Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/438

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

population rare et misérable, et ne peut pas subvenir aux besoins d’un état politique et social. Dans cet état de choses tout végète, tout languit, tout souffre ; telle est la condition des peuples sauvages et nomades, même dans les pays les plus fertiles du monde : les voyageurs sont uniformes sur ce point.

La culture seule développe la fécondité de la terre, en tire d’inépuisables produits et devient par leur abondance la source de toutes les prospérités sociales, de la grandeur des peuples et de la puissance des gouvernemens.

Mais la culture ne peut s’introduire dans un pays qu’autant que la terre est la propriété du cultivateur, et elle ne fleurit et prospère que lorsque la propriété et ses produits sont protégés et garantis par la puissance publique. On ne trouve dans l’histoire de l’agriculture qu’une exception à cette loi générale et universelle ; le Paraguai seul, pendant un assez long espace de temps, offrit le spectacle d’une culture riche et prospère sans le secours de l’apropriation, et avec les seuls efforts du travail commun ; mais cet exemple est une véritable anomalie, sans résultat comme sans conséquence. La nécessité de l’appropriation de la terre dans l’intérêt de la culture a donné lieu à une question d’une haute importance pour la richesse et la civilisation.

On a cherché à savoir si la terre doit être divisée en grandes ou en petites propriétés, et quels sont