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AST

Astre, au rapport de Giraldus. C’étoit aussi la même Déesse, aussi-bien que Atergaris & Desceto, qui, selon Selden, sont tous des corruptions du même mot Astaroth, & des noms de la même Divinité. Cicéron croit que l’Astarte des Phéniciens est une des quatre Vénus. Suidas est dans la même opinion. M. Beger, aussi-bien que Bochart, remarque après Pausanias, que c’étoit Vénus armée, ou Vénus déesse de la guerre ; car Pausanias dit que les Cythéréens qui l’adoroient sous cette figure, & sous ce nom, l’avaient appris des Phéniciens. Lucain croit que c’est la lune. S. Augustin, L. VII. Locut. C. 16, assure que les Carthaginois appeloient Junon, Astarte. Bochart croit que S. Augustin parloit suivant l’opinion des Romains, qui se trouve dans Horace, L. II. Od. 1. Virg. Enéid. L. I. v. 15. Tertull. Apol. C. 25. S. Cyprien, De idol. vanit. Solin, C. 20 ou 27. Il y a sur des médailles de Bérite & de Césarée une figure de femme demi-nue, ou ayant une robe retroussée, la tête couronnée de tours, s’appuyant d’une main sur un bâton croisé par en haut, tenant quelquefois une corne d’abondance, & quelquefois étant dans un temple, & ayant devant elle sur une colonne une victoire qui la couronne. Les Antiquaires la prennent pour une Astarte. Il y a une médaille d’Elagabale frappée à Sidon, au revers de laquelle il y a un char couvert, & dont la couverture ou l’impériale est soutenue de quatre colonnes ; il y a dessus quatre branches de laurier. Dans le char est une figure assise, qui tient devant soi un bouclier qui la couvre toute depuis le menton jusqu’aux genoux. M. Beger, T. II, p. 711, prétend que c’est le char d’Astarte. L’inscriprion est, Col. aur. pia. metro. & dans l’exergue, Sid.

ASTARZOF. s. m. C’est le nom d’un onguent dont on trouve la description dans Paracelse. Voyez le Dict. de James.

ASTATE. m. & f. Astatus. Nom de secte. Les Astates sont des hérétiques du commencement du neuvième siècle, sectateurs d’un certain Sergius, qui renouveloit les erreurs des Manichéens. Ils s’étendirent fort sous l’Empereur Nicéphore : son successeur, Michel Curopalates, les réprima par des lois sévères.

Ce nom astate est grec ἄστατος. Composé de l’α privatif, & du verbe ἵστημι, sto, je suis stable, je suis ferme, & signifie, qui n’est point ferme, qui n’a point de stabilité, inconstant. Au reste, je ne puis deviner sur quoi fondés quelques Dictionnaires les appellent Astathiens, & Astathyi, ni d’où peut venir cet h & cet y ; si ce n’est ignorance de la langue grecque. Baronius à l’an 812, & Sponde à l’an 810, disent très-bien Astati.

ASTCHACHILOS. s. m. Nom que Paracelse donne à un ulcère malin & sphacéleux qui commence à l’articulation du pied, & s’étend jusqu’aux genoux. Dict. de James.

ASTÈLES. s. f. Fragmens de lance : du mot latin hasta, Lance. Perceval. & de-là vient le mot de Languedoc, esteles, c’est-à-dire, coupeaux, & estela, qui signifie les petites pièces de bois dont on garnit une jambe cassée, & qu’on y attache, pour faire que les os se reprennent plus aisément, parce que cela empêche la jambe de remuer en aucune sorte. Borel. Voyez Esteles. Les Chirurgiens disent Atteles.

ASTENANCE, ou ATENANCE. s. f. Vieux mot. Sensibilité, impression, pouvoir. Poësies du Roi de Navarre.

☞ ASTERABAT, ou ASTARABAT, & ESTERABAT. Ville du Ghilan frontière de Corassane & de Tabarestan, à peu de distance de la mer Caspienne.

ASTERATICUS. Fleur appelée autrement Oculus Christi. L’Auteur du traité de la culture des fleurs écrit ailleurs, Aster Atticus en deux Mots, qui signifient, Astre de l’Attique, ou d’Athènes, ἀστὴρ en grec, Astre, & Atticus en latin, Attique, qui est de l’Attique, ou d’Athènes.

☞ Cette plante a plusieurs tiges rougeâtres, garnies de feuilles oblongues d’un vert clair. La fleur est radiée, de couleur bleue ou violette. Les sommets sont oblongs, garnis chacun d’une aigrette. Elle fleurit en automne. Il y en a plusieurs espèces. Le vrai nom est Aster, s. m.

ASTÉRIE. s. m. Sœur de Latone, fut année de Jupiter, qui prit la figure d’un aigle pour la tromper, & la rendit mère d’Hercule le Tyrien. Dans la suite ayant perdu les bonnes grâces du Dieu, & fuyant sa colère, elle fut changée en caille, & se retira dans une île de la mer Egée, à qui elle donna le nom d’Ortygie : d’ὄρτυξ, υγος, caille. C’est l’île de Délos qui fut d’abord appelée Ortygie, parce que c’est dans cette île qu’on trouva les premières cailles.

Astérie. Lapis stellaris. C’est le nom d’une cierre qu’on trouve dans le comté de Tirol & ailleurs, qu’on nomme autrement Pierre étoilée. On la met au nombre des pierres précieuses, parce qu’on en porte dans des bagues. On lui donne le nom d’Astérie, d’aster, qui signifie étoile, parce qu’il y en a où l’on voit des étoiles parfaitement bien représentées. On leur attribue plusieurs propriétés en Médecine ; mais elles n’en ont point d’autre que d’adoucir les acides, parce qu’elles font très alcalines. L’Astérie est une pierre ronde, peu dure, de couleur cendrée, distinguée par des pointes qui imitent les étoiles. On rapporte cette pierre par analogie aux petits os, ou aux vertèbres des étoiles de mer.

Astérie. Terme de Lithologie, Voyez Aventurine.

Astérie. Fausse opale, que l’on nomme autrement Girasol.

Astérie, ou Astrée. s.f. Terme de Fleuriste. Anémone blanche mêlée d’incarnat. Elle fait de grosses fleurs.

ASTÉRION & CHARA, sont des termes d’Astronomie, & signifient les noms des chiens de chasse qu’on voit sous la queue de la grande ourse. Cours de Mathématique de Wolf. T. II, p. 237.

☞ ASTÉRISANTE. (Pierre) Terme d’Histoire naturelle, par lequel on désigne une pierre sur laquelle on voit la figure d’une ou de plusieurs étoiles.

ASTÉRISME. s. m. Terme d’Astronomie. Asterismus. Constellation ; assemblage de plusieurs étoiles du firmament comprises sous une certaine figure que les Astronomes se sont imaginée. Les anciens ne comptoient que 48 Astérismes dépeints sur le globe céleste ; mais les Modernes en admettent 64, savoir, les douze signes du Zodiaque, 23 du côté du septentrion, & 29 du côté du midi, compris ceux qu’on a découverts dans le dernier siècle.

Ce mot vient du grec ἀστὴρ.

ASTÉRISQUE. s. m. Terme d’Imprimerie. Astericus. Petite note faite en forme d’étoile, qu’on met dans les livres pour servir de renvoi à la marge, pour marquer quelque commentaire, ou explication.

ASTÉROÏDE. s. f. Asteroides. Plante qui pousse une fleur radiée, dont le disque est composé d’un grand nombre de fleurons hermaphrodites, & de demi-fleurs femelles, & porté sur des embryons enfermés dans un calice écailleux. Les embryons le changent ensuite en des semences pour la plupart oblongues.

ASTÉSAN. Comitatus Astensis. Comté dont Ast est la capitale. L’Astésan est entouré du Montferrat, à la réserve du couchant où il confine avec le Piémont propre. Maty. L’Astésan étoit une dépendance du duché de Milan, mais Charles-Quint le donna à Charles III, Duc de Savoye l’an 1531.

ASTÉSAN, ANE. s. m. Qui est d’Ast ou de l’Astésan, natif ou habitant d’Ast. Astensis, e. Astésan, religieux de S. François, fut ainsi appelé parce qu’il étoit d’Ast. En latin on l’appelle Astesanus, Astensis, mettant l’un comme nom propre, et l’autre pour marquer son pays. L’Astésane, Astesana, est le nom d’un ouvrage d’Astésan. C’est une somme de cas de conscience qu’il publia en 1317.

☞ ASTÉTLAN. Province de l’Amérique septentrionale, au Méxique, ou plutôt, selon Samson, petit canton à l’orient de Cinaola, sur le golfe de Californie, faisant partie de la nouvelle Biscaye.

ASTHMATIQUE. adj. m. & f. Malade qui a un asthme, qui a la poitrine engagée, & qui respire avec peine. Asthmaticus, Anhelator.

ASTHME. s. m. ☞ Difficulté de respirer, maladie de poitrine accompagnée d’une espèce de sifflement, comme il arrive à ceux qui ont couru trop vite. Anhelatio, Asthma. Le vrai asthme s’engendre d’une abondance