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bitoit en Asie, selon Denys le Géographe. Ceux que Tacite appelle Arii, étoient de la Germanie ou Allemagne.

ARIÈS. s. m. Terme d’Astronomie, en françois le Bélier. C’est le premier des douze signes du Zodiaque, qui se marque ainsi ♈ & consiste en 9 étoiles disposées en rond. Ce mot, quoique Latin, se dit quelquefois en françois, mais plus en Astrologie qu’en Astronomie. Le soleil entrant en Ariès. Venus étant dans une des maisons d’Ariès.

Ariès, terme de Philosophie hermétique, signifie la même chose qu’à l’article précédent. Ventre ou maison d’Ariès, est un des termes mystérieux de l’art.

☞ ARIETTE. s. m. Terme de Musique. Un petit air. Musica cantiunculæ propria. C’est un diminutif venu de l’Italien. Aria. Le sens de ce mot est changé en France ; on entend aujourd’hui par-là un grand morceau de Musique d’un mouvement pour l’ordinaire assez gai & marqué, qui se chante avec des accompagnemens de symphonie : les ariettes sont communement en rondeau. M. Rousseau de Genève.

ARIGE. s. m. Nom d’homme. Arigius. S. Arige, ou Arey, Evêque de Gap, en Dauphiné. Baill. Il y a aussi un S. Arige, Evêque de Lyon ; mais que nous n’appelons point Arey.

ARIGNANO. Autrefois ville, maintenant village de Toscane. Arinianum. Il est dans le Florentin, sur l’Arno, entre Florence & Arezzo.

ARIGOT. s. m. On dit maintenant par corruption, Larigot. C’est une espèce de fifre. Il est mis au nombre des instrumens servant à la marche guerrière, qui sont les buccines, trompettes, litues, clairons, cors & cornets, fifres, arigots, tambours, attables, nacaires, tymbales, &c. Voyez Larigot.

ARILLE. s. m. Nom d’homme. Agricola. S. Arille, Evêque de Nevers, souscrivit aux deux premiers conciles de Mâcon & au troisième de Lyon. Chast. 26 Févr. Du latin Agricola s’est fait Agricole, puis Agricle, Aricle, & mouillant le c & l’l, Arille.

ARIMA. Nom d’une ville & d’un royaume du Japon. Arima. Elle est dans l’île de Ximo, ou Saycack, sur un petit golfe de la côte méridionale.

Le détroit d’Arima, est un détroit de la mer orientale, entre la petite île de Nangayuma, & celle de Ximo. La ville d’Arima, qui en est proche, lui donne son nom. Fretum Arimenje. On l’appelle aussi détroit de Ximabara, du nom d’une ville du royaume d’Arima.

☞ ARIMANES. L’un des trois Souverains, à qui quelques Philosophes Payens avoient donné le gouvernement du monde. Ils les nommoient Oromaze, Mithra & Arimanes ; c’est-à-dire, Dieu, esprit & ame. Ils attribuoient à Dieu l’unité des parties & du tout ; à l’esprit, l’ordre des parties unies par la vertu de Dieu ; & à l’ame, le mouvement de ce qui est en bon ordre, par la vertu des puissances supérieures.

Arimanes, étoit l’une des divinités adorées par les Perses, selon la Théologie de Zoroastre. Il étoit, selon eux, le principe du mal, comme Oromaze étoit le principe du bien. Erreur dont celle des Manichéens sur les deux principes, semble avoir pris son origine. Bayle. Dict. Crit.

ARIMATHIE. Arimathæa, Arimathia. C’étoit une ville de Judée ; mais on ne convient pas de sa situation. Quelques Auteurs, qui croient que c’est la même que Rhamatha ou Ramarhaïm Sophim, patrie de Samuel, disent qu’elle étoit de la tribu de Benjamin, aux confins de celle de Dan, entre Jérusalem & Japha, & que c’est celle qui s’appelle aujourd’hui Rama, Reméle ou Ramole. D’autres, sans changer cette situation, la donnent à la tribu de Juda ; & S. Luc, XXIII, 51, dit, que c’est une Ville de la Judée ; mais il faut savoir qu’au temps de Jésus-Christ, & depuis le retour de la captivité, les tribus ne furent plus distinguées, & que tout ce qui ne fut pas compris sous le nom de Galilée, s’appela Judée. Sur le soir il vint un homme riche, nommé Joseph, qui étoit de la ville d’Arimathie, & disciple lui-même de Jésus. Joseph d’Arimathie, noble Décurion, lequel attendoit aussi le royaume de Dieu, vint trouver hardiment Pilate, & lui demander le corps de Jésus. Simon. Il étoit d’Arimathie, qui est une ville de Judée. Port-R. Joseph d’Arimathie, disciple de Jésus, mais disciple caché, parce qu’il appréhendoit les Juifs. Bouh. Après ces exemples, & un usage constant, dont personne ne peut douter, je ne sais pourquoi quelques Dictionnaires disent Arimathée, si ce n’est qu’ils aient préféré l’autorité de la Bible de Genève, de celle de Louvain & de Chateillon, à celle de tous nos meilleurs traducteurs nouveaux. Je ne lâche parmi ceux-ci que Royaumont qui ait dit Arimathée ; & parmi les Anciens même, Le Fèvre d’Etaples dans la Bible d’Anvers, Olivétan & Calvin dans celle de Neufchastel, ont traduit Arimathie.

ARIMOA. Île de l’Océan oriental. Arimoa. Elle est près de la côte septentrionale de la terre des Papous. L’île d’Arimoa est entourée de plusieurs autres petites îles, qu’on nomme en général les îles d’Arimoa.

ARINCE, ou ARINQUE. Voyez Riquet.

ARINDRADO. s. m. Arbre de l’île de Madagascar. Son bois pourri jette une odeur agréable.

☞ ARINGIAN. Ville d’Asie, dans la Transoxane, dans le pays nommé Sogdiane par les Anciens.

☞ ARINTO, ou ARINTOZ. Petite ville de France, en Franche Comté, aux confins de la Bresse.

ARION. s. m. Cheval fort renommé dans la Mythologie. Neptune, disent quelques-uns, le fit éclore d’un coup de trident, d’autres disent que Neptune l’eut de Cérès, s’étant transformé lui-même en cheval, pour jouir de cette Déesse métamorphosée en jument. Le cheval Arion traîna pendant quelque temps le char de Neptune sur les eaux. Depuis il servit de monture à Hercule, qui le donna à Adraste.

ARJONA. Bourg ou petite ville d’Espagne. Alba Vergao, Alba Vergaonensis, Arjona. Elle se trouve dans l’Andalousie, sur la petite rivière de Frio, entre Jaën & Anduxar.

☞ ARIPO. Nom d’un fort d’Asie, dans l’île de Ceylan. Aripa. Il est sur la côte occidentale de l’île, un peu plus au midi que la petite île de Manaar. Il appartient aux Hollandois.

ARISARUM. s. m. Plante dont il y a plusieurs espèces. Celle qui a les feuilles larges, les a semblables à celles du lierre, au nombre de trois ou quatre, assez épaisses, molles, vertes, d’un goût acre, attachées à une longue queue, du côté de laquelle elles ont deux angles, comme celles d’arum, mais plus obtus. Il sort d’entre ces feuilles un pédicule long de deux ou trois doigts, marqueté de taches rouges, au bout duquel est la fleur, qui est un peu longue, & faite en manière de capuchon de moine. Cette fleur est blanche, & a une odeur de chien. Sa racine est grosse & ronde, noire par dehors, & blanche par dedans. Quelquefois elle est tubéreuse & oblongue, douce au commencement, puis après âcre, non toutefois autant que la racine d’arum. Il y a quelques autres espèces d’Arisarum.

L’Auteur du Dictionnaire Economique écrit Arisaron. Il dit que cette plante vient dans le Portugal & dans l’Andalousie, sur les collines, dans des lieux pierreux, & le long des haies en Janvier & Février ; qu’elle arrête les ulcères corrosifs ; qu’on en fait des collyres excellens pour les fistules des yeux.

ARISER. v. a. Terme de Marine. Deprimere, dimittere. Ariser les vergues, c’est les abaisser pour les attacher sur le bord du navire.

☞ ARISH. s. m. Longue mesure de Perse, qui contient 3197 pieds d’Angleterre. Encyc.

ARISTA. s. m. Nom qu’on donne à une étoile fixe, qu’on appelle plus communément épi de la Vierge. Voyez Epi.

ARISTARQUE. Aristarchus. s. m. Ce mot qui est composé du Grec Ἄριστος & Ἀρχὸς, signifie bon Prince ; mais dans l’usage ordinaire il se prend parmi les Savans pour un Critique sévère ; parce qu’il y a eu un Grammairien de ce nom qui a fait la révision des poësies d’Homère avec tant de sévérité, que l’on a depuis nommé Aristarque, tout Critique outré auprès de qui les meilleurs ouvrages trouvent à peine grâce. C’est un vrai Aristarque. L’Aristarque sacré, Aristarchus sacer,