Myrtillus ; & suivant quelques Auteurs, Vaccinia, nigra, dont parle Virgile, Eclog. II. v. 18. sont les fruits de l’airelle. Ce petit arbrisseau s’éleve tout au plus à la hauteur de deux pieds, & donne plusieurs branches dès sa racine. Ses feuilles sont d’un vert obscur ; les plus grandes ont un pouce de long sur un demi pouce de large ; elles sont crénelées légérement à leurs bords, & tombent à l’entrée de l’hiver. Ses fleurs naissent le long des tiges entre leurs feuilles, & sont d’une seule pièce, en grelot, & d’un rouge de brique. Son fruit est une baie molle, de la grosseur & figure du grain de genièvre, mais un peu aplatie à son extrémité, pleine de jus ; & elle renferme plusieurs semences menues. Cette baie est verte dans son commencement : elle devient rougeâtre ensuite, & enfin noirâtre, couverte cependant d’un duvet ou fleu grisâtre, lorsqu’elle est bien mûre ; son suc est d’un rouge violet, & a un goût aigrelet assez agréable. On se sert de ses baies pour les dévoiemens, les cours de ventre, & pour appaiser les vomissemens. Les semences renfermées dans la baie, sont encore plus astringentes que le suc.
AIRER. v. n. ne se dit qu’en parlant des faucons & autours, qui airent, ou font leurs nids sur des rochers ou des arbres. Nidificare. Les faucons, les autours airent dans cet endroit.
☞ AIRES. s. f. Nom que l’on donne dans les marais salans aux plus petits des bassins carrés, dans lesquels le fonds de ces marais est distribué.
☞ AËRIENNE. Montagne de Normandie, à une lieue de Falaise, où l’on prend des oiseaux de proie & passagers, faucons, sacles, tiercelets, éperviers & autres oiseaux de fauconnerie. Corn. Dict.
AIRIER, mieux que AËRIER. v. a. Mettre en grand air, chasser l’air infecté d’une maison. Infectum aerem purgare. Il faut étendre ces habits dans la cour pour les airier. Il faut brûler des bois odorans dans les chambres pour les airier.
☞ Airier & Aërier, ne valent pas mieux l’un que l’autre. On dit aérer, donner de l’air, chasser le mauvais air, mettre en bel air.
AIRIÉ, ÉE. part.
☞ AIROMÉTRIE. Voyez Aërométrie.
☞ AIRON. Rivière de France, dans le Nivernois qui va se décharger dans la Loire par les fossés de la ville de Décise, après avoir reçu l’Arrou, la Quenne, l’Alaine & plusieurs autres rivières.
☞ AIRONO. Ville d’Italie, dans le Milanez, sur les frontières du Bergamasque.
☞ AIROU. Petite rivière de France, en Normandie, dans le Cotantin. Accrue de plusieurs ruisseaux & de quelques rivières, elle se jete dans la Sienne, proche le manoir de Ver.
AIRVAUX. Abbaye de France, dans le Poitou, à dix lieues de Poiriers. Aurea vallis.
AIRY. s. m. & nom d’homme. Agericus, ou Agiricus. Saint Airy, que d’autres nomment encore S. Agery, naquit vers l’an 517 dans le diocèse de Verdun. Saint Airy avoit acquis beaucoup d’estime & de crédit sur l’esprit du Roi Childebert, tant à cause de sa vertu, que parce qu’il étoit son parrain. Baill.
Airy. Village de l’Auxerrois, dans le duché de Bourgogne. Airiacum. Il est près de Clamecy. Le Concile d’Airy s’y tint sous Benoît VIII.
AIS. s. m. Pièce de bois de sciage, longue, & peu épaisse. Axis, Assis. Ais de sapin. On fait des planchers, des cloisons avec des ais. On dit aussi, des ais ou feuilles de carton. Les Vitriers se servent d’un ais feuillé pour couler l’étain pour souder. On appelle ais de bateau, des planches de chêne ou de sapin, qu’on tire des bateaux déchirés, & qui servent à faire des cloisons légères.
Ais. Terme de Relieur. Petite planche planée, rabottée & unie, avec de la peau de chien marin, de laquelle un Relieur se sert pour fouetter ses livres. On passe sur cet ais la ficelle ou fouet, dont on fouette les livres, après qu’ils ont été couverts, pour en bien former la nervure. Un ais in-douze, un ais in-octavo, un ais in-quarto, un ais in-folio.
Ais à rogner. Autre terme de Relieur. Ces ais sont étroits & longs, ensorte qu’ils excèdent de quelques pouces la longueur du livre ou du papier qu’on veut rogner : l’un, qui s’appelle ais de devant, regle la rognure de la tranche, c’est le plus étroit : l’autre qu’on nomme ais de derrière, & qui est plus large, soutient la tranche que l’on rogne.
Ais à presser. Autre terme de Relieur. Ces ais sont aussi longs que les livres reliés, mais moins larges. De tous les ais de Relieurs, ce sont les plus forts, afin qu’ils puissent mieux soutenir l’effort de la grande presse.
Ais. Terme de Boucherie. Les Marchands Etaliers-Bouchers appellent ainsi un établi ou forte table, de plusieurs pouces d’épaisseur, & de sept à huit pieds de long, qui occupe tout le devant de leur boutique. C’est sur cet ais qu’ils coupent & dépécent leur viande pour le détail.
☞ Ais. Outil de Fondeur en sable. C’est une planche de bois de chêne d’environ un pouce d’épaisseur, qui sert pour poser les châssis dans lesquels ils font le moule.
Ais-sy. s. m. qu’on nomme plus ordinairement Aisseau. Voyez ce mot.
Ais à desserrer. Terme d’Imprimerie. Ces ais ont ordinairement, ou deux pieds de long sur un de large, ou un pied & demi de long sur un bon pied de large, selon l’étendue des formes auxquelles ils sont destinés. Ces ais doivent être fort unis. Ils sont toujours par paire & de même hauteur. Ils servent aux Compositeurs pour desserrer & rincer leurs caractères.
Ais à ramette, ou à tremper. Autre terme d’Imprimerie. Ces ais ont communément deux pieds & quelques pouces de long sur un pied & demi de large, & servent soit aux Compositeurs pour desserrer les placards & les ouvrages à longues lignes ; soit aux Imprimeurs de la presse, pour couvrir leur papier lorsqu’ils le trempent, & pour le charger après qu’ils l’ont trempé.
Un coup d’ais : c’est en terme de Jeu de paume, un coup que la balle donne dans un ais, qui est du côté du service.
Le mot ais s’est formé du latin axis, d’où s’est fait aussi assis, & de-là asser, selon Bollandus, Tom. II, pag. 243. On trouve aussi, assis, assidis, assides.
AISANCE. s. f. Ce mot se dit des personnes, pour signifier la facilité qu’elles ont à faire les choses ; liberté d’esprit & de corps dans l’action, dans les manières, dans le commerce de la vie. Facilitas. Vous avez dans vos vers une aisance qu’on ne peut assez admirer. Balz. Il fait tout avec aisance. Il se démêle avec aisance des choses les plus difficiles.
Aisance. Commodité. Commoditas, Opportunitas. Il a acheté cette maison avec toutes ses aisances. En ce sens il ne se dit qu’en pratique. On dit aussi, qu’il faut donner de l’aisance à quelque chose ; pour dire, lui donner du jeu, de la place pour se mouvoir plus facilement.
☞ Aisance. Commodités de la vie. On dit dans le discours familier, qu’un homme est dans l’aisance, qu’il vit avec aisance, pour dire, qu’il est riche, qu’il a ce qu’il lui faut.
Aisance. Terme d’Architecture. Lieu commun, commodité. Latrina, Forica. Les Ordonnances de Police se servent de ce mot, & appellent ces lieux des fosses d’aisance. Les aisances d’une maison, lieu pratiqué pour y faire ses nécessités.
AISCEAU. s. m. Instrument recourbé, avec lequel on polit le bois. Ascia. Les Tonneliers s’en servent pour ébaucher des pièces de bois creuses, & courbes. Borel donne encore une autre signification à aisceau, ou à aiscette ; & il dit que ces mots veulent dire bêche. Ligo, Marra.
AISE. f. Le genre de ce mot est assez incertain, parce qu’on ne le joint à aucune épithète, & que le plus souvent il s’emploie adverbialement. Cependant la plus grande autorité que nous ayons en cette matière, s’est déterminée à le faire féminin. Il signifie, joie, contentement, plaisir, émotion douce & agréable causée par la présence, par la possession d’un bien. Lætitia, Vo-