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ATRIDES. s. m. pl. C’est le nom qu’on donne à Agamemnon & à Ménélas, comme fils d’Atrée ; quoique plusieurs croient, avec quelque raison, qu’ils n’étoient pas fils de ce Prince, mais de Plistène son frère.

☞ ATRIENSIS. Servus, ou ad limina custos. Chez les Romains, esclave qui gardoit l’atrium de la maison de son maître, où l’on voyoit les images de cire des ancêtres d’une famille & les meubles.

☞ On donnoit aussi ce nom au concierge ou garde-meubles, comme nous l’apprenons de Columelle. Tum insistere Atriensibus, ut supellectilem exponant, & ferramenta detersa nitidentur, atque rubigine liberentur. Cet esclave étoit des plus considérables.

ATRIER. s. m. Vieux terme de Coutume. C’est en Normandie le lieu où le Seigneur tient la Justice. Forum, tribunal. Voyez Terrien, Liv. V, ch. 4, p. 175. Edit de 1054.

ATRIPLEX. Plante. Lémeri dit que les feuilles de la vulvaria sont semblables en figure & en couleur à celles de l’atriplex. Voyez Arroche.

ATRIUM. Mot latin qui désigne une partie des maisons des Anciens, le vestibule, la salle d’entrée, l’endroit enfin où l’on gardoit les images de cire des ancêtres.

ATROBAMENT. s. m. Vieux mot. Invention.

ATROCE. adj. m. & f. Excessif, énorme. Atrox. ☞ On ne le dit guère que pour qualifier les crimes, les injures, les supplices. On ne permet pas d’informer pour des injures, si elles ne sont atroces. Le parricide est un crime atroce. ☞ On dit aussi une ame atroce, pour dire, une ame noire.

ATROCITÉ. s. f. Qualité de ce qui est atroce. Énormité. Atrocitas. On condamne à faire réparation d’honneur, selon le degré d’atrocité des injures.

☞ On se sert aussi du mot atrocité, pour désigner une ame noire, & capable de grands crimes. Vous jugerez de l’atrocité de son âme.

ATRONCHEMENT. s. m. Terme de Coutume. Atronchement de bois, c’est un droit qu’un Seigneur a de faire saisir par son Juge, & scier par le pied un arbre qui a été coupé, afin qu’en rejoignant ces deux parties, on reconnoisse ceux qui ont fait le vol. Ragueau.

ATROP. Terme de la science hermétique. Il signifie le plomb des Philosophes. Si ce mot vient de la langue Arabe, comme le dit l’auteur du Dictionnaire Hermétique, il faut que ce soit de אסרב, asrob, qui signifie du plomb. Il n’est point rare qu’un s se change en t ; & encore moins qu’un b se change en p.

ATROPHIE. s. f. Terme de Médecine. ☞ Synonyme de consomption. Dépérissement de tout le corps, ou de quelqu’une de ses parties. Dans le premier cas cette maladie conserve le nom d’Atrophie, Atrophia. C’est ce que le peuple appelle être en chartre. Dans le second cas, elle prend ordinairement le nom d’aridure. Voyez ce mot. Le lait de femme tiré à la mamelle, est bon pour ceux qui ont l’atrophie ; le lait de cavale leur est aussi très-bon, mais il faut toujours y mettre un peu de sucre. Degori. Voyez Consomption.

Ce mot vient d’ privatif, & τρέφω, je nourris.

ATROPOS. s. f. Atropos. C’est le nom de l’une des trois Parques. Ce mot est grec, & signifie, qui ne change point, ou bien, qui ne se tourne vers personne pour écouter les prières. Il est composé de l’ privatif, & de τρέπω, je tourne. Hésiode, dans le Bouclier d’Hercule, v. 250, dit que cette Parque n’étoit pas grande Déesse, qu’elle étoit cependant la plus puissante & la plus âgée des deux autres Parques. C’est celle des Parques qu’on suppose tenir en main le ciseau pour couper la trame de notre vie, de nos jours. Clothos & Lachesis sont ses compagnes. Voyez Parques.

☞ ATSIN. Voyez Axim.

ATT.

ATTABALE. s. m. Voyez Atabale.

☞ ATTABLER, s’ATTABLER. v. récip. s’asseoir autour d’une table pour y demeurer longtemps, soit à jouer, soit à boire, soit à manger, soit à faire autre chose. Assidere mensæ. Ils se sont attablés pour dîner, pour jouer. Il n’est que du discours familier.

Ce mot vient de tabula.

ATTACHANT, ANTE. part. act. m. & f. Il ne se dit guère que dans le sens figuré. Deliniens, capiens. Les grandeurs du monde les plus attachantes sont des fantômes qui frappent, qui trompent, & qui n’ont point de réalité. Ab. de la Tr. On feroit encore mieux de se servir d’un autre mot.

ATTACHE. s. f. ☞ C’est en général la chose qui sert à empêcher qu’une autre ne s’en éloigne ; ce qui sert à arrêter une chose dans l’endroit où on la retient. Voyez Attacher, Lier. Le lien qui joint deux choses ensemble. Vinculum, ligamen. Elles s’emboîtent l’une dans l’autre sans serremens, ni attache. Ablanc.

On appelle des chiens à attache, des chiens qu’on tient attachés pendant le jour, de peur qu’ils ne mordent. On dit aussi des lévriers d’attache. ☞ On dit proverbialement & figurément d’un homme qui est dans un emploi qui demande beaucoup de sujétion, qu’il est la comme un chien à l’attache, comme un chien d’attache.

Dans les hôtelleries ont fait payer le droit d’attache, quand on met les chevaux au ratelier, encore qu’on ne leur fournisse rien à manger.

☞ Lettres d’attache. C’est ainsi qu’on appelle des lettres que le Roi fait expédier en grande Chancellerie pour faire mettre à exécution soit une bulle du Pape, soit une ordonnance d’un chef d’ordre hors du royaume.

☞ On donne aussi ce nom aux lettres de paréatis. Voyez ce mot.

☞ On appelle encore lettres d’attache, des commissions expédiées soit en la Chambre des Comptes, soit ailleurs, pour l’exécution de quelque arrêt, de quelque Ordonnance.

☞ On le dit encore en ce sens de l’ordonnance d’un Gouverneur de Province, pour faire exécuter les ordres du Roi qui lui font adressés.

☞ Enfin on le dit des lettres que les Colonels Généraux d’Infanterie, de Cavalerie & de Dragons, donnent pour être jointes aux brevets & commissions accordes par le Roi aux Officiers qui doivent servir fous leurs ordres. Chaque Officier est obligé d’apporter sa patente, aussi-tôt qu’elle est expédiée, à son Colonel Général, afin qu’elle en soit visée, & qu’il y mette l’attache.

On dit figurément & par civilité, prendre attache de quelqu’un ; pour dire, prendre ses ordres, recevoir ses ordres : Je ne veux rien faire sans votre attache, sans prendre votre attache. Acad. Fr.

Attache de diamans, en termes de Bijoutier est un assemblage de diamans mis en œuvre, composé de deux pièces faites en agraffe ou autrement & s’accrochant l’une à l’autre.

Attache, en Bonneterie se dit des grands bas qui vont jusqu’au haut des cuisses, & qu’on nomme aussi bas à bottes.

Attache, en termes de Charpenterie, est une pièce de bois qui porte à-plomb sur les soles, qui soutient le moulin qui traverse véritablement toute sa charpente, qui sert d’axe à cette machine & sur laquelle elle tourne quand on veut lui faire prendre le vent.

Attache-bossette, en termes d’Eperonnier, c’est un morceau de fer de forme conique à ses deux extrémités, qui sont creusées pour conserver la tête du clou. L’attache-bossette forme à son milieu une espèce de collet qui entre dans un étau.

Attache. Terme de Fondeurs. Les Fondeurs appellent ainsi des bouts de tuyaux menus, soudés par un bout contre les cires de l’ouvrage & par l’autre contre les égoûts, & disposés de manière qu’ils puissent conduire la cire dans les égoûts qui aboutissent à une issue générale à chaque partie de la figure qui peut le permettre.

Attache, en termes de Vannerie, est une espèce de lien qu’on fait de plusieurs brins d’osier pour tenir plus solidement le bord & le reste de l’ouvrage ensemble.

Attache, en termes de Vitriers, ce sont de petits morceaux de plomb de deux ou trois pouces de long, d’une demi-ligne d’épaisseur sur une ligne & demie de largeur