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Cet argument serait irrésistible, si la production de la richesse consistait dans la production des objets matériels ; mais Adam Smith et M. Malthus lui-même conviennent que les objets matériels ne compensent pas nécessairement la richesse. Ils ne leur accordent cet attribut, que lorsqu’ils ont une valeur et jusqu’à concurrence de leur valeur. Or, comment des objets consommés sans échange auraient-ils une valeur, et quelle serait leur valeur, si elle ne donnait lieu à aucun paiement. Tout travail dont la valeur n’est pas réglée par l’échange et ne donne lieu à aucun paiement, ne contribue en aucune manière à la richesse, et c’est par une évidente inattention que M. Malthus refuse la fécondité au travail qui n’y a d’autre titre que le paiement qu’il reçoit ; ce paieront constate une valeur, et toute valeur caractérise un travail productif de la richesse.

En un mot, la classification du travail en productif et en improductif, me paraît diamétralement opposée à la nature des choses, à la vérité et à l’intérêt de la science.

La richesse se compose de la valeur du produit annuel de la terre et du travail ; il est donc de toute nécessité que tout travail pour être productif de la richesse ait une valeur ; comme aussi il est évident que tout travail qui a une valeur, concourt à la production de la richesse. Peu importe que la valeur de certains travaux n’offre aucun objet matériel, il suffit qu’elle provoque et stimule leur