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pauvre et misérable, et surtout peu redoutable, comme le prouve évidemment l’histoire des petites républiques des anciens peuples de la Grèce, de l’Italie et de la Gaule, et celle de l’anarchie féodale du moyen âge.

Ce n’est que lorsqu’un peuple se trouve placé de manière à ouvrir à son industrie des débouchés à l’étranger, qu’il trouve dans les équivalens qu’il rapporte en échange de nouveaux et de plus grands moyens de travail, de prospérité et de richesse, et que le commerce intérieur s’agrandit par l’extension du commerce extérieur. Alors tout fleurit, tout prospère, tout dépasse les dimensions naturelles, et la grandeur sociale n’a plus de limites ; mais l’agriculture a des bornes marquées par l’étendue du territoire, par la fertilité du sol, par l’épuisement des bonnes terres, par les frais ruineux de la culture des terres médiocres et mauvaises.

Il n’en est pas ainsi de l’industrie et du commerce, ils trouvent de nouvelles sources de prospérité et de richesse dans la colonisation des pays incultes, dans la prospérité croissante des peuples arrivés à une certaine aisance, dans la richesse progressive des peuples les plus opulens, et dans l’extension indéfinie de la civilisation générale.

L’industrie et le commerce d’un pays poursuivent donc leur carrière vers la richesse et l’opulence long-temps après que l’agriculture natio-