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culture de sa terre, et probablement ne permettrait pas de la cultiver.

Qu’est-ce donc qui détermine et règle la rente du propriétaire ?

Il y a sur ce point deux opinions différentes et toutes deux également recommandables par la célébrité méritée de leurs auteurs et de leurs partisans.

L’une fait dériver la rente moyenne de la terre, dans chaque canton, de l’état de la richesse locale et de la fertilité naturelle et acquise de la terre.

L’autre regarde la rente comme l’effet de l’appropriation de la terre et du monopole qui en est la conséquence nécessaire.

Il me semble que ce dissentiment ne vient que de ce que les uns envisagent la rente dans sa cause, et les autres dans sa quotité ; de sorte que tous ont également raison dans le point de vue où ils se sont placés.

Que l’appropriation des terres soit la Cause efficiente de la rente, c’est ce qu’on ne peut raisonnablement méconnaître.

Si en effet la terre n’appartenait à personne, si chacun pouvait la cultiver sans rien payer, si sa culture ne souffrait pas de sa non-appropriation, il n’y aurait ni prétexte, ni motif pour imposer une rente au cultivateur ; car cette rente ne serait d’aucun avantage, ni pour la production, ni pour le cultivateur, ni pour le consom-