ un pied & demi de long, de couleur grise, tirant sur le roux, la peau rude, la tête assez longue, sur laquelle il y avoit six petites marques blanches un peu élevées, qui présentoient la forme d’une couronne ; son regard est audacieux comme celui d’un coq. Il ajoute qu’un Marchand Lyonnois, nommé Mertier, en avoit eu un petit vif, qu’il envoya mort au Cardinal de Richelieu ; qu’il faut être à une certaine distance ; qu’il tue de son regard ; car, dit-il, s’il voit un homme ou un animal par les pieds, ou par le côté, ou par le dos, ou bien que l’on ne s’arrête pas un peu à lui regarder les yeux, il ne pourra pas lancer son venin, encore moins par les mains, ni par la face, ni par aucune autre partie que par les yeux ; que Dieu a donné à cet animal un instinct, qui fait que toutes les fois qu’il sort de sa caverne, il crie deux ou trois fois d’une voix lamentable, qui donne l’effroi, & qui avertit les autres animaux de se retirer ; que sous Léon IV on trouva à Rome un basilic, lequel de son regard fit mourir plusieurs personnes.

☞ On ajoute qui si le basilic regarde quelqu’un le premier, il le tue ; mais que le contraire arrive, & qu’il