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conçoit pas qu’on ait fait si peu d’efforts pour le faire naître dans les autres pays.

Sans doute on doit en attribuer la cause à l’antique influence des corps religieux, des corporations et des délégués du pouvoir, qui regardaient tous les devoirs de la charité comme un de leurs attributs, et l’on doit convenir que d’immenses charités s’écoulaient par leurs divers canaux ; mais ce n’est pas seulement l’étendue des secours qui est désirable, c’est aussi le soin de leur distribution, et il me semble que, sous ce rapport, la charité officielle ne peut pas entrer en concurrence avec la charité officieuse, ou, en d’autres termes, avec l’esprit d’association.

Aussi est-il permis d’espérer qu’à mesure que l’influence du pouvoir des corps politiques et religieux s’affaiblira par la progression des lumières et la marche du temps, l’esprit d’association s’emparera avec beaucoup d’utilité pour l’humanité et pour la société civile, de ce sentiment profond pour le malheur que la nature a gravé dans le cœur humain, et que ses sollicitudes suppléeront à l’insuffisance et à l’impuissance des institutions religieuses, politiques et sociales. (V. Population.)

POPULATION. — En économie politique on entend par ce mot l’universalité des individus qui habitent un pays, sans aucun égard à leur état social, ou au mode de leur société civile, et à leur état politique, ou à la nature de leur gouver-