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BAL

jour, que vingt autres avec le marteau. On appelle le balancier du Roi le lieu où est la presse qui sert aux empreintes des médailles & des jetons. Les carrés à monnoyer, vulgairement appelés coins, sont attachés à ce balancier dans une boîte carrée, garnie de vis & d’écroues, pour le serrer & le tenir en état, & l’autre en dessus dans une pareille boîte aussi garnie de vis & d’écroues pour tenir le carré à monnoyer. On pose le flan sur le quarré d’effigie : on tourne à l’instant la barre du balancier, qui fait tourner la vis qui y est enclavée ; la vis entre dans l’écroue qui est au corps du balancier ; & la barre fait ainsi tourner la vis avec tant de force, que poussant l’autre carré sur celui de l’effigie, le flan violemment pressé des deux carrés, en reçoit les empreintes d’un seul coup en un moment. Boizard.

Balancier, est aussi la poignée de fer qui tient la balance suspendue par le milieu.

Balancier, se dit aussi du lieu où sont les établis, les presses & balanciers pour les médailles & jetons, dans lequel exclusivement à tous autres, ils doivent être fabriqués & frappés. C’est ce qu’on appelle autrement, la monnoie des médailles, qui fut établie sous Louis XIII, dans les galeries du Louvre.

Balancier de compas, est un cercle de laiton qui tient en équilibre l’affût du dedans de la boussole.

Balancier de lampe, est un cercle de fer mobile, qui dans un vaisseau soutient la lampe de l’habitacle en équilibre.

Balancier, signifie aussi l’ouvrier qui fait & vend les balances, les poids, & généralement les choses dont on se sert pour peser toutes sortes de marchandises. Librarum faber, opifex. Il est sujet à la juridiction des monnoies.

BALANCINES. s. f. pl. Libratorii funes, rudentes. Terme de Marine. Ce sont les cordes qui descendent des barres de hune & des chouquets, qui forment deux branches sur chaque bout d’une vergue pour la balancer & la tenir en assiette, ou pour la tenir haute & basse. On les appelle aussi valancines. Balancines de la grande vergue, balancines de civadière, balancines de grand hunier. Les balancines des huniers servent d’écoutes aux perroquets. Balancines de chaloupe. La vergue d’artimon n’a pas de balancines.

Balancine de chaloupe, est la manœuvre ou corde qui sert à soutenir le gui.

☞ BALANÇOIRE. s. f. Pièce de bois mise en équilibre sur quelque chose d’élevé, sur laquelle on se balance par les deux bouts.

BALANÇONS. s. m. pl. Sorte de bois de sapin débités en petit, dont on fait grand commerce en Languedoc.

BALANDRAN, ou BALANDRAS. s. m. Espèce de casaque dont on se servoit autrefois. C’est un manteau de campagne, qui est doublé depuis les épaules jusque sur le devant. On passe ses bras entre les deux étoffes par une ouverture qu’on y fait exprès. Ils sont par ce moyen à couvert des injures de l’air. Gausape, gausapina chlamys, penula.

Vous avez beau mettre en gage
La cappe & le balandran. Lettr. aux Holl.

Saint Amant a dit figurément,

O nuit ! couvre tes feux de ton noir balandran.

C’est un habit fort ancien, puisque dès l’an 1226, dans la règle de saint Benoît, il est défendu aux Religieux de porter des habits de laïques, comme des balandrans & des sur-touts, qui sont appelés balandrana, & supertoti.

BALANDRE. s. m. Terme de Marine. Sorte de vaisseau ou de bâtiment de mer. Une balandre hollandoise chargée d’épiceries. Gazet, 1721, pag. 721. Ce mot ne se trouve dans aucun de nos Dictionnaires de Marine.

☞ BALANGIAR. Ville capitale du pays de Khozar, habité par une race de Tartares, appelés Khozares, ou Kozaréens, au-dessus de la mer Caspienne.

☞ BALANITES. s. f. Espèce de pierre précieuse, qui représente un gland, balanus, d’où lui vient son nom. Elle est tantôt verte, tantôt acivreuse, avec une veine couleur de feu dans le milieu.

BALANT. s. m. Terme de Marine. C’est la partie d’une manœuvre qui n’est point hallée. Le balant d’une manœuvre se dit encore de la manœuvre même lorsqu’elle n’est pas employée. Tenir le balant d’une manœuvre, c’est l’amarrer ensorte qu’elle ne soit point lâche, ou qu’elle ne balance point.

BALANUS. s. m. Terme d’Anatomie ; on l’appelle autrement gland, de la signification propre du mot βάλανος ; c’est l’extrémité de la verge, ou la tête du membre viril. Balanus. Dionis.

BALAOU. s. m. Petit poisson fort commun à la Martinique. Il est long comme une sardine : il a à la machoire inférieure un bec d’un cartilage assez fort, menu & pointu comme une aiguille, & long comme le doigt. Sa chair est délicate & de bon goût. P. Du Tertre.

☞ BALARA. Ville située sur la mer des Indes, entre les embouchures de l’Inde & de l’Euphrate. Elle est très-commerçante.

BALARES. C’est le nom que prirent, ou que reçurent ceux qui composoient les colonies qui partirent de Carthage, qui s’emparerent des montagnes de Sardaigne. Balarus. Pausanias dit que balare chez les Cyréniens signifioit un exilé, un étranger, un homme venu d’un autre pays. Bochart croit que les Balares, les Corses & les Iliens, sont la même chise ; qu’ils furent appelés Iliens du mot Punique עלאי, Ilae, haut montagnard ; Corses, de חורשי, Hhorasche, habitans des forêts, & Balares, de ברירים, Baririm, c’est-à-dire, sauvages, en changeant, comme il est souvent arrivé, le premier r en l ; ברארי, barari, en arabe, signifie, désert, solitude. Tite-Live, Pline, Strabon, ont parlé des Balares, & ces Auteurs les distinguent manifestement des Corses.

BALARUC. Bourg de Languedoc, en France. Balarucum. Il est entre Montpellier & Toulouse. Balaruc est célèbre par des eaux minérales, auxquelles il a donné son nom, quoiqu’elles ne soient pas dans le bourg même de Balaruc, mais à un quart de lieue de là, dans une plaine qui s’étend le long de l’étang de Thau. Il y avoit de vieux bains encore un peu plus loin, du côté du levant, & plus près d’une colline, d’où il est probable que ces eaux viennent. On transporte les eaux de Balaruc jusqu’à Paris. Il y a trois bains à Balaruc. Le vieux bain, le nouveau bain, qui est la source même, & le bain des pauvres, qui est un écoulement du nouveau bain. Les expériences que l’on a faites, montrent que le sel des eaux de Balaruc tient beaucoup du sel marin. Il participe néanmoins plus des parties alkalines & d’un esprit sulfureux qui en adoucit les pointes. Aquæ Balarucenses. Les eaux de Balaruc purgent beaucoup par les selles, sont bonnes contre la paralysie, les rhumatismes & toutes les maladies où il s’agit d’ouvrir les pores, & de provoquer les sueurs. M. Régis a fait des expériences sur les eaux de Balaruc, qui se trouvent dans l’Histoire de l’Académie des Sciences, 1699, p. 55 & 56.

☞ BALASAGUN, ou BALASGUN. Ville & contrée d’Asie, dans le Turquestan, au-delà du fleuve Sihun.

BALASSE. s. f. Sorte de couette de lit à l’usage des pauvres, formée de balle d’avoine enveloppée dans de la toile.

☞ BALASSIE. Balascia. Grande province entourée de montagnes, dont les Rois prétendent être descendus d’Alexandre le Grand. On y trouve des pierre précieuses nommées balaie, en latin balasci, du nom du pays. Il est défendu sous peine de la vie, de creuser la terre pour les chercher, & de les emporter du pays sans la permission du Roi. On en tire aussi du lapis lazuli, dont on fait le meilleur azur. Marco Paolo, Compte de Balai, où il dit qu’Alexandre épousa la fille de Darius, qui conséquemment est l’ancienne Suse, deux journées de chemin jusqu’à la forteresse de Taicam ; de l) trois autres jours jusqu’à la province de Balascia. Ce qui fait en tout huit jours de chemin, depuis Taicam ou Suse, jusqu’au pays dont il est question. Ce qui fait à