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nion que l’agriculture est la seule cause productive de la richesse, parce qu’elle produit ses élémens matériels ; parce que toutes les industries humaines ne peuvent ni en augmenter la masse, ni en étendre les propriétés, parce que de ces élémens, quelque forme qu’on leur donne, dérive toute la richesse individuelle, collective et générale.

Cette opinion fit une impression d’autant plus forte qu’elle était appuyée sur l’autorité d’une classe nombreuse de savans, d’hommes d’état et d’écrivains également recommandables par leurs lumières, leurs talens, leurs vertus et leur position sociale. Jamais l’erreur n’eut un plus puissant patronage, ni des succès plus rapides, plus éclatans et plus importans.

Mais plus elle frappa d’étonnement, plus elle appela l’attention générale sur les causes de la richesse, plus on s’appliqua à l’investigation de ces causes, plus on vit éclore de controverses, plus on creusa les fondemens de la science économique. Il est sans doute inutile de retracer ici toute la polémique à laquelle donna lieu le système agricole, autrement dit des économistes, système qui compte encore de nombreux et d’éclairés partisans. Il suffit de résumer les démonstrations qui l’ont relégué parmi les monumens de la fragilité de l’esprit humain.

Et d’abord on remarque que l’agriculture ne produit pas, comme l’avaient avancé les écono-