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autant de population qu’il y en a maintenant à leur surface.

Mais il ne suffit pas, pour accroître la production des subsistances, de l’accroissement de la population qui a le besoin et la volonté de les consommer ; il faut encore que ce surcroît de population puisse offrir un équivalent en échange des produits qu’elle demande à consommer ; mais où prendrait-elle cet équivalent ?

Dans les pays civilisés, le seul équivalent que les classes inférieures de la population puissent offrir en échange de leur consommation consiste dans leur travail ; et il ne suffit pas que le travail soit offert, il faut encore qu’il soit demandé.

Or deux choses sont nécessaires pour que la demande du travail soit effective. Il faut des capitaux qui cherchent un emploi et des emplois qui promettent de bons profits. Sans ces deux conditions l’offre du travail est sans aucun effet, et l’on sent facilement que ces deux conditions n’existent pas nécessairement ; qu’on ne peut pas les créer à volonté, et surtout qu’elles ne résultent pas de l’accroissement de la population.

De là vient que, quoiqu’aucun pays n’ait pas épuisé sa faculté de produire, quoique la culture ne soit parvenue nulle part au dernier degré d’amélioration, l’inépuisable faculté procréatrice de la population ne leur a été d’aucun profit pt les a laissés dans l’état peu avancé où ils se trouvent. Ce qui n’est pas moins digne de remarque, c’est préci-