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Il n’y a aucune différence entre la richesse de la chaumière et l’opulence des palais, leur nature est la même, l’abondance les caractérise également, et marque les degrés qui les séparent.

Sous ce point de vue, la richesse consiste dans les objets matériels qui sont le produit annuel de la terre et du travail ; ce n’est pas que l’homme, être intellectuel, n’éprouve aussi le besoin des jouissances intellectuelles, et que les travaux qui les lui procurent ne doivent être ajoutés à la somme des richesses sociales, mais ils ne sont que des accessoires de la richesse matérielle, et doivent se confondre avec elle.

Trois conditions sont indispensables pour assurer aux objets matériels la qualité de richesse, ils doivent être durables et susceptibles d’accumulation et d’évaluation.

Ils doivent être durables, parce que si le caractère de la pauvreté est, suivant un proverbe populaire, de vivre de la main à la bouche, le caractère de la richesse est d’avoir un fonds d’objets matériels, disponibles pour la consommation actuelle, ou réservés pour une consommation prochaine ou éloignée ; sans la durée des objets matériels, la richesse serait, pour ainsi dire, annuelle et subirait tous les accidens des saisons, tous les changement, tous les événemens de la vie politique et civile. La durée prévient tous ces risques ou atténue leurs calamités.

D’un autre côté, la durée favorise l’accumula-