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ceux qui leur auraient été nécessaires s’ils avaient été abandonnés à une libre concurrence. Le monopole dérange donc la distribution naturelle des capitaux ; et il en emploie davantage où ils sont le moins profitables au pays, et moins où ils lui seraient le plus utiles.

Le monopole arrête donc la production par l’élévation du prix des produits, par le mauvais emploi du capital, par le découragement de l’ouvrier et la spoliation du propriétaire du sol.

Tels sont sans contredit les résultats du monopole en théorie ; mais, comme il arrive souvent, les calamités qu’elle signale pour les détourner ne se réalisent pas toujours dans la pratique.

Il est certain que le monopole dés maîtrises et corporations ne livre pas à leur merci le consommateur, l’ouvrier et le propriétaire du sol. Chaque maître fait concurrence à l’autre, chacun cherche son intérêt particulier sans égard à celui de l’autre, et, si la concurrence, entre des intéressés à ne pas se nuire, n’est pas aussi efficace que celle qui résulte de la liberté des concurrens, au moins est-il certain que ce monopole est moins malfaisant que ne le comporte sa nature.

Il en est à peu près de même du monopole des métropoles sur leurs colonies. Ce monopole est tellement dénaturé quand il est exercé par toutes les villes d’un pays et par tous les commerçans de ces villes, qu’il semble qu’on peut le regarder comme à peu près nominal. On ne peut pas mé-