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qu’elle doit embrasser ses relations commerciales avec les autres peuples, et que cette partie de leur balance est tout aussi incertaine, tout aussi arbitraire que l’autre. On s’appuie cependant, et non sans quelque apparence de fondement, sur les documens que peuvent fournir les douanes et le change. (Voyez ces deux mots.) Mais que ces documens sont incomplets et offrent peu de certitude !

Comment établir la valeur des produits exportés, et sur quelles bases l’asseoir ? Est-ce sur ce qu’ils ont coûté à produire ou sur ce qu’ils valent dans le marché intérieur, ou sur ce qu’ils seront vendus, dans le marché étranger ? Mais l’une et l’autre de ces évaluations sont sujettes à une foule de modifications qui peuvent en changer les résultats. Qui peut calculer les avaries de la route, les avanies des divers pouvoirs dont il faut parcourir les dominations, et l’étendue de la concurrence dans le marché étranger ? Comment de tant d’événemens incertains tirer des résultats certains ou mêmes probables ?

Mêmes difficultés pour apprécier les importation ! Comment établir leur valeur ? Sera-ce sur le prix d’achat à l’étranger, ou sur celui de vente à l’intérieur ? Mais on n’aurait encore que des données vagues, incertaines et insuffisantes : l’un et l’autre de ces prix sont dépendans d’une foule de circonstances et d’événemens qu’on ne peut bien connaître et apprécier qu’après que l’affaire est consommée.