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la population et la consommation marchent à pas égaux, et la richesse générale arrive au plus haut degré auquel elle puisse atteindre.

C’est sans aucun fondement qu’on craint que la subdivision indéfinie de la propriété territoriale n’entraîne un surcroît, de population, que la production la plus abondante ne pourrait pas mettre à l’abri de la pauvreté et de l’indigence ; résultat déplorable qui opposerait un obstacle insurmontable à tout progrès de la richesse et de la civilisation. Voilà, il faut en convenir, le monstre de la petite propriété dans toute sa difformité ; mais a-t-il en effet quelque réalité ? Comment ne voit-on pas que, si la petite propriété favorise l’excès de la population, d’un autre côté ce vice est prodigieusement atténué, s’il n’est pas prévenu, par l’influence qu’exerce sur le petit propriétaire le sentiment de la propriété. Il est si puissant qu’il ne lui inspire qu’une pensée, qu’une volonté, qu’un désir, c’est d’augmenter sa petite propriété. Cette passion est si forte en lui qu’aucun travail, qu’aucune économie ne lui coûtent pour la satisfaire. Il est en effet difficile de se faire une idée des avantages qu’il y trouve quand elle est assez considérable pour employer son temps et celui de sa famille. Alors il est indépendant, libre et sur la ligne de la classe moyenne, objet de sa jalousie et de son ambition ; alors la petite propriété donné à cette partie de la population une direction toute dif-