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coup et par une sorte de magie un commerce étendu avec des peuples agricoles qui n’existent pas ou qui ne sont pas préparés à satisfaire à des besoins qui leur sont inconnus.

Mais si la Chine avait de bonne heure ouvert un commerce avec les peuples nomades qui l’environnent ; si, par l’influence dé son commerce, elle les avait fait passer successivement et graduellement de l’état nomade à l’état agricole et à la civilisation, qui doute que cette population nouvelle n’eût suppléé par son agriculture à l’insuffisance des produits de la Chine, et que l’empire chinois ne fût devenu, sinon plus populeux, du moins plus prospère, plus riche et plus puissant ? On commence à peine à soupçonner les prodiges qui résultent de la corrélation des peuples, et faut-il s’en étonner ? elle ne fait pour ainsi dire que s’établir, et cependant que n’a-t-elle pas fait et que ne doit-on pas en attendre !

Mais ce qui doit causer une vive surprise, c’est que le spectacle de la Chine, qui a porté au plus haut degré le développement du système agricole, créateur de l’industrie et du commerce intérieur, n’ait pas encore ouvert les yeux sur les résultats épouvantables de ce système, qui, après avoir épuisé les forces productives de l’agriculture, continue à multiplier une population qu’elle ne peut faire subsister, qui vit dans la plus affreuse misère et périt dans les angoisses de la faim et de la souffrance. Un tel ordre de choses ne ré-