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ces établissemens, et même les plus estimables, n’agissent que par le sentiment du devoir, et cela ne suffit pas dans une pareille situation ; quand il s’agit de soulager le malheur, il faut sympathiser avec le malheureux, s’associer à ses angoisses, souffrir de se* souffrances. Il ne faut pas surtout qu’on ait à craindre des dispositions intéressées, de l’insouciance et des dilapidations ; et malheureusement ces craintes n’ont été que trop souvent réalisées, et décréditent suffisamment ces sortes d’établissemens.

Qu’on se garde cependant de tirer de ces considérations la conséquence qu’il faut supprimer tous les établissemens de charité publique, il y en a de si essentiels et de si indispensables, surtout dans les grandes villes, qu’ils honorent le pays qui les possède, et sont les plus augustes monumens de sa civilisation. Tout ce que je veux dire, et ce qui me paraît vrai, c’est que la charité sociale doit se circonscrire dans ces établissemens ; hors de là, et surtout lorsqu’elle entre en concurrence avec la charité religieuse et particulière, elle doit renoncer à des services qu’elle ne peut pas accomplir aussi bien que l’une et l’autre.

Ce qui est vrai de la charité sociale l’est à quelques égards de la charité religieuse. Quoique les individus qui par religion se dévouent au service de l’humanité souffrante, offrent toutes les garanties qu’ils s’acquitteront avec scrupule des devoirs qu’ils se Sont imposés ; quoique l’expérience rende