Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rité ; mais ce dont on ne doutera pas, c’est qu’elle ne m’est dictée que par le sentiment de son évidence.

AMORTISSEMENT. L’amortissement est un mode de libération de la dette publique ; il a remplacé le remboursement, et il lui est infiniment préférable.

Le remboursement n’éteint qu’une somme égale à sa valeur nominale. 100 fr. employés chaque année au remboursement de la dette publique n’auront, à la fin de six années, réduit la dette que de 600 fr. en capital, et de 30 fr. de rente à 5 pour 100.

Dans le même espace de temps, la même somme de 100 fr., consacrée annuellement à l’amortissement, aura amorti ou racheté au profit de l’État un capital de plus de 762 fr., et plus de 38 fr. de rente.

La raison de cette différence est facile à saisir.

Le remboursement éteint la dette au pair, ou, comme nous l’avons dit, 100 fr. acquittent 100 fr.

L’amortissement opère d’une autre manière : il achète la dette au cours du marché, et comme ce cours est presque toujours au-dessous du pair, l’amortissement rachète une somme plus considérable que celle que le remboursement éteint. En supposant que, pendant toute la durée de l’amortissement, le cours moyen de la dette ne soit que de 10 pour 100 au-dessous du pair, il est évi-