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la richesse, ils ne sont rien par eux-mêmes, ils n’ont qu’une valeur éventuelle, et ce n’est pas d’espérances, mais de réalités que se compose la richesse.

L’échange seul vivifie les produits, leur donne une valeur et les fait concourir à la formation de la richesse, jusqu’à concurrence de leur valeur ; mais l’échange ne s’opère pas par la seule existence des produits ; il y faut le concours du consommateur, et jusqu’à ce qu’il se présente, l’échange est impossible, les produits restent sans valeur, et l’économie est frappée de stérilité.

Sans doute tout producteur est consommateur, mais ce ne sont pas ses produits que le producteur consomme, ou du moins il n’en consomme que la moindre partie ; la consommation de l’autre partie ne s’opère que par son échange avec d’autres produits qui lui conviennent. Si d’autres produits n’existent pas, ou si l’on ne veut pas prendre les siens en échange de ceux qui existent, à quoi lui serviront ses produits repoussés par l’échange. Évidemment ils ne lui seront d’aucun profit et seront perdus pour lui. Sera-t-il alors bien disposé à s’imposer chaque année de nouvelles économies pour augmenter des produits qui, chaque année, lui feront éprouver de nouvelles pertes ? ce serait une dérisoire absurdité de le croire, et cependant c’est à ce résultat que conduit l’économie progressive et continue du revenu.