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nement. On n’envisage la population que sous le rapport des causes qui déterminent sa progression ou sa décadence, et de l’influence de ces deux situations sur la richesse générale ; sous ce point de vue, le sujet de la population est d’un grand intérêt pour la science économique, et y tient une place éminente, surtout depuis qu’un ouvrage justement célèbre lui a donné tous ses développemens, et en a mis en évidence tous les résultats pratiques.

C’est une vérité fondamentale de cette partie de la science, que la race humaine, comme toutes les espèces animales, ne se conserve et ne multiplie que dans la proportion de ses moyens de subsistance, et qu’elle ne franchit pas impunément cette limite qui lui est assignée par la nature.

Quand elle les dépasse, les classes inférieures sur lesquelles se fait sentir le plus sévèrement la rareté des subsistances ne peuvent pas élever leurs enfans, et leur mort les punit de l’imprudance et de l’imprévoyance de leurs mariages.

Vainement l’humanité du pouvoir, la charité religieuse et la sympathie des êtres bienveillans, essaient-ils de détourner de ces classes infortunées le fléau de la mortalité, leurs efforts sont inutiles et leurs succès aggravent encore le mal auquel elles croient remédier. Elles propagent une population qui ne devrait pas naître, et qui meurt plus tard et plus malheureuse. On ne peut en effet maintenir