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et qu’elle n’y cherchait qu’un moyen de punir la Hollande de son opposition à la révolution politique du peuple anglais. S’il en est ainsi, et l’on ne peut pas en douter, on doit convenir que les lumières et la raison ne dirigent pas toujours les plus grands événemens du monde.

Ce qu’il y a de certain, c’est que l’acte de navigation de l’Angleterre a été une des plus grandes causes de sa prépondérance maritime, et la raison en est évidente.

La prohibition de ses ports aux peuples navigateurs, sans renoncer à naviguer dans leurs ports, conservait à l’Angleterre les avantages de toute la navigation, et privait ses concurrens d’une partie de ses avantages. Elle s’attribuait des profits sans partage avec eux, et participait à leurs profits communs : elle s’enrichissait par conséquent de leurs richesses et des siennes.

Qu’en est-il résulté ? C’est que la navigation de l’Angleterre a pourvu exclusivement aux besoins du peuple anglais, et a concouru avec les autres peuples navigateurs à l’approvisionnement de leurs propres besoins. Sa puissance maritime s’est donc formée de ce qu’elle conservait à leur exclusion, et de ce qu’elle leur prenait sans équivalent, et cette inégalité dans ses relations maritimes lui a donné une prépondérance absolue, contre laquelle on a inutilement essayé de lutter, et qu’on s’accoutumait à regarder comme inébranlable. Mais les événemens ont dissipé l’illusion non-seu-