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ASS

assiste les pauvres. Voyez aux mots Aider & Secourir, les différences de ces trois mots synonymes.

Assister, se dit encore activement pour accompagner ou conseiller quelqu’un pour quelque action. Dans cette acception on ne le dit guère qu’à l’infinitif, avec le verbe faire, au participe passif. Un Prélat qui sacre un nouvel Evêque doit être assisté de deux autres. Il se fit assister par des archers. Il étoit assisté de son Procureur, de son Avocat quand il passa cet acte. Ce tuteur n’a rien fait que de l’avis du conseil, & assisté des parens du mineur.

On dit aussi, qu’un prêtre assiste un malade, ou un criminel à la mort ; pour dire, qu’il l’exhorte à bien mourir, & à se repentir de ses fautes. Adhortari.

On dit familièrement, Dieu vous assiste, à ceux qui éternuent, ou à un pauvre qu’on refuse.

ASSISTÉ, ÉE. part.

ASSITRA. f. m. Arbre des Indes, le même que le Mandaru. Voyez ce mot.

ASSO. Terme de Lithologie. Pierre d’Asso, assieme, ou assie. Assius lapis. Cette pierre tire son nom d’Ἄσσος, ville de la Troade, dans l’Asie mineure, où on la trouve. Elle est d’une substance spongieuse, légère & friable, couverte d’une fleur ou poudre farineuse pareille à celle qui s’attache aux parois des meules de moulins, à qui on donne le nom de fleur de pierre d’asso. Les parties de cette fleur sont fort pénétrantes, & consument les chairs qui sont molles & spongieuses sans mordacité. La pierre sur laquelle on la trouve possède les mêmes propriétés, mais dans un moindre degré ; cette fleur est non seulement dissolvante, digestive & préservative, comme le sel, mais elle n’a aucune qualité corrosive. Elle est un peu salée ; ce qui fait croire qu’elle se forme des vapeurs qui s’élèvent de la mer, qui se condensent dans les rochers, & se desséchent par l’ardeur du soleil. Galien cité par James.

Asso. Nom propre d’une ville de Mingrélie, en Asie, assum. On la prend pour l’ancien Suriuum, ou Surum, ou Archæopolis, ville de Colchide. Elle est au sud-est de Savucopoli.

ASSOAGER, ou ASSOHAIGER. v. a. Vieux mot. Soulager, diminuer. Poës. du Roi de Nav.

☞ ASSOCIATION. s. f. C’est en général l’action d’associer, de former une société ou compagnie.

☞ C’est proprement un contrat ou traité de société par lequel deux ou plusieurs personnes se joignent ensemble, ou pour se secourir mutuellement, ou pour agir en commun, ou pour vivre plus commodément. Societas. La plus étroite des associations est celle qui se fait par le lien du mariage. Il y a une association entre ces deux compagnies, entre ces deux marchands. L’association se contracte par un consentement tout pur. Patr.

Association, en droit commun, est l’aggrégation de plusieurs personnes en une même société, sous la condition expresse d’en partager les charges & les avantages. Chaque membre de la société s’appele associé. Encyc.

ASSOCIÉ, ÉE. s. m. & f. Qui est membre d’une société. Un associé peut engager son associé. Le corps peut souffrir des associés en amour ; mais non pas le cœur. B. Rab.

Associé. On donne cette qualité dans l’Académie des Sciences & dans celle des Belles-Lettres à quelques Académiciens. Les associés sont de deux sortes, les uns François & les autres étrangers.

Ce mot vient du Latin associare, qui se trouve dans Stace & dans Claudien.

Associée. s. f. Nom de quelques Religieuses dans l’ordre de la Visitation de N. D. Associata. Il y a dans l’ordre de la Visitation des Religieuses de trois sortes, des Choristes, des Associées, & des Domestiques. Les Associées, non plus que les Domestiques, ne sont point obligées à l’office divin, mais seulement à dire un certain nombre de Pater & d’Ave Maria. Les Choristes & les Associées sont seules capables de remplir toutes les charges du monastère, excepté que les Associées ne peuvent être élues Assistantes, parce qu’un des principaux emplois des Assistantes, est d’avoir la direction de l’office au chœur ; de sorte que quand les Associées sont supérieures, elles ne se mêlent point du chœur ; & pour ce qui regarde l’office divin, elles laissent tout faire à l’Assistante. P. Hélyot. T. IV. pag. 322.

Associée. Ce nom se donne aussi chez les Miramiones, ou filles de Sainte Geneviève, à quelques-unes de celles qui les composent. Associata. Chez les Miramiones, il y a les Sœurs & les Associées. S’il y a quelque fille ou veuve, qui ne pouvant pas s’assujétir à tous les règlemens de la communauté, souhaitent néanmoins demeurer dans la maison, & s’unir à la communauté pour servir Dieu plus parfaitement, & aider à plusieurs bonnes œuvres, que les Sœurs pratiquent à l’égard du prochain, elles les peuvent recevoir en qualité d’Associées. Ces Associées ne sont obligées qu’à une année d’épreuve : elles n’ont point de voix active & passive, & ne peuvent être mises dans les charges qui sont électives. P. Hélyot, T. VIII. p. 232.

ASSOCIER. v. a. Admettre quelqu’un dans une compagnie, dans un traité de société. Ces deux amis ont associé un tel avec eux, l’ont associé à leur traité dans telle affaire. Societatem facere, constare ; socium sibi aliquem adjungere.

Associer, se dit aussi pour donner part de quelque chose à quelqu’un, le prendre pour compagnon, pour collègue dans un emploi. Il associa Tibère à cet honneur. Ablanc. Il leur est permis d’associer d’autres personnes aux sacrifices. Pasc. Un testateur associe plusieurs personnes dans un même usufruit. Peliss.

Malgré tout son orgueil, ce Monarque si fier,
A son trône, à son lit, daigna l’associer. Racin.

s’Associer avec quelqu’un, c’est faire une société avec lui pour quelqu’intérêt commun. Ils se sont associés pour le commerce des Indes.

☞ Il se dit aussi pour fréquenter, avoir liaison, commerce. Un homme prudent ne s’associe pas avec toutes sortes de gens.

ASSOCIÉ, ÉE. part. Socius, societate conjunctus.

ASSOGUE. s. f. On appelle depuis peu Assogues, ce que l’on a appelé jusqu’ici galions. Gaulus, gauleo. Ce sont les vaisseaux Espagnols, qui portent les marchandises d’Europe dans l’Amérique méridionale, & qui rapportent l’or & l’argent de l’Amérique en Espagne. Voyez Galion.

☞ Le Dict. de l’Acad. Fr. dit qu’on donne ce nom à certains galions d’Espagne, parce qu’ils portent du vif-argent aux Indes occidentales, dont on se sert pour épurer l’or quand il sort de la mine. Assogue en Espagnol signifie vif-argent. Ces mêmes galions rapportent l’or & l’argent.

ASSOITE DE MARIE. Espèce de baume vert, tantôt liquide, & tantôt sec, dont les Espagnols se servent utilement en beaucoup de rencontres, sur-tout pour la cure extérieure des plaies.

☞ ASSOLER. v. a. Terme d’Agriculture. C’est partager les terres-labourables d’une ferme ou métairie peur les semer diversement, ou les laisser reposer. On partage ordinairement les terres en trois soles, l’une se seme en froment, l’autre en menus grains, la troisième reste en jachère. Voyez Sole, en Agriculture.

☞ Les grands Vocabulistes font le mot sole, masculin. On a coutume, disent ils, de diviser les terres en trois sols. L’un se seme en froment, &c. Le troisième reste en jachère. Ils auroient dû consulter le Dict. de l’Ac. Fr.

ASSOMMÉ, ÉE. adj. Vieux mot. Endormi : de somme, qui veut dire, sommeil.

Il est un petit applomé,
Hélas ! il est si assommé.

ASSOMMER. v. a. Tuer avec une massue, un maillet, ou autre chose pesante & accablante. Valide impacto malleo trucidare. Il a reçu des coups de bâton capables d’assommer un bœuf. Les Hébreux assommoient les criminels en les lapidant. Ménage dérive ce mot du