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Qu’on ne dise pas que l’intérêt particulier est un plus puissant promoteur et un guide plus sûr des créations industrielles que les gouvernemens qui consacrent des primes à les provoquer oui les encourager ; cela serait vrai, si le gouvernement voulait faire par lui-même, et devancer par ses soins les inspirations du génie, de l’industrie et du commerce ; mais quand il se borne à les encourager et à les seconder dans leurs entreprises par des primés qui atténuent leurs risques, il ne fait que remplir la tâche qui lui est imposée par la nature des choses, et dont l’accomplissement doit le plus l’honorer aux yeux des peuples et de la postérité.

Vainement dit-on que si l’on ne doit pas accorder des primes à l’industrie qui prospère, on doit les refuser à celle qui est en perte, parce que c’est détourner le capital d’un emploi avantageux pour le porter dans un autre qui est ruineux pour lui.

Je ferai remarquer d’abord que cette objection n’atteint pas les industries qui n’existent pas encore, et qui non-seulement peuvent n’occasionner aucune perte, mais peuvent donner de grands profits ; il ne serait pas sage de repousser une espérance raisonnable et de lui refuser tout sacrifice.

Cette objection ne s’applique pas davantage aux industries qui ont à lutter contre l’industrie étrangère, qui ne sont pas encore parvenues au degré de perfection nécessaire pour soutenir