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A

qu’il est toujours facile de sentir : par exemple, une chose faite à la main. Il est clair que à prend ici la signification de avec. Elle signifie quelquefois après, comme dans ces expressions, arracher brin à brin ; pas à pas, &c.

☞ A, (la préposition) se rencontre encore dans des façons de parler adverbiales, ou qui équivalent à des prépositions, soit de la langue latine, soit d’une autre langue. A toujours, à l’encontre, tour à tour, à pleines mains, à fur & à mesure, à la fin : Suivre à la piste, à cause, &c.

Ce que nous avons dit sur les différentes circonstances où la préposition à peut se rencontrer, suffit, ce semble, pour décider, par analogie, les difficultés qui peuvent se rencontrer à l’occasion de ce mot.

La préposition au est un composé de la préposition à, & signifie la même chose. Les cas où l’on doit se servir de l’un ou de l’autre, s’établissent par une régle fort simple. A ne s’emploie que dans trois cas : devant un nom sans article : Rendez à César ce qui est à César. Quand le nom suivant commence par une voyelle, & est précédé de l’article masculin le, dont l’e fait élision avec cette voyelle qui commence le mot suivant, ou avec l’h non aspirée. Le soumettre à l’amour. Etre sensible à l’honneur. Enfin quand à précéde l’article feminin ; marcher à la gloire, se rendre à la raison, &c.

Hors ces trois cas, on se sert de au pour le singulier, & cet au équivaut à ces deux mots à le : ainsi quand on dit : être sensible au bien, c’est comme si l’on disoit à le bien. Pour le pluriel, on ajoute un x ; ce qui forme aux qui équivaut aux deux mots à les : aux hommes, à les hommes ; aux femmes, à les femmes.

☞ A comme préposition, entre aussi dans la composition des mots, dont elle forme la première syllabe. Il n’est pas possible de fixer la signification qu’elle prend alors : elle varie suivant les circonstances & la valeur du mot auquel elle est ajoutée ; tout ce qu’on peut dire, c’est qu’elle sert ou à donner plus d’énergie, ou à présenter le simple sous un point de vue différent de celui sous lequel on l’envisage naturellement. Croître, accroître, donner, s’adonner, grandir, agrandir, paroître, apparoître, tirer, attirer : il y a même des composés qui sont restés seuls en usage, & qui ont totalement fait disparoître le simple ; comme accabler, affubler, aguerrir, &c. On double dans quelques mots, la consonne qui suit a, accréditer, afficher, &c.

☞ A. s. m. Petite rivière de France, qui a sa source près de Fontaine en Sologne. Assez près de sa source elle forme une petite île qui a la figure d’un A. On l’appelle aussi Connon ou Baignon.

☞ AA. s. m. Agnio. Rivière de France qui prend sa source dans le Boulonnois, & se jette dans la mer d’Allemagne, un peu au-dessous de Gravelines. Par arrêt du conseil de 1753, le Roi ordonne l’exécution du projet de la jonction de la rivière de Lys avec celle de AA, entre Aire & S. Omer.

Il y a trois rivières de ce nom dans les Pays-Bas, trois en Suisse, & cinq en Westphalie. Ce nom est originairement Grec : Ἄα, dans Hesychius, signifie amas d’eau. D’Ἄα s’est fait Ἄϰα en ajoutant un Κ, de même que de σπέος s’est formé specus. D’Ἄϰα est venu le mot latin aqua, d’où s’est formé en François d’abord aque, ensuite Aigue qui nous restent encore l’un & l’autre dans quelques noms propres, comme Aigues, nom de plusieurs villes de Gascogne ; Aigues-belles, Aigues-caudes, Aigues-mortes, Aigues-perses, &c. De-là enfin le mot eau en usage aujourd’hui.

AA, ou AAS. s. autrement fontaine des Arquebuzades. C’est une source d’eau vive dans le Béarn, laquelle est excellente pour la guérison des coups de feu. Davity.

AACH. Bourg de Souabe, dans le Comté de Nellenbourg, au nord de Schafouse. Ache, Achum.

☞ AACH. s. f. Rivière dans le Comté de Nellenbourg dans la Souabe. Elle a sa source auprès du Bourg du même nom.

☞ AADA. s. f. Rivière qui prend sa source dans le pays des Grisons. Davity.

☞ AADE ou AA. s. f. Petite rivière du Brabant Hollandois. Elle a sa source dans le Comté de Horn, & se perd dans le Dommel à Bois-le-Duc.

☞ AAHUM. s. m. terme de relation. Titre des sept grands officiers du royaume de Siam, & le troisième en ordre : c’est le Généralissime de terre & de mer. Choisy.

AAHUS. Aahusum. Ville de l’Évêché de Munster. Ce nom vient d’Aa, petite rivière de Westphalie, sur laquelle cette ville est située, & de Haus, qui en Allemand signifie maison. Cette ville apparemment a commencé par quelques maisons bâties sur l’Aa.

AALBOURG, AALBURG
  & ALBORG.
Voyez Albourg.

AAM ou HAAM. s. m. Mesure des liquides, dont on se sert à Amsterdam : elle contient 128 mingles.

AAR, ou AHR. s. Aara, Abrinca. Rivière d’Allemagne, qui a sa source dans l’Eiffel, traverse une partie du Diocèse de Cologne & du Duché de Juliers, & se décharge dans le Rhin, près de Lintz. Maty, 1712.

AAR, Arula ou Arola & non pas Arosa, comme on a imprimé dans Maty. en 1712. Rivière considérable de Suisse, qui prend sa source dans le canton de Berne au mont Grimsel, traverse les lacs de Brientz & de Thun, passe à Berne & à Soleure, & se jette dans le Rhin au-dessous de Coblens. Il y a vingt-neuf ponts sur cette rivière qui est fort commerçante.

Ce nom pourroit être Celtique, qui viendroit de l’Hébreu נהר, Near, qui signifie fleuve. C’étoit assez la coutume des anciens peuples d’appeller leurs rivières simplement du nom de fleuve. Ainsi Nilus, le Nil, vient de נהל ; & souvent le Nil & l’Euphrate, dans l’Ecriture sont désignés par le nom appellatif נהל, near, fleuve.

Il y a aussi une île de Dannemarck dépendante de celle de Funen, qui porte le nom d’Aar, Corn.

☞ AAR. Île de la mer Baltique, entre les îles de Funes, de Langerland, & d’Alsen.

☞ AARACK. Ville de Perse, & l’une des principales de l’Hircanie. Corn. & du Val.

AARASSO. Nom de lieu. Aarassus. Il est dans le district du Beglierbey de la Natolie propre. C’étoit autrefois une ville ; ce n’est plus qu’un village situé sur la mer Méditerranée, à quelques lieues du golfe de Satalie.

AARAW. Voyez Araw.

AARBERG. Petite ville du canton de Berne en Suisse. Arberga. Elle est dans une île de la rivière d’Aar, entre Berne & Diemer.

AARBOURG. Petite ville de Suisse. Arburgum. Elle est au confluent de l’Aar & du Wiger, & dépend du canton de Berne. Aarbourg est considérable par ses foires & son commerce.

AARBRER. v. n. Terme ancien qui n’est plus en usage. Ce mot se trouve dans le Roman de Perceval, & veut dire se cabrer. Efferre se, erigere se, pectus arrigere.

AARDALFFIOERD. s. m. Golfe de l’Océan septentrional. Sinus Aardalius. Ce golfe est sur les côtes du gouvernement de Bergen en Norvége, près de la ville de Stavanger. On le nomme aussi Bulen-Fioerd.

AARHUS. Voyez Arhus.

AARON. s. m. Aaron. On prononce, & l’on pourroit écrire Aron. C’est le nom d’un Patriarche, fils d’Amram & de Jocabeb. Il étoit frere de Moyse, plus âgé que lui de trois ans. Il fut le premier grand-Prêtre du peuple de Dieu. Aaron signifie Montagne, à ce que l’on croit communément, ou plutôt Montagnard. D’autres l’interprétent Enseignant, ou Concevant. Conception seroit mieux. C’est l’étymologie la plus vraisemblable.

AARWANGEN. Voyez Arwangen.

AAS. Forteresse du gouvernement d’Aggerhus en Norvége. Aasa. Elle est à l’extrémité de la presqu’île méridionale de Norvége, & elle a un bon port à l’embouchure de la rivière de Lindels. Maty.

AAVORA. s. m. Fruit gros comme un œuf de poule, qui croît avec plusieurs autres en forme de bouquets enfermés ensemble dans une grande gousse attachée à une espèce de palmier fort haut & épineux, qui croît aux Indes Occidentales & en Afrique. Sa chair renferme un noyau très-dur, osseux, gros comme un noyau de pêche, ayant à sa superficie trois trous aux côtés,