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prive la société civile d’une grande partie des avantages qu’elle devait s’en promettre. Sous ce rapport, l’apprentissage est également préjudiciable à la science, à la population laborieuse, à l’état.

D’un autre côté, l’apprentissage donne aux maîtres les moyens de restreindre le nombre des ouvriers, d’élever les prix de la main-d’œuvre, de s’assurer de gros salaires et de grands bénéfices, et d’imposer de pesans tributs sur les consommateurs, d’où il résulte nécessairement diminution de la consommation, entraves à l’avancement de la richesse générale.

A-t-on réussi à atténuer ces déplorables résultats lorsque l’on a dit :

« L’apprentissage ne peut pas empêcher qu’on élève le nombre des ouvriers que les affaires exigent ; si la rareté des ouvriers se faisait sentir, il faudrait élever les gages ; et les maîtres, par le sentiment de leur propre intérêt, imagineraient bientôt le moyen de remédier au mal, et par conséquent les dangers de l’apprentissage sont plus apparens que réels. »

De quel apprentissage veut-on parler ? Ce n’est pas certainement de celui des corporations qui ne vivent que des salaires du travail. L’intérêt des maîtres, dans toutes ces corporations, est, d’élever les salaires au plus haut degré qu’ils puissent atteindre, eux seuls souffrent de leur abaissement, comme ils profitent seuls de leur