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AUR
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celle de M. Aurelius Romulus qsont rares en or & en argent, & assez rares en bronze, grand & moyen.

AURÉLIE. s. f. Terme de Physique & d’Histoire naturelle, Aurelia, Chrysalis. On appelle du nom d’Aurélie, ou de Chrysalide cette espèce de fève, en laquelle se change un ver, par exemple, un ver à soie, qui doit ensuite prendre des ailes, & voler. Académie des Sc. 1703. Hist. p. 17. Les Pucerons, après avoir marché, viennent à voler, sans avoir passé, comme la plupart des autres insectes volans, par être Aurélie, ou Chrysalide. Ib. p. 16. Toutes les parties se développent ; de sorte que le ver se trouve converti en Aurélie, ou nymphe, qui est la mouche presque parfaite. Maraldi. Hist. de l’Acad. des Sc. 1712, p. 315.

{{corr|AURÉLIE|Aurélie. s.f. Nom de femme. Aurelia. Jules César étoit fils de L. César, & d’Aurélie fille de Cotta.

☞ AURENGABAD. Ville de l’Indoustan, dans la Province de Balagate, dont elle est capitale, marchande & bien peuplée.

AURÉOLE. s. f. Aureola. Couronne de gloire, cercle de lumière que les Peintres & les Sculpteurs mettent autour de la tête des Saints, des Vierges, des Martyrs, & des Docteurs, pour marque de la victoire qu’ils ont remportée. Le P. Sirmond dit que cette coutume est empruntée des Païens, qui environnoient de rayons la tête de leurs Dieux. Voyez S. Thomas au Supplément de sa somme, Question 116.

Auréole, s’est dit originairement de quelque joyau qu’on proposoit pour prix de quelque dispute, qu’on donnoit pour récompense au mérite. Du Cange.

Les Théologiens Scholastiques appellent Auréoles, les récompenses spéciales qui sont données aux Martyrs, aux Vierges, aux Docteurs, & aux autres Saints, à cause de leurs œuvres de surerogation. C’est le degré de gloire qui les distingue dans le Ciel ; & c’est ce que S. Augustin, dans son Livre de la Virginité, appelle prérogative de gloire. Le P. Séguenot de l’Oratoire, qui a traduit cet ouvrage de S. Augustin, dit dans la remarque sur cet endroit : « C’est-a-dire, quelque haut degré de gloire, au moyen de quoi ils seront vraiment plus heureux que les autres. Il ne faut pas penser que ce soit cette sorte de récompense que les derniers Scholastiques ont inventée, & qu’ils appellent Auréole : car les Peres n’en ont jamais parlé, ni même les premiers Docteurs de l’Ecole, & il n’y en a nul fondement en l’Ecriture. Mais le fondement, à mon avis, est en cette fausse imagination que l’on ne peut vaincre, que la grandeur & l’excellence de l’action contribuent quelque chose au mérite. » Cette proposition du P. Séguenot touchant l’Auréole, a été censurée par les Théologiens de la Faculté de Paris.

AURIBAT. Partie de la Gascogne, province de France, auprès de l’Adour & de la ville de Dax, ou d’Aqs, qui en est la capitale. Cette petite contrée fait partie de ce qu’on appelle les Landes. Elle a été autrefois habitée par les Tarbelliens.

AURICHYSAR. Aurichysara. C’est l’Oxylitgum des Anciens, aujourd’hui bourg de Bulgarie, aux confins de la Romanie, dans la Turquie d’Europe.

AURICULA JUDÆ, ou Oreille de Judas, est un Champignon approchant de la figure de l’oreille humaine, qui croit sur les vieux sureaux : arbre auquel on prétend que Judas se pendit. Ce champignon trempé dans l’eau rose, appliqué sur les yeux, en tire l’inflammation.

AURICULA LEPORIS, Oreille de Lièvre. C’est une herbe dont la feuille ressemble à l’oreille du lièvre : on l’appelle Bupleuron.

AURICULA URSI, Oreille d’Ours. C’est une herbe commune, dont la feuille ressemble à l’oreille d’un ours.

AURICULAIRE. adj. m. & f. Ce qui est relatif à l’oreille. Auricularis. La Confession auriculaire qui se fait secrétement à l’oreille d’un Prêtre. Un témoin oculaire est reçu en preuve ; mais le témoin auriculaire ; ou qui ne parle que par oui-dire, ne prouve rien. Plus valet testis oculatus unus quàm auriti centum. On appelle le petit doigt de la main, le doigt auriculaire, parce qu’il sert à nettoyer les oreilles. Médicamens auriculaires, sont ceux que l’on prend dans les maladies de l’oreille. Les vers auriculaires sont parmi les vers qui s’engendrent dans le corps humain, ceux qui se produisent dans les oreilles. Voyez le Traité de M. Andry, De la Génération des vers dans le corps de l’homme.

AURICULAIRES. s. m. pl. Si l’on en croit Bernardo Guistiniani, Historia di tutti gli Ordino militari e Cavallereschi, c’est le nom d’un Ordre de Chevalerie, institué dans le Pérou, par Montézuma, & ainsi appelé, parce que les Chevaliers portoient à l’oreille une figure de feuille d’arbre d’or, en guise de pendant d’oreille. Mais quoi qu’il en soit de l’existence & de l’institution de cet Ordre, il y a certainement du mécompte dans le nom de l’Instituteur, ou dans le lieu de l’institution. Les Montézuma ont été Rois du Mexique, & non point Incas du Pérou. Ainsi, ou ce n’est point un Montézuma qui est l’instituteur de cet Ordre, ou c’est au Mexique, & non au Pérou, qu’il a été institué. Voyez Miræus. Origines Ordinum Equestr. Lib. i, cap. 14, & Bernardo Giustiniani, Historia di tutti gli Ordini Militari, cap. 25.

AURIÉGE. Voyez Ariége.

AURIFIQUE. adj. Ce terme ne s’emploie guère qu’il ne soit précédé de vertu ; vertu aurifique, puissance de convertir quelque chose en or. Les Alchimistes prétendent que leur poudre de projection a la vertu aurifique. Midas faisoit ramasser les grains d’or que rouloit le Pactole ; c’est le fondement de la fiction qui porte qu’il avoit communiqué au Pactole sa vertu aurifique. L’Abbé Banier.

AURIGA. s. m. Mot latin. Espèce de bandage pour les côtés, dont Galien donne la description.

Auriga est aussi le nom latin de la constellation du Cocher. Voyez Cocher.

AURIK. Ville du comté d’Embden, dans le Cercle de Westphalie. Auricum. Elle est au nord d’Embden. Le territoire de cette ville, plein de marais & de bois, s’appelle Aurikerland, Aurikia, Auricanus ager, ou pagus.

AVRIL. s. m. Quatrième mois de l’année selon notre supputation, & le second suivant celle des Astronomes, pendant lequel le soleil parcourt le signe du Taureau. Aprilis.

Ce mot vient de aprilis, du verbe aperire, parce qu’en ce mois la terre semble ouvrir son sein pour la production des végétaux. Nicot. Les Turcs l’appellent Abrillai, & ils emploient ce nom dans leurs éphémérides, ou almanachs, quand ils se servent du Calendrier Italien, d’Herb. Varron dérive le mot Aprilis, d’où nous avons fait Avril, d’Αφροδιτη, Vénus, parce que ce mois étoit consacré à cette Déesse.

☞ C’étoit le second mois de l’ancienne année Romaine, qui commençoit par Mars avant Numa, & n’avoit que dix mois. Numa y ajouta les deux mois de Janvier & de Février.

On dit figurément, qu’un homme est en l’Avril de ses jours ; pour dire, qu’il est en la fleur de sa jeunesse, au printemps de son âge, à cause qu’Avril est toujours au printemps. Ce n’est qu’en vers qu’on parle de la sorte.

En l’Avril de mes jours
L’adorable Amarante
Eut toutes mes amours. Racin.

Rentrer en mon Avril désormais je ne puis ;
Aimez-moi, s’il vous plaît, grison comme je suis,
Et je vous aimerai quand vous serez de même.

Racin.

Dans sa verte jeunesse, en l’Avril de ses ans.

☞ On ne dit plus l’Avril, mais le printemps de nos jours, &c.

On appelle Poisson d’Avril, un poisson de figure longue & menue, dont on fait une pêche fort abondante en cette saison, qu’on nomme autrement Maquereau : & parce qu’on appelle du même nom les entremetteurs des amours illicites, cela est cause qu’on nomme aussi ces gens-là Poissons d’Avril. Les Espagnols disent en proverbe Marco ventoso, y Abril lluviofo, sacan à Mayo hermoso. Mars venteux, Avril pluvieux, font Mai joyeux ; & en France on dit, Faire manger du poisson d’Avril, donner un poisson d’Avril, engager quelqu’un à faire quelque démarche inutile,