Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vers les productions nécessaires, utiles et agréables à l’espèce humaine.

Dans les premiers âges de la société civile, l’agriculture n’est qu’une pratique grossière, un travail misérable, une sorte d’instinct plus propre à la conservation de l’individu qu’à son bienêtre, et tout-à-fait incapable de créer et de féconder la prospérité sociale. L’agriculture ne perd son impuissance primitive, que par le secours des sciences, des arts, et de la civilisation. Leur impulsion lui donne le mouvement et la vie, elle grandit avec leurs progrès et reçoit ses développemens de leur perfectionnement. Sous leurs auspices elle devient le plus important et le plus puissant de tous les arts sociaux.

Ce n’est pas cependant sous le point de vue de l’habileté de l’agriculteur dans ses travaux agricoles, que l’économie politique envisage l’agriculture ; elle n’en fait le sujet de ses méditations que comme cause et moyen de richesse ; et, sous ce nouveau rapport l’agriculture joue un grand rôle dans la science économique.

Trois opinions ont donné plus ou moins de célébrité à l’agriculture, mais elles ont toutes perdu de leur crédit et de leur importance, à mesure que la science a répandu plus de savoir et de lumières sur les diverses sources de la richesse.

Dans un temps où l’on avait à peine des notions confuses de la nature et des causes de la richesse moderne, on vit tout à coup se répandre l’opi-