Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/371

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un témoignage éclatant à leurs vertus, quoiqu’on ne puisse leur refuser son admiration et son respect, on ne doit pas se dissimuler que leurs vertus sont souvent un obstacle au succès de leurs couvres. Ils sont plus portés à croire qu’à vérifier et d’autant plus faciles à surprendre qu’ils sont moins en garde contre des vices qu’ils ne soupçonnent pas. Il est bien rare que dans la distribution des charités religieuses il ne se glisse pas beaucoup d’abus qui s’enracinent graduellement et finissent par se légitimer.

La charité particulière est la seule sans inconvénient, et la seule qui réunisse tous les avantages. Elle n’est jamais déterminée que par la certitude du malheur, par la sympathie avec le malheureux, par le besoin de se délivrer des peines que sa présence fait éprouver. Elle est toute inspirée par l’humanité, la générosité et la vertu. Que faut-il pour la rendre aussi profitable qu’elle est digne d’admiration ? C’est de rapprocher, dans une association commune, tous les êtres qui, dans chaque localité, éprouvent le même sentiment, la même passion, le même besoin pour le soulagement des infirmités humaines. Que d’avantages pour le public, pour les particuliers, et même peur les corps religieux, si tous les secours étaient concentrés dans des associations intéressées à leur emploi ! Depuis qu’on a vu en Angleterre tout ce qu’on peut obtenir de l’esprit d’association, dans toutes les calamités humaines et sociales, on ne