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ARE

ARECON. Ville de la Tribu de Dan. Arecon. Elle étoit dans la partie septentrionale de cette tribu, & voisine des tribus de Benjamin & d’Ephraïm.

☞ ARÉE. Petite rivière de France. Elle tombe dans la brêche, au sortir de Liancourt, qu’elle arrose. M. Delisle, dans sa carte du diocèse de Beauvais, la nomme Are.

☞ ARÉFACTION. s. f. Terme Didactique, formé du latin arefacere, sécher, dessécher. On le dit en Chimie de la manière de dessécher les drogues qu’on veut pulvériser.

ARÉGER. (s’) Vieux mot qui veut dire s’arranger.

Et s’arrégerent li couroy
Moult bellement l’un de les l’autre.

ARÉGLE. s. m. Nom d’homme. Agræculus. Ce fut l’an 532, qu’Agricole, ou Agrécule, comme l’appelle Grégoire de Tours, ou S. Arégle, fut élevé sur le siège épiscopal de Châlons sur Saône. Baill.

ARELATIN, INE. s. m. & f. L’Histoire de Provence par Nostradamus appelle Arelatins ceux du royaume d’Arles, ou du pays d’Arles. Arelas, atis.

AREMBERG. Ville du cercle de Westphalie. Aremberga, Areburium. Elle est dans l’Eissel sur la rivière d’Ahr. Elle est capitale d’un compté qui a titre de principauté.

Le comté d’Aremberg est enclavé entre celui de Mandersheit, les terres de Juliers & celles de Trèves.

☞ AREMOGAN. Ville des Indes, sur le golfe de Bengale, appartenant au Roi de Bisnagar. Ce lieu est nommé Armegon par d’autres, & marqué comme une ancienne loge Angloise sur la côte de Coromandel.

AREMUZZE. Village du patrimoine de S. Pierre, dans l’Etat de l’Eglise. Aremuzza, anciennement Aræ Mutiæ, ville d’Etrurie.

ARÉNA. s. f. Terme de Philosophie Hermétique. Arena. C’est la terre noire, du noir très-noir, qu’il faut blanchir, autrement dite laiton. C’est encore le corps pur & net.

ARÉNA, ou ARÈNE. Rivière de Sicile. Selinus. Elle a son cours dans la vallée de Mazara ; & se décharge dans un petit golfe sur lequel est situé la ville de Mazara.

ARENAGE. s. m. Ancien droit que payoient les Bretons à leurs Ducs & Seigneurs. Voyez le P. Lobineau, Histoire de Bretagne, T. I, p. 200.

ARÈNE. s. f. Sable menu & mouvant. Arena. Il se dit particulièrement des sables de la mer, des rivières, & des grands chemins. ☞ Arène, gravier & sable ne diffèrent que par la grosseur des grains. Les plus petites parties dans lesquelles se réduisent les pierres forment le sable ; les plus grosses le gravier ; & l’on donne le nom d’arène à celles qui tiennent le milieu, plus petites que le gravier, plus grosses que le sable. Ecrire sur l’arène, se dit de ce qu’on écrit, & qui ne sera pas de durée. Bâtir sur l’arène, c’est bâtir imprudemment sur un fond mal assuré, sur le sable mouvant. Cela se dit aussi au figuré des desseins & des entreprises qui n’ont pas un fondement solide.

Ce mot est plus propre pour la poësie que pour la prose.

J’aime mieux un ruisseau, qui sur la molle arène
Dans un pré plein de fleurs lentement se promene ;
Qu’un torrent débordé, qui d’un cours orageux
Roule plein de gravier fur un terrain fangeux. Boil.

On appelle aussi arène, la partie de l’amphithéâtre des Anciens où se faisoient les combats des gladiateurs & des bêtes farouches. En particulier, l’arène étoit le champ du milieu. Végéce, Liv. I. ch. II, distingue l’arène & le champ, campus. L’arène étoit pour les gladiateurs, ce qu’on appeloit campus, par rapport aux soldats & aux armées, c’est-à-dire, le lieu où ils se battoient ; & celui qui se battoit dans l’arène s’appeloit Arenarius. ☞ Dans ce sens arène est de la prose aussi bien que des vers. Néron obligea les Chevaliers Romains à descendre dans l’arène. Ablanc. C’est de-là qu’est venu le proverbe latin, Consilium in arena ; c’est-à-dire, un conseil pris sur le champ, & sur le lieu du combat, ☞ & l’expression latine, in arenam descendere, descendre dans l’arène, sur l’arène, pour dire, se présenter au combat.

☞ On appelle encore l’amphithéâtre de Nîmes, les arènes.

Ce nom vient du latin arena, sable ; & fut donné au lieu où combattoient les gladiateurs, parce qu’il étoit sablé, ou couvert de sable.

Arènes. On appelle de ce nom, un amphithéâtre que les Romains bâtirent à Nîmes, & qui est un de ceux qui se sont le mieux conservés. Il est encore presque tout entier. On y voit un château que les Goths y construisirent l’an 420, & qu’on appelle le Château des Arènes. Antiq. de Nîmes. Il est encore fait mention dans les anciennes Histoires des arènes de Reims, des arènes de Périgueux, des arènes de Paris, qui étoient devant saint Victor. Ce nom subsiste de même dans quelques autres villes de France, comme à Bourges, où l’on appelle encore la rue des arènes, celles qui conduisoit aux arènes, qui subsistoient il n’y a pas encore bien du temps, & que l’on a comblées pour faire la place que l’on nomme Ducale, ou Bourbon, & où se tient le marché.

Arène, se dit métaphoriquement des exercices de l’esprit, sur-tout en vers.

Mais je n ai pu souffrir qu’une indiscréte veine
Le forçat, vieux athléte, à rentrer dans l’arène.

☞ ARÉNÉ, ÉE adj. Terme d’Architecture, désigne ce qui est baissé ou affaissé par une charge trop forte, ou par ce que le fond n’est pas folide. Devressus, subsidens. Ce mur est aréné.

☞ ARÉNEUX, EUSE. adj. Rempli de sable. Arenosus. Les plages areneuses de la Lybie. Pays aréneux. Ce mot a vieilli, & n’est plus de l’usage ordinaire ; mais il est très-propre pour la poësie, où il paroît faire un plus bel effet que sablonneux.

ARENSBERG. Ville d’Allemagne. Arensberga. Elle est dans le duché de Westphalie, sur la rivière de Roër, au midi de Lippe.

Le comté d’Arensberg a la ville d’Arensberg pour capitale. Arensbergensis comitatus. Il est dans le duché de Westphalie.

☞ ARENSWALDE, ou AKNSWALDE, ville d’Allemagne, dans la nouvelle Marche de Brandebourg, sur le Lac de Slavin, aux frontières de la Pomeranie.

☞ ARENTSHAUSEN. Petite ville d’Allemagne, au Palatinat du Rhin, dans le comté de Lutzelstein.

☞ ARÉOLE. s. f. diminutif. Petite aire, petite surface. Areola. On ne le dit guère qu’en Anatomie pour désigner le cercle coloré qui environne le mamelon. Il change de couleur suivant les différens âges. Les filles l’ont d’un rouge vermeil ; il devient brun dans les femmes, & livide dans les vieilles.

☞ ARÉOMÈTRE. s. m. Aræometrum. Ce mot est formé du grec avalas , tenuis, subtilis, & μετρον, mensura. Instrument propre à peser des esprits, des liqueurs spiritueuses : instrument dont on se sert pour connoître le degré de pesanteur des fluides , autrement pese-liqueur. On s’en sert en Physique & en Chimie. Celui dont on se sert dans l’Académie des Sciences est presque le même que celui qui est décrit dans les Essais de l’Académie de Florence. C’est une ampoule de verre lestée de vif-argent, ayant un cou fort étroit, divisé en parties égales selon toute sa longueur. On abandonne cet instrument en le plongeant dans les liqueurs qu’on veut comparer, & on juge de leur pesanteur par le degré jusqu’auquel cet instrument s’y enfonce.

☞ C’est une loi constante qu’un corps s’enfonce dans un fluide, jusqu’à ce qu’il occupe dans ce fluide la place d’un volume qui lui soit égal en pesanteur. On estimera donc la pesanteur de la liqueur où l’on plonge l’aréomètre, par le plus ou moins de profondeur à laquelle il descendra, laquelle est indiquée par les degrés marqués sur le cou de l’instrument. La liqueur où