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BOT

dit que le Bosuel est une tulipe rouge de sang & jaune, & rien autre chose.

C’est aussi le nom d’une renoncule à double fleur.

BOT.

☞ BOT. adj. sans féminin, & qui ne s’emploie qu’en le joignant au mot pied comme synonyme de contrefait. Cet homme a le pied bot, & l’on appelle aussi pied bot l’homme qui a le pied ainsi contrefait. C’est un pied bot. Dans l’une & l’autre acception, il n’est que du style familier.

Borel dit que ce mot est gaulois, & signifioit autrefois trou en terre, ou fossette à jouer aux noix, dérivé du latin buttum, d’où on a fait aussi sabot & pot, à cause de leur cavité.

Bot. s. m. signifie aussi un petit vaisseau, dont on se sert aux Indes Orientales : il est mâté comme un heu, & n’est point ponté. On appelle encore Bot certain gros bateau flamand, & on prétend que c’est de-là qu’est venu le mot de Paque-bot, pour signifier le vaisseau qui apporte les lettres de Douvre à Calais.

☞ BOTA. Mot dont on se sert en Espagne, pour désigner une mesure de liquides, qui tient 30 robas. Le robas tient 30 livres pesant. Encyc.

☞ BOTADON. Petite ville d’Angleterre, dans la province de Cornouaille.

BOTAL. Terme d’Anatomie. Le trou botal, ainsi appelé du nom de celui qui l’a découvert le premier, est une des ouvertures par le moyen desquelles le sang circule dans le fœtus sans entrer dans les poumons, ni dans le ventricule gauche du cœur. Dionis.

☞ BOTANIQUE, s. f. Science qui traite des plantes & de leurs propriétés. Partie de l’histoire naturelle, qui a pour objet la connaissance du règne végétal en entier, qui traite de tous les végétaux & de tout ce qui a un rapport immédiat avec les végétaux. Pars historiæ naturalis quæ in plantis versatur, occupatur. Botanica. On la divise en trois parties, la nomenclature des plantes, leur culture & leurs propriétés.

Ce mot vient du grec βοτάνη, herbe ; βοτάνη vient de βοτὸς, mangeaille, & βοτὸς vient de βόω, je nourris : car la plupart des animaux se nourrissent d’herbes. Ce Docteur s’attache à la Botanique. Un Professeur de Botanique, ou en Botanique. Lœselius, Médecin de Konigsberg, imprima en 1705 à Konigsberg, un ouvrage sur les plantes de Prusse, intitulé, Flora Prussica. Le P. Plumier, Minime, en a donné un sur celles de l’Amérique ; & M. Jussieu un autre en 1714, celui du P. Barrelier sur les plantes de France, d’Espagne, & d’Italie. Les bons traités de Botanique sont encore, l’Historia Plantarum, de Ray, 3 vol. in-fol. sa Synopsis Stirpium Anglicanarum. in-8o. Basis Botanica de Welschius, à Leipsic, 1697. les Præludia Botanica de Morison, à Londres, 1669. l’Universal Herbal, ou Traité Universel de Botanique, par le même ; la Phytographia de Plukenet; Almagestum Botanicum du même Auteur, la Méthode des Plantes, de M. Tournefort, 3 vol. in-4o . elle est en latin & en françois ; Plantarum umbelliferarum distributio nova per tabulas cognationis & affinitatis ex Libr. naturæ observatæ, detecta, Auct. R. Morison. Oxonii, 1672, in-folio. l’Anatomie des Plantes de Grew ; celle de Malpighius à Londres, 1679. Cowlei Angli sex Libri Plantarum Poëmate latino conscripti. Londres in-8o . Quadripartitum Britannicum Simonis Pauli, Med. Reg. in Dania, Argentor. in-4o . Catalogus Plantarum qua in insula Jamaïcâ sponte proveniunt, Lond. 1696, in-8o . Icones & Descriptiones Plantarum Siciliæ, &c. per Paulum Boccone, 1674. Leon. Thurneisseri Historia Plantar. Berlini. 1578, in-folio. L’Herbal de Johnson & celui de Parkinson ; Rivinus, de re herbariâ, 2 vol. in-fol. Jacobi Breynii exot. & minùs cognitarum Plantarum Centuria. Fab. Columna, de Stirpium rariorum cognitione. 2. vol. in-4o . Hortus indicus Marlabaricus. Boccone, Icones & Descriptiones Plantarum Italiæ, Galliæ, &c.

BOTANISTE, s. m. Celui qui s’applique à la connoissance des plantes, & qui s’en sert pour la guérison des maladies. Botanicus. Qui In plantis cognoscendis versatur. Selon La Quintinie, Jardinier est le genre, & Botaniste est une espèce ; c’est celui qui s’attache aux plantes rares & médicinales. Mais une personne qui se contente de savoir le nom des plantes, n’est Botaniste qu’à demi ; & celui qui cultive les plantes sans en connoître les propriétés, n’est proprement qu’un Jardinier. Le titre de Botaniste ne se donne dans l’usage qu’à ceux qui connoissent & expliquent la nature, la forme, les qualités, & les usages des plantes. Les plus fameux Botanistes anciens sont Hippoctate, Théophraste, Dioscoride, Pline, Galien, &c. Dans le seizième siècle ceux qui ont travaillé à rétablir l’ancienne Botanique, qui avoit été extrêmement négligée, sont Leonicenus, Brasavolus, Cordus, Fuchsius, Matthiole, &c. Dans le même siècle & au commencement de celui-ci, il s’en est trouvé plusieurs autres qui ont fait de plus grands progrès dans cette science, s’étant appliqués les premiers à en former un corps. Tels sont Gesner, Dodonée, Cesalpin, Clusius, Lobel, Columna, Prosper Alpin, les deux Bauhin, &c. Ceux qui sont venus ensuite, qui ont beaucoup contribué à la perfectionner, sont Morison, Malpighius, Herman, Ray, Magnol, Tournefort, Sloane, &c.

☞ BOTANOMANTIE. s. f. vieux. Art de deviner avec les plantes. Ce mot vient du grec βοτάνη, herbe. Rab.

Cette espèce de divination qui se faisoit par le moyen des plantes & des arbrisseaux sur lesquels on écrivoit le nom & la question du consultant, ne doit pas être confondue avec la coutume qu’avoit la Sibylle de Cumes d’écrire ses réponses sur des feuilles.

BOTEREL. s. m. Vieux mot. Crapaud. Il a signifie aussi un vautour, comme si on disoit Volterel venant du latin vultur.

☞ BOTHNIE. (la) Bothnia. Province du royaume de Suede, entre la Laponie & la partie la plus septentrionale de la mer Baltique, connue sous le nom de Golfe de Bothnie. On divise ordinairement cette province en trois parties, l’orientale, l’occidentale & la septentrionale. Torn en est la capitale.

BOTHRION. s. m. Petit fossé. Fossula, annulus. C’est un petit ulcère creux dans la cornée. L’ulcère des yeux qui est un peu plus large, mais qui n’est pas si profond & qui attaque la même partie, se nomme Cœlonia. Βοθρίον. Paul Eginete cité par James.

BOTICHE. s. f. C’est le nom d’un vaisseau dont on se sert au Chili pour mettre le vin. En France on met le vin dans des tonneaux, des muids, des queues, des poinçons, des quartaux, des feuillettes, & autres vaisseaux de différentes mesures. Au Chili on le met dans des botiches, qui tiennent environ trente-deux pintes, mesure de Paris. Il est incroyable, dit Frézier dans ses voyages, p. 159, que dans le petit terrain de Moquega, au Chili, on y recueille tous les ans environ cent mille botiches de vin, qui, à vingt réaux la botiche, font 400000 piastres, c’est-à-dire, 160000 de monnoie de France.

BOTIN. Butina, térébentine, ou Baume de térébentine, ou son odeur balsamique, lorsqu’on l’a ramassée dans une saison convenable. Ruland. Paracelse fait mention du botin distillé, pour l’extraction de la fleur de cuivre ou d’airain. Lib. X Chirurg.

☞ BOTOM. Petit pays d’Asie, dans la Transoxane ; fort resserré entre des montagnes. Ce qu’on y voit de plus remarquable est une grotte dans laquelle il s’élève une vapeur qui ressemble à la fumée pendant le jour, & qui paroît être du feu pendant la nuit. C’est de cette vapeur condensée que se forme le Nuschader, c’est-à-dire, le sel ammoniac, qu’il faut tirer avec une grande précaution & une extrême diligence. Ceux qui vont le recueillir, y perdent infailliblement la vie, s’ils ne sont vêtus de grosses étoffes, & s’ils ne se retirent promptement. Cependant cette vapeur n’est mortelle que lorsqu’elle est renfermée. D’Herbelot, Biblioth. Orientale.

BOTRUN. Petite ville de la Turquie, en Asie, dans la partie septentrionale de la Sourie, sur la côte