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qui voudraient les cultiver ? Mais que signifierait un monopole gratuit ? ne serait-il pas contraire à sa nature ? monopole et liberté sont contradictoires et incompatibles.

Ainsi, sous quelque point de vue qu’on envisage la cause de la rente de la terre, il est impossible de lui en assigner d’autre que l’appropriation et le monopole qu’elle établit, et l’on a eu raison, de dire que le propriétaire récolte où il n’a pas semé ; mais ne résulte-t-il pas de l’appropriation et du monopole des terres des avantages économiques et politiques qui les légitiment et doivent les faire absoudre des inculpations si souvent dirigées et avec tant de raison contre le monopole ? C’est une question d’une autre nature que celle qui m’occupe en ce moment ; mais ce n’est pas ici le lieu d’entreprendre sa solution ; il me suffit de dire que dans mon opinion elle doit être favorable à ce genre de monopole, parce qu’il est sans résultat fâcheux et pour ainsi dire nominal.

C’est sans aucun fondement qu’on a dit que la rente de la terre est un prix de monopole, et que le propriétaire tire du fermier tout ce qu’il peut en obtenir. Il y a à cet égard deux limites* que le propriétaire ne peut pas franchir : il ne peut demander et le fermier ne peut accorder que ce qui est déterminé par la nature des choses, toujours indépendantes de la volonté dés hommes ; la question de la rente est assujettie à des lois