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productifs ou improductifs pour la richesse, selon que les économies qui en ont augmenté la quantité en ont conservé, augmenté ou diminué la valeur vénale.

Le sort des deux sortes d’emploi des économies dépend donc en définitif du marché.

Si, portés au marché, les produits du manufacturier n’ont qu’une valeur de cent, tandis que les services du domestique ont une valeur de cent vingt, il n’y a pas de doute que le travail du domestique contribue plus à la richesse que le travail du manufacturier. On ne peut échapper à cette conséquence qu’en soutenant que la valeur que le marché donne aux services du domestique n’est pas de la même nature que celle qu’obtiennent les produits manufacturiers ; mais cette assertion est impossible, puisque le domestique obtient de l’or et de l’argent pour ses services comme le manufacturier pour ses produits, et que l’or et l’argent de l’un et de l’autre achètent et paient tous les produits matériels qui font réputer le travail productif. L’identité des effets ne permet pas de révoquer en doute l’identité des causer. Le travail des domestiques est productif de la richesse comme celui du manufacturier, puisque l’un et l’autre ne sont productifs que par leur valeur vénale.

M. Malthus insiste et dit :

« Je ne peux pas comprendre dans quel sens on peut dire que les domestiques produisent an-