Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

D’où il suit que l’un pour 100 de l’annuité porte improprement le nom d’amortissement et donne une idée fausse de son opération. Il importe d’autant plus de relever cette erreur, qu’elle peut donner lieu de croire que l’annuité est une sorte d’amortissement, ou l’amortissement une sorte d’annuité, ce qui bouleverserait toutes les notions qu’il faut avoir de ces deux modes de libération.

L’annuité, destinée à rembourser les emprunts pour les travaux publics, a tous les inconvéniens de l’emprunt privé, et de plus grands encore. Comme l’emprunt privé, elle fait rentrer dans les mains du créancier des parties de sa créance qu’il peut confondre avec son revenu, ou qui, par leur morcellement, ne peuvent pas être replacées avec avantage et restent sans profit pour lui, pour le travail et pour la production.

D’un autre côté, l’annuité oblige l’emprunteur à effectuer un remboursement lorsqu’il ne peut le faire avec ses propres moyens, ni avec les profits, de l’entreprise, qui rarement se réalise dans l’année où elle a été commencée.

Pense-t-on que l’emprunteur puisse prendre l’annuité sur son propre revenu ? mais ce serait le forcer à une économie qui n’est pas toujours possible, ni par conséquent toujours assurée ; on ne lui laisse donc que l’alternative de prendre l’annuité sur l’emprunt, ou de faire de nouveaux emprunts ; ce qui ne rembourse rien, et laisse