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connaître cependant que la métropole vend plus cher à ses colonies, et achète d’elles à meilleur marché qu’elle ne le ferait si elle avait des concurrens dans la vente de ses produits et dans l’achat de ceux des colons ; cet avantage de la métropole tourne donc au détriment des colonies ; mais les pertes des colonies peuvent-elles être jamais un profit pour les métropoles ?

Le monopole de l’industrie qu’exercent les professions civiles est d’une nature différente de celui de tous les autres monopoles. La plupart de ces professions veillent à la sûreté, au repos, à la sécurité et à l’industrie du peuple, et il ne serait pas sans danger de les abandonner à une concurrence illimitée et sans aucune garantie de la moralité et de la capacité de ceux qui les exercent.

Quant au monopole des compagnies de commerce, il faut distinguer celles dont le privilège est limité à un pays peu connu, exposé à des chances dangereuses, que de simples particuliers ne voudraient pas courir, ou contre lesquelles ils ne pourraient pas lutter sans une ruine certaine. Ces sortes de privilèges sont de la même nature que ceux qu’on accorde à ceux qui font des découvertes utiles, qui inventent des machines ou publient des ouvrages d’art, de science et de littérature. De tels privilèges sont toujours utiles à un pays et ne peuvent jamais lui être nuisibles : on ne peut donc pas les confondre avec le monopole ordinaire.