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Les assurances sur la mortalité opèrent sur d’autres principes que ceux que je viens d’exposer, et cependant arrivent à des résultats identiques. Toute la science humaine ne peut ni arrêter ni détourner la faux de la mort ; mais les assurances modèrent ses calamités, les rendent moins funestes aux familles et à l’État, et les restreignent à la seule perte inévitable, la mort d’un homme utile aux siens et à la société : c’est à ce but que tend l’assurance sur la mortalité, et, il faut avouer qu’elle en approche de très-près, si elle ne l’atteint pas.

Un homme parvenu à l’âge où il rend des services particuliers ou généraux, est, économiquement parlant, un capital pour sa famille et son pays. Et ce capital est d’autant plus précieux ; que, tous les autres capitaux lui doivent la valeur, la fécondité et la richesse de leur emploi ; mais ce capital est à chaque instant exposé à une perte totale, et l’assurance la réduit en provoquant des économies, qui, par un bon placement, suppléent aux profits du travail quand il n’existe plus. Les économies faites prolongent en quelque sorte la durée du travail, et les économies sont d’autant plus facile qu’elles sont consacrées par un père à secourir la détresse de sa famille quand elle sera privée de son protecteur, ou à la maintenir dans l’aisance et la position sociale où il l’a laissée en mourant. L’assurance contre la mortalité contribue donc, comme les autres